SHINOYAMA Kishin, Tatouages, Yokohama, 1974, don de l'artiste, 1975 © Kishin Shinoyama
Au cœur des pierres chaudes de la Provence, des centaines de photographies historiques ayant traversé le http://fr.actuphoto.com/37768-arles-2017-en-10-photos.html">festival s'alignent sur les murs pour tenter d'appréhender l'humain à travers la photographie.
Le http://fr.actuphoto.com/37768-arles-2017-en-10-photos.html">festival propose l'exposition « Rencontres à Réattu » du 1° juillet au 7 janvier 2018 à Arles. Profitant de l'établissement d'un principe de dépôt systématique des œuvres collectées par le festival des http://fr.actuphoto.com/37768-arles-2017-en-10-photos.html">festival, en 2017, le http://fr.actuphoto.com/37768-arles-2017-en-10-photos.html">festival accorde une longue réflexion à la photographie dans l'ancien Grand Prieuré de l'Ordre de Malte.
GOUMARRE Laurent, Sans titre (Arthur), 2007, dépôt d'une
collection particulière, 2017 © Laurent Goumarre
Cette exposition hétéroclite présente les œuvres de : Berenice Abbott, Grégoire Alexandre, Yves d'Ans, Richard Avedon, Antonio Beato, Cecil Beaton, Karen Paulina Biswell, Paul Bogaers, Stefano Cianci, Lucien Clergue, Pierre Cordier, July Dater, Bernard Descamps, Jean Dieuzaide, Robert Doisneau, Eammon Doyle, Véronique Ellena, Manuel Esclusa, Susanne Felter, Daniel Firman, Charles Fréger, Eduardo Gageiro, Marc Garanger, Mario Giacomelli, Stephen Gill, Paolo Gioli, Laurent Goumarre, Philippe Hédan, Léon Herschtritt, Roel Jacobs, Just Jaeckin, Pierre Jahan, Guillaume Janot, Katerina Jebb, William Klein, Bettina Komenda, Delphine Kreuter, Thérèse Le Prat, la collection Sébastien Lifshitz, René Mächler, Christophe Mattern, Duane Michals, Edward Miller, Sandro Miller, Jean Mohr, Thomas Monserrat, Sarah Moon, Shirin Neshat, Karl Ohiri, Martin Parr, le collectif Phenomena, Julia Pirotte, Anne et Patrick Poirier, Eliot Porter, Marc Riboud, Willy Ronis, Michäel Roy, Eva Rubinstein, Dana Salvo, Hans Silvester, Kishin Shinoyama, Douglas Stewart, Song Chao, Jan Svenungsson, Jean-Louis Swinners, Paul Strand, Ambroise Tézenas, Georges Tourdjman, André Villers, Massimo Vitali, Sabine Weiss, Edward Weston et Linda Wolf.
TOURDJMAN Georges, Hiro, Arles 1966, don de l'artiste, 1975 © SAIF
Des grandes pierres beiges, une cour ensoleillée et c'est un parcours à travers la réalité et l'idée même de la photographie qui se déroule dans le bâtiment historique. La fraicheur des pièces en enfilade accueille le visiteur en soif de culture. C'est l'écrivain et fondateur des Rencontres de la Photographie Michel Tournier, dont s'est inspiré Andy Neyrotti le commissaire d'exposition, qui lie les œuvres. Le défi est relevé : faire d'un dépôt photographique très diversifié, une exposition correspondante aux exigences muséales.
MILLER Sandro, David Bailey, Mick Jagger, Fur Hood (1964) 2014,
dépôt des Rencontres d'Arles, 2017 © Sandro Miller
La première salle reprend un aspect historique. Les « Arlésiennes » de Katerina Jebb laissent planer leurs visages de fantômes tandis qu'un peu plus long, ce sont les « Suaires de Véronique », utilisés dans le film tourné à Arles et tiré du livre de Michel Tournier, qui questionnent la naissance même du procédé photographique.
L'exposition se poursuit par l'image-affiche de Guillaume Janot. Son ami Neal, le corps tourné vers l'horizon, trouble le spectateur : photo volée ou composée ? Elle est les deux, d'après son auteur. Le thème traverse la seconde salle, entre les images de contestation sociales prises sur le vif et celle préparées, comme le célèbre « Baiser de l'hôtel de ville » de Robert Doisneau. Derrière ça, l'envie profondément humaine de recréer l'instantané.
ANONYME, Wanda, vers 1950, dépôt des Rencontres d'Arles, 2017 © D.R.
Alors que le visiteur est malheureusement happé par la vue d'horizon sur le Rhône et les quais arlésiens, c'est la question de l'identité qui est approfondie par les photographies d'auteurs. « Qu'est-ce que je suis? » plane entre les photos partielles de corps, développant une interrogation du genre et de la féminité, de leur représentation aussi. Des artistes comme Duane Michals et Laurent Goumarre illustrent ces réflexions.
MICHALS Duane, Homage du C.P Cavafy, vers 1970, dépôt des Rencontres d'Arles, 2005 © Duane Michals
Cette intimité photographique se poursuit dans le jeu entre photographe et modèle illustré par les photos de Judy Dater, dans l'idée d'une chambre noire, reprenant le titre de l'émission radiophonique dirigée par Michel Tournier. Cette intimité mène inexorablement à la question du nu, largement expérimentée en photographie. De l’évolution timide de sa représentation à sa conceptualisation sainte dans la mise en scène d'anges masculins. C'est aussi l'exercice photographique qui est approfondi ici par des artistes stricts et exigeants avec leurs modèles. L'image devient le témoin d'une performance.
Enfin, après avoir commencé par la naissance de l'impression des images, l'exposition se termine dans la chapelle Saint-Anne par le thème de la mort. Le tourisme tragique et la fascination pour la mort se reflètent dans la chapelle qui fût elle-même une tombe.
ELLENA Véronique, Les classiques cyclistes (série), 2000,
dépôt d'une collection particulière, 2017 © Véronique Ellena, 2017