© Diana Kunst
Chroniques du 8/6/2017 au 1/10/2017 Terminé
Superette 104 rue du FBG Poissonnière 75010 Paris France
Des femmes nues, des grands buildings et des regards troublants, c'est ce qui pique l'intérêt du visiteur au premier abord. Diana Kunst expose des extraits de ses nombreuses séries, tant personnelles que professionnelles à la Superette Film Production Gallery. Du 9 juin jusqu'au 10 octobre, ses photos de femmes, sexualisées ou dépersonnalisées, posent la question du statut de la femme dans la société et dans l'univers de la pub.Superette 104 rue du FBG Poissonnière 75010 Paris France
© Diana Kunst
La Supérette Film Production Galllery est un espace qui se veut duale, entre la publicité et la photographie. L'équipe de la Supérette est celle d'une agence publicitaire, qui travaille en partenariat avec l'agence PAM depuis un ans. Ainsi, bureaux et photographies se côtoient dans un espace ouvert sur l'avenir. Ils proposent la première rétrospective de Diana Kunst.
Diana Kunst est une photographe et vidéaste publicitaire de 25 ans ayant travaillé pour de grandes marques comme Gucci. D'origines basque, andalouse, italienne et des Philippines, elle est née à Madrid et vit maintenant entre Paris, Londres et New York. Cette personnalité internationale a fait des études à l'école d'art de la Palma à Madrid avant de se pencher plus précisément vers le média vidéo. Outre les nombreuses séries qu'elle a réalisées dans le cadre de son métier publicitaire, elle a développé parallèlement des projets photographiques personnels. Des camps de squatters aux montagnes de terre rouge en passant par des photos de nuit, ces images révèlent un intérêt photographique large et divers dont une sélection des sujets féminins est présentée à la Supérette Gallery.
© Diana Kunst
Entre les portraits, les gros plans, les poses acrobatiques et sexuelles, les thèmes et les couleurs, les femmes de « Her » défilent telles des mannequins parfaitement formatés aux dictats de la société patriarcale occidentale. Des extraits de nombreuses séries sont exposées : Return to the brave old new world (1 et 2), Latex, Tapas, Solar ou encore Davidelfin.
Relevant uniquement de mises en scènes, les images de ces femmes divergent selon le projet auxquelles elles étaient associées. La série Solar réalisée dans un but professionnel présente des teintes très sombres et propose une réelle esthétique de mode, entre des roses rouges et un mannequin sensuel, qui caractérise le style de Diana Kunst.
© Diana Kunst
Ce sont les photographies de Davidelfin qui ont attiré les commissaires de l'exposition. Des femmes au troublant profil androgyne portent quasiment la même tenue, noire sur une première couche blanche, l'aspect sophistiqué détonant des contextes. Les photos ont été réalisées dans différents pays en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Europe mais selon des postures et des éclairages similaires, avec pour but de dénoncer les inégalités de genre.
Enfin, l'exposition se clôt dans une chambre rouge, dissimulée par un rideau de fil pour préserver la sensibilité des visiteurs. En effet, à l'intérieur, c'est la série Latex qui s'étale sur les murs. La première photo, en grande édition, est celle d'une femme les jambes écartées, la main sur son vagin. Ce sont ensuite une série de photos troublantes où un mannequin complètement nue est photographiée dans des postures explicites sur fond de paysage marin. Pourtant, rien de sensuel ne ressort de ces nus. C'est que la femme porte une cagoule de latex noire et des manches de latex rouge. L'étrange dénuement de cette dépersonnalisation guide le spectateur vers une réflexion sur la représentation de la femme et de sa sensualité et sur l'outrageante insistance mise sur sa sexualité. C'est un peu ce qui transparait dans cette exposition où les femmes sont la plupart du temps sensuelles et volontairement charnelles, à l'image des photographies de pub.
© Diana Kunst