Vendredi 21 Juillet 2017 15:41:58 par Claudia Lacave dans Expositions Chroniques

La Galerie Les Filles du Calvaire, située dans le 3° arrondissement de Paris, a consacré en juillet une exposition dédiée aux poumons de la terre : les forêts. « A quoi rêvent les forêts ? » rassemble le travail de plusieurs artistes afin de recréer l'espace intime et riche des forêts.

Réalisation: Claudia Lacave
 

Les deux pièces de la galerie offrent un cadre lumineux aux photos de la forêt thaïlandaise par Noémie Goudal. Repoussant toujours les limites de l'image à travers des films, des photographies et des installations, ses travaux reproduisent un paysage décomposé et réaménagé d’après sa sensibilité. Un tronc d'arbre recrée artificiellement le milieux naturel tandis que des bruits d'animaux, de branchages ou de vent entourent la visite, selon l'interprétation de Jean-Yves Leloup, journaliste musical. Le premier étage s'ouvre sur les images en négatif de François Fleury, réalisées dans la jungle d'Amazonie.

© François Fleury, Forêt négative, 160x125 cm, 2015



© Susana Mejia, Cudi I et Chokanary I, série Color Amazonia, 2015,
Courtesy l'agence à Paris
 

Leur font face les expériences alchimistes de Susana Mejia, qui a imprimé la sève des plantes indigènes de l'Amazonie, par un procédé local. Dans une pièce à part, Laura Huertas Millan immerge le visiteur dans une forêt artificielle grâce à son film, entre documentaire et fiction. Enfin, la dernière partie de l'exposition regroupe des images, anecdotes et citation de deux performances d'Olya Kroytor. Pour « Cocoon », l'artiste s'est nouée à un arbre sous la forme d'une chrysalide symbolisant la protection et la gestation alors que pour « No Name », elle s'est enterrée dans une boîte en verre à la surface du sol, attirant la curiosité de son public.

© Olya Kroytor, No Name

« Durant la totalité de la performance, j’ai agi de mon plein gré suivant des règles préétablies: rester étendue et fixer le ciel. C’est lorsque des individus marchaient sur le verre que je les regardais dans les yeux, en réponse a leur intrusion dans mon espace personnel. »

« Un homme est venu avec une chaise longue, il a alors ouvert une bière puis est resté ainsi pendant deux heures. »

« Il y avait aussi une femme qui, après avoir retiré tous ses vêtements, s’est étendue une heure au-dessus du verre. »

« Beaucoup d’individus ont essayé de nettoyer le verre en retirant la terre et la poussière qui s’était déposée, certains ont même utilisé des lingettes nettoyantes. »

« Le ciel était clair et ainsi le soleil me touchait directement. Le verre agissait comme une loupe, amplifiant les rayons du soleil. La température et l’humidité ont augmentés à l’intérieur, comme dans un sauna. »