Vignette : © Georges Merillon/Gamma
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
La Maison européenne de la photographie présente, cet été, L’ombre de la guerre, exposition organisée par Contrasto, dans le cadre du projet Science for Peace de la Fondation Veronesi. Umberto Veronesi, son fondateur, s’est assuré le concours de scientifiques, de personnalités internationales du monde de la culture et de divers prix Nobel.
Bien qu’iconiques, ces images, afin d’en saisir tous les enjeux, sont accompagnées d’un texte qui retrace le contexte de la prise de vue, auquel s’ajoute une série de données chiffrées démontrant l’impact des guerres sur nos sociétés. Cette exposition permet ainsi de traiter différemment de l’histoire, il est certes question de drames, de destructions mais la vision de ce monde hostile engage une réflexion sur l’avenir de l’humanité. Comme le disait Cornell Capa «les images, à leurs maximum de passion et de vérité, possèdent le même pouvoir que les mots. Si elles ne peuvent apporter de changements, elle peuvent, au moins, nous fournir un miroir non faussé des actions humaines et ainsi provoquer un réveil des consciences».
Pour voir le reportage d'Actuphoto à la MEP : http://www.dailymotion.com/video/xjrwbb_l-ete-2011-de-la-maison-europenne-de-la-photographie-jane-evelyn-atwood-xavier-lambours-de-l-air_creation
La sélection a été pensée dans l’intention de privilégier les images comportant une valeur documentaire, mais également symbolique, en épinglant les différents aspects de ce perpétuel drame humain qu’est la guerre. Nous avons ainsi essayé de rassembler les photographies qui sont devenues, comme on a l’habitude de le dire en utilisant un terme un peu usé, les “icônes” de notre temps, celles qui dans les gestes, dans les poses plastiques, dans le jeu de lumières, dans le rapport entre le sujet représenté et l’arrière-plan, dans le renvoi, implicite ou parfois même explicite, à l’iconographie classique de l’art chrétien se sont gravées dans nos esprits comme emblématiques d’une situation extrême. L’extrême de la résistance humaine, de la capacité de survivre et, éventuellement, de tuer.
Pour le photographe, la limite est celle de continuer à documenter des scènes de combats, de violence ou de mort, sans perdre le sens de son métier, voire de sa propre identité. La période a été circonscrite en prenant comme point de départ la guerre civile espagnole, le conflit qui a inauguré l’ère du photojournalisme moderne.
Comme tous les choix, celui-ci n’échappe pas à l’arbitraire et pourrait faire l’objet de modifications et d’améliorations. La sélection ne se veut ni définitive, ni exhaustive tant les conflits mondiaux et les images produites dans ces années-là sont nombreux. Mais s’il est vrai, comme l’affirme Georges Didi-Huberman, que pour savoir il faut imaginer, c’est-à-dire avoir des images qui permettent de comprendre, alors cette sélection souhaite apporter une contribution à cette compréhension, celle de notre temps, dans ses aspects les plus sombres à travers le travail de tous ceux qui ont choisi de raconter ces ténèbres de la rai- son. Nous sommes convaincus qu’il ne faut rien négliger de l’expérience humaine et que tout doit être au contraire vu, raconté et compris.» «Le chroniqueur, qui rapporte les événements sans distinguer entre les grands et les petits, fait droit à cette vérité : que rien de ce qui eut jamais lieu n’est perdu pour l’histoire. Certes, ce n’est qu’à l’humanité rédimée qu’échoit pleinement son passé. C’est-à-dire que pour elle seule son passé est devenu intégralement citable».
Vignette : © Georges Merillon/Gamma