Ce que leurs yeux ont vu © Alizé Le Maoult
Expositions du 1/10/2016 au 31/12/2016 Terminé
Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux Meaux France
Communiqué de presse Musée de la Grande Guerre du pays de Meaux Meaux France
Alain Mingam - Commissaire de l'exposition
Quand Alizé Le Maoult, à Sarajevo en 2012, a commencé les portraits des photographes de guerre, elle avait raison d’anticiper pour mesurer à quel point l’actualité tragique des mois, des jours passés, allait donner plus d’à-propos à l’idée. Car aujourd’hui chacun d’entre nous, qui se donne avec passion à ce métier, voit au quotidien la guerre terroriste renouveler ce que chacune de ces images voulait empêcher. L’évidence d’un nouveau type de menaces terroristes, qui ciblent l’Europe et le monde entier au nom d’un islam en proie à une dérive religieuse, mortifère sans frontières.
Comme un déni permanent depuis la Grande guerre de 14-18, remarquablement expliquée, reconstituée au Musée éponyme de Meaux. « Ce que l’actualité nous dit» témoigne de «Ce que leurs yeux ont vu...» pour nous donner la chance d’être témoin du passé, historien du présent afin de mieux préserver le futur, voire protéger l’avenir.
En nous nourrissant de toutes ces images choisies et justifiées par chacun des 34 photographes au creux de la dignité de tous les combattants, au plus près du respect de toutes les victimes sans préjugé aucun de race ou de religion. La grande Histoire de l’humanité est là, qui frappe presque quotidiennement à nos portes, ou qui étale sa violence comme sur nos écrans, théâtres virtuels de toutes les turpitudes médiatiques ou politiques étroitement mêlées dans la boucle de leur indécente précipitation. Le business de la peur bat tambour et fait son plein d’un populisme tout aussi menaçant.
«Regardez voir» ces images exceptionnelles. Prenez le temps de vous imprégner des témoignages de chacun des auteurs, en première ligne de front des conflits contemporains «couverts». Yan Morvan les a tous identifiés dans un monumental ouvrage sur les « Champs de bataille»* de notre humanité pour nous rappeler que «la paix n’est qu’une parenthèse entre deux guerres», depuis Leucres (371 av J-C) jusqu’à nos jours, de Verdun à Tobrouk ou Misrata en Libye et l’horreur du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice.
La chrono-graphie proposée par tous les photographes ici présents – droits dans leurs yeux – en atteste avec réelle opportunité. Pour maintenir en nous « l’homme révolté ou obstiné » cher à Albert Camus avec conscience et vigilance, devant ce qui nous rassemble : notre solidarité de citoyen du monde.
Ce que leurs yeux ont vu © Alizé Le Maoult