© Affiche Mouvances.
Alors que notre regard est submergé quotidiennement par une iconographie abondante, nous oublions l'essence même de ces images à voir. La photographie est affichée dans la rue, orne et illustre notre presse, alimente jusqu'à l'encombrement, notre visuel technologique. Elle est si présente qu'elle arrive à brouiller les pistes comme une élégante lady qui parvient à dissimuler son âge.
L'image n'est pas dur au hasard ni à l'appareil photographique, elle est l'eouvre d'un auteur, d'un créateur de mondes, d'un poète ou d'un inventeur.
La première image est obtenue le 5 mai 1816 par Joseph Nicéphore Niépce, il n'arrive pas à transformer ses négatifs en positifs, ni à obtenir le fixage... La photographie (qui ne s'appelle pas encore comme cela) devient alors le témoin de la curiosité humaine et son désir de fixer ce qu'elle voit, est toujours plus fort. Ainsi, les paysages, les architectures ou encore les visages, relatent chacun à leur manière, l'évolution de notre espèace. Alors que nos contemporains se sont servis de fossiles et de reliques archéologiques pour comprendre notre civilisation, notre progéniture n'a plus qu'à se pencher sur notre patrimoine photographique.
Sur fond de décor du 19e siècle, la famille, l'industrialisation, la démocratisation, le nationalisme, les voyages, dame photographie entame une ère des plus denses à travers le courant pictorialiste, moteur des mouvements qui vont suivre. La société doit s'appliquer à trouver de nouveaux repères. L'art va côtoyer, avec bonheur, le croisement entre une machine et la nature, la photographie, elle, adopte deux brnaches, le réalisme et le naturalisme, avec un penchant pour l'atmosphère exotique ramenée de pays lointains.
Lionel Bayol - Thémines 017 Landscape invasion - 2009 - Tirage lambda couleur 160 cm x 110 cm monté sous diasec
En 1884, le pictorialisme apparaît et c'est durant cette période que l'on comprend que le photographe n'est pas né photographe ! En effet, en se penchant sur les archives de l'histoire de la photographie, on découvre non sans amusement que ce sont les peintres qui amènent un intérêt particulier pour ce médium.
Les recherches de procédés, de mise en scène ... deviennent peu à peu des prouesses presque insolentes, et c'est aux artistes du pinceau que la photographie doit en quelques sorte son avancée esthétique.
Cet engouement pour cette nouvelle voie esthétique est à l'origine de maintes initiatives. L'on se réunit alors pour échanger points de vue et procédés techniques, et les différents protagonistes n'hésitent pas à se déplacer aux quatre coins du monde pour perfectionner leurs compétences photographiques. Hormis les peintres, la plupart des amateurs sont issus du monde des affaires, de l'industrie, de la médecine et du droit. Leurs moyens financiers permettent l'éovlution du médium, à travers la création de nombreux photo-clubs, sociétés et associations. Il en découle alors, en toute logique, la mise en place de concours nationaux et internationaux, et la publication de moultes revues spécialisées.
Ces différents éléments vont permettre à la photographie de s'imposer dans les champs unstitutionnels des arts et ce dès 1892, notamment avec l'Exposition internationale de photographie du Champs-de-Mars à Paris, couverte par un numéro spécial du Figaro.
Mais revenons aux peintres et à leur adultère avec dame photographie ... Les prémisses du pictorialisme se découvrent dans l'eouvre du photographe d'origine suédoise, Oscar Gustaf Rejlander (1813-1875) qui travaille sous une certaine influence d'un peintre français, Thomas Couture. Dès 1853, il réalise des images combinées pour le tirage définitif de ses vues, puis dès 1860, il nous donne des mises en scène imaginaires où il introduit des mannequins, et utilise la technique de la surimpression pour donner le rêve et la réalité. Première pierre d'un couratn, matrice d'une multitude de voies que la photographie va prendre.
En comparant les différents mouvements de l'histoire de la photographie, l'on réalise que les rouages et le mécanisme sont similaires dans chacun d'entr eeux. La curiosité de l'artiste, le climat socio-politique et le dialogue sont différents éléements qui font naître les idéologies artistiques les plus fortes de tous les temps.
Il est passionnant d'apprendre qu'un pictorialiste aie pu devenir dadaïste voire même surréaliste, qu'il se soit ensuite attardé sur une tendance plus réaliste poétique, pour effleurer peut-être quelques temps après une photographie dite subjective. Et si vraiment il a eu la chance d'atteindre un âge avancé, il a pu même participer à l'engrenage de l'iconographie de la mode.
Les quelques mouvements précités ont pour point commun un regard esthétique toujours plus frais, mais surtout un attrait pour l'aspect technique. L'expérimentation (l'acte d'art) est le mot d'ordre de chaque photographie dite subjective. Et si vraiment il a eu la chance d'atteindre un âge avancé, il a pu même participer à l'engrenage de l'iconographie de la mode.
217 - Ilse Salberg - A Sanary dans le Var - 1938 - Broumre brillant, 23,1 x 17,2
Les quelques mouvements précités ont pour point commun un ragard esthétique toujours plus frais, mais surtout un attrait pour l'aspect technique. L'expérimentation (l'acte d'art) est le mot d'ordre de chaque photographe, et il est rare que ce dernier se repose sur ses lauriers. Les dadaïstes et les surréalistes, tout deux nés au début du 20e siècle, sont très inventifs dans leurs recherches, que cela soit au niveau technique qu'artistique. On peut citer Heartfield (dadaïsme) ou Man Ray (surréalisme) parmi les plus connus, mais encore Hans Finsler, un photographe exerçant à la même époque. Ce photographe suisse, professeur à Zurich et considéré comme l'un des protagonistes les plus importants du Nouveau Réalisme, incarne un autre pan de l'histoire de la photographie.
A part une classe de Bauhaus, il a été assez hardi pour étudier l'oeuf et sa représentation ! La flexibilité qui existe dans la photographie est une qualité rare que peu de domaines artistiques ont la chance de connaître. Les mouvements se chevauchent, se croisent, s'opposent, créant ainsi une immense toile d'araignée où chaque artiste a la possibilité d'attraper différents fils. Cette parabole illustre bien le réseau solide qui a permis cette palette de courants multiples.
L'objectif de ce projet n'est pas d'établir un cours rébarbatif sur l'histoire de la photographie, mais bien de faire comprendre au public que les images qui nous entourent chaque jour et à chaque minutes, qu'elles soient dites de qualité ou non, sont issues d'une multitude d'âmes ayant eu la bonne idée de scruter l'humanité et d'en défier ses limites. La photographie a ceci d'extraordinaire qu'elle a su utiliser différentes pratiques artistiques, tout en posant les bonnes questions au bon moment, ce qui lui vaut aujourd'hui d'avoir ses lettres de noblesse et de figurer au panthéon des institutions d'art les plus prestigieuses.