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Festival Photoreporter 2016 : Anne Ackermann « J’ai vraiment dû aller derrière ces voiles, derrière ces murs... »

Lundi 10 Octobre 2016 11:45:07 par Emilie Lemoine dans Interviews

Anne Ackermann ©DR
Anne Ackermann a franchi les murs du « Petit Mogadiscio ». Cet îlot somalien, situé en plein centre de Kampala, en Ouganda, réunit toutes les contradictions de l'exil, entre préservation des traditions et ouverture vers un autre monde possible. La reporter allemande s'est intéressée aux femmes somaliennes qui y vivent, au jour le jour. Son travail photographique rend compte, au gré des couleurs et des flous, d'un univers exclusivement féminin, ségrégué et pourtant connecté au reste du monde via les smartphones. Interview express.



Ayan, 19 ans, debout dans la cage d’escaliers de son immeuble,
à Kisenyi, Kampala © Anne Ackermann/Agence Focus


 




Comment est né ce projet sur ces femmes somaliennes réfugiées en Ouganda ?

Je voulais travailler sur la migration, parce que je pense que c’est un sujet essentiel. Et comme je suis basée en Afrique en ce moment, j’ai décidé de le faire du point de vue africain. Il est intéressant, à mon avis, de montrer ce travail à un public européen parce que beaucoup des personnes que je photographie sont en fait celles qui arrivent ici, en Europe, espérant avoir le droit d’asile. Ce sont aussi les frères, les maris et les fils, qui traversent l’Afrique et la Méditerranée.

Etait-ce difficile d'accéder à ce monde exclusivement féminin ?

J’ai toujours trouvé cela plus simple de travailler avec des femmes, parce que j’ai vraiment un accès privilégié à elles. Dans ce cas, elles constituent un groupe bien différent des hommes au sein d'une société très séparée et divisée. Ce n’était pas facile, mais c’est aussi la raison pour laquelle j’ai vraiment dû aller derrière ces voiles, derrière ces murs, afin de pouvoir rendre compte de la situation.


© Anne Ackermann/Agence Focus

 

Ces femmes somaliennes vivent dans un entre-deux : d’un côté le monde de traditions dont elles sont issues et de l’autre le monde ougandais plus libre et plus ouvert…

Oui, les femmes de mes photos vivent dans un espace transitionnel de l’exil. Elles ne peuvent pas retourner d’où elles viennent parce que c’est la Somalie, un endroit violent et un pays brisé. Elles ne sont pas encore arrivées en Europe ou aux Etats-Unis et elles vivent dans une bulle temporaire de vie somalienne en plein Ouganda. Elles sont connectées à d’autre bulles de la diaspora somalienne, partout dans le monde, à travers Facebook, Whatsapp, etc. On le voit sur mes photos. Et dans l'ensemble, elles essaient vraiment de se raccrocher aux traditions, aux vêtements, à la nourriture, aux mariages... Mais d’un autre côté, c’est une expérience qui libère, parce que les autorités culturelles particulièrement strictes sont affaiblies par les circonstances.



Portrait de rue : Ayan © Anne Ackermann/Agence Focus



https://www.festival-photoreporter.fr/fr/home/"

En (sa)voir plus : https://www.festival-photoreporter.fr/fr/home/"

Emilie Lemoine

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