JANOT Guillaume, Neal, Tower blocks, 2000 - 160 x 120 cm, Courtesy galerie Alain Gutharc, © Guillaume Janot
L'https://www.rencontres-arles.com/">Rencontres s'étend du 1° juillet au 7 janvier 2018 autour de la question du portrait et du rapport entre photographe et modele. Elle représente la dernière étape d'un processus visant à faire redécouvrir le département photographique du musée. L'exposition « Les Clergues d'Arles » avait lancé le projet en 2014, suivi de « Oser la photographie » en 2015.
Réalisation: Claudia Lacave
Le musée s’intéresse à la photographie à partir de 1965 grâce au conservateur de l'époque, Jean-Maurice Rouquette et à son ami photographe, Lucien Clergue. Ensemble ils lancent un appel de donations aux plus grands photographes de la planète et récoltent environ 5000 tirages. Avec Jean-Michel Tournier, ces trois personnages ont formé l'âme photographique du musée et de la ville d'Arles. Aujourd'hui, Réattu s'enrichit d'un dépôt d'environ 800 tirage, parmi lesquelles des figures classiques comme Mario Giacomelli, Duane Michals et Martin Parr côtoient des artistes contemporains tels que Charles Fréger ou Eamonn Doyle.
Le commissaire d'exposition de « Rencontres à Réattu », https://www.rencontres-arles.com/">Rencontres, nous explique comment il a organisé ce dépôt bigarré :
Comment avez-vous choisis les photos et les artistes de cette exposition « Rencontres à Réattu » ?
Cela s'est fait plutôt par les œuvres car l'idée était d'interroger cette collection des Rencontres. Je suis partie des œuvres et des photos qui m'évoquaient quelque chose, en fonction des notions et des idées que je voulais aborder sur la photographie.
Quels sont les liens entre Sam Stourdzé, le directeur des Rencontres d'Arles, et le musée Réattu ?
Sam Stourdzé est un partenaire incontournable. C'est à dire qu'il y a une institution muséale qu'est le musée Réattu et il y a une institution estivale que sont les Rencontres, institution née du musée. Sam incarne cette continuité du rapport entre le musée et le festival, un rapport historique qu'il a renforcé en décidant que les œuvres collectées grâce aux Rencontres seront conservées dans le musée Réattu. Il a été une réelle passerelle.
Comment s'est construit le partenariat entre le musée et le festival ?
Le partenariat est quasiment immédiat puisque le festival est née du musée. C'était d'abord un lieu d'exposition des Rencontres. Et c'est vrai que le musée est passé un peu plus à la marge, puisqu'il n'y avait plus ce besoin d'espace mais aussi parce que c'est un musée des Beaux-Arts et nous avons voulu garder cette indépendance.
La collection photographique du musée Réattu est crée en 1965, permettant la création des Rencontres Internationales de Photographie en 1970. A partir de là des milliers de photographes sont arrivés à Arles, des dizaines et des dizaines d'expositions, avec des tirages qui se perdaient, d'autres offerts, d'autres laissés. Un fond s'est constitué comme ça pendant des décennies. Il y a eu une première vague de dépôt au musée Réattu en 2002 puis 2005, dans un but de conservation. Ca a permit de donner un statut à cette collection en tant que dépôt des Rencontres. Puis en 2015, c'était la première édition du festival par Sam Stourdzé, qui est quelqu'un qui vient des musées. Il a inscrit la dimension muséale dans l'ADN des Rencontres en établissant un contrat de donation systématique.
Envisagez-vous de répéter tous les ans l'exposition avec le dépôt renouvelé des Rencontres ?
Non l'idée c'était vraiment de clore cet espèce de tryptique mis en place à partir de 2014 lorsque nous avions rendu hommage à Lucien Clergue qui est celui qui a lancé la vocation photographique de la ville d'Arles. En 2015, c'était les 50 ans de la collection photographique donc on a replacé dans son époque le contexte très pionnier de ce musée des Beaux-Arts qui est le premier en France à créer un département photographique. Là c'est un peu différent, on est vraiment dans l'actualité de la collection, qui va augmenter chaque année par le biais des Rencontres.
Mais l'idée en tant que musée est de promouvoir d'autres formes d'arts, d'autres artistes. L'année dernière par exemple on a fait la première exposition rétrospective de Katerina Jebb. C'est notre rôle d'offrir aux artistes une étape dans leurs carrières. A la fin du mois de septembre d'autres œuvres vont arriver alors pourquoi pas actualiser l'exposition? Mais pas tous les ans.