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Dorian François et le bidonville de Guwahati

Vendredi 22 Juillet 2016 10:36:21 par Emilie Lemoine dans Carte Blanche

Gate number two © Dorian François
Une misère absolue, dense comme le grain des photos. La série « Gate number two » de Dorian François montre, en noir et blanc, celles et ceux qu'il a croisés au détour d'un chemin de fer, dans la ville indienne de Guwahati. « Passage à niveau numéro deux » en français : c'est là que le photographe a passé de longues journées à saisir la vie de ce bidonville. Il est notre Carte Blanche du mois d'août.

Les raisons pour lesquelles Dorian François est devenu photographe ne se résument qu'en un mot : « voyage ». Selon lui, comme il l'écrit : « Voyager, c’est aller vers l’inconnu. » Et la photo dans tout ça ? Disons qu'elle accompagne le mouvement, qu'elle permet de partager ces découvertes, cet inconnu, « d'en garder une mémoire ».



Gate number two © Dorian François
 


Depuis 2007, il a parcouru et photographié la Chine, la Mongolie, le Cambodge, l’Inde... C'est autour de ce dernier pays qu'il va constituer un véritable projet éditorial à long terme. Car « Gate number two » est aussi un ouvrage, le troisième de la série « Short-Stories », un récit photographique, encore inachevé, puisqu'il veut en faire 10 livres (autoédités). Dorian François fait tout. Il photographie évidemment, il écrit et fait les maquettes de chaque ouvrage. Pour chaque couverture en revanche, il collabore avec Fanny Doan qui réalise une linogravure inédite. « L’idée est de construire un ensemble de 10 nouvelles, comme un retour sur dix années de voyages en Asie, de 2003 à 2013 », explique-t-il. A chaque livre son exposition. Chapitre final prévu fin 2018.



Gate number two © Dorian François
 

« L’histoire se passe en Inde, un pays où j’ai vécu deux ans, au fur et à mesure d’allers retours successifs entre 2005 et 2009. » Dorian François vit à l'époque sur une île qui s’appelle « Majuli » et c'est sur le chemin en train depuis ou vers New Delhi, qu'il passe par Guwahati : « J’habitais dans un petit hôtel, pas loin de la gare. Je parlais le dialecte et m’étais lié d’amitié avec les gens du quartier. A une centaine de mètres de là, les rails traversaient la ville au niveau du passage à niveau numéro deux, une partie d’un immense bidonville. » Toutes les photographies prises ont été celles du temps qui sépare un train d'un autre. Quelques après-midi de 2008 à 2009.



Gate number two © Dorian François
 

Et le photographe ne s'investit pas qu'à moitié. Rien à voir, semble-t-il, avec le touriste de passage. Il apprend la langue, il apprend à connaître les gens, à « avoir une habitude géographique ». Même s'il reste lucide sur son entreprise, celle d'un étranger dans un pays qui n'est pas le sien, il veut croire qu'il fait un peu partie de ce pays. Quant à la portée sociale de son travail, Doran François est tout aussi clairvoyant sur le sujet : « Je ne suis pas un photojournaliste, ni un reporter (...). Mais mon travail peut sûrement en contenir, un peu malgré moi, dans le sens où il me semble que tout regard sur l’homme porte en lui-même l’histoire de la société dans laquelle il évolue. »



Gate number two © Dorian François




Le choix du noir et blanc, dans un pays où l’on imagine les couleurs particulièrement éclatantes, Dorian François l'explique par sa sensibilité photographique en général. Selon lui, paradoxalement, il est plus fidèle à la réalité : « Par là j’entends une atmosphère, la sensibilité d’un instant. Ce qui compte pour moi, c’est la matière lumineuse. Le grain. Toutefois tout procédé marche, chacun sa cuisine. Pour l’instant, voici la mienne. » C'est aussi une question de sensibilité qui le pousse à travailler en argentique : il aime ce rapport au temps et à la matière. L'attente, la patience, le lien physique aux images, tout cela l'anime.

« Gate number two » sera exposé cette année au Angkor Photo Festival en décembre 2016. Et le quatrième livre de la série devrait sortir début octobre. L'histoire continue...





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