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L’art de la fête


Lundi 15 Février 2016 15:31:54 par Paulina Gautier-mons dans Expositions Chroniques

© Marie Rouge - Wet For Me, Pride Edition, 2015
Chroniques du 16/2/2016 au 22/2/2016 Terminé

Point Ephémère 200 quai de Valmy 75010 Paris France

Nous sommes mardi soir et le Point Éphémère est blindé. Beaucoup sont venus assister au vernissage de l’exposition NightClubbing, qui réunit sept photographes autour du thème de la fête. Un témoignage générationnel entre beauté éperdue et défoulement vital.

Bien sûr à l’entrée, il y a des barrières de sécurité et des agents pour nous demander d’ouvrir nos sacs. Avant le 13 novembre, ils étaient là pour chercher de la drogue, maintenant on sait bien qu’ils ne sont plus là pour ça… On ne sait pas si on doit les aimer pour ce qu’ils font ou les détester pour ce qu’ils nous rappellent. Dans le Point Éphémère, il y a du monde partout : devant le bar, devant les photos, en terrasse. Comme si les gens n’avaient pas autre chose à faire un mardi soir que d’aller à un vernissage. Comme si c’était important d’être ici. Et en découvrant les photos, on comprend que oui, c’est important.


© Holly Falconer


Organisée par http://alisa-gallery.com/", l’exposition est consacrée aux boîtes de nuit et réunit principalement de jeunes artistes, inconnus en France. Parcourant les clubs de Londres et Paris, ces photographes réaffirment les deux capitales comme des villes de plaisir et de liberté. Oui, malgré tout ce qu’on en dit, malgré tout ce qu’il s’y passe, Paris et Londres résistent à leur manière. De la plus belle des manières, celle qui a fait leur réputation : en faisant la fête. Il y a les photos du Palace dans les années 80 de Jean Luc Buro qui rappellent un peu les soirées mondaines telles que Winogrand s’en est emparé aux Etats-Unis. Mais surtout, il y a les photos d’aujourd’hui. Celles de Londres, prises dans des clubs lesbiens par Holly Falconer, et celles de Paris…



© Thomas Smith



Le jeune Thomas Smith photographie essentiellement la joie, l’ivresse et l’amour que l’on trouve dans tout nightclub. On y voit un défoulement exutoire nécessaire à chaque être. Choisir de se défouler plutôt que de refouler. On se dit que c’est beau quand même une jeunesse qui vit ses expériences, qui se laisse vivre plutôt que mourir.

Il y a les photos folles d’Hannibal Volkoff dans les clubs queers de la capitale où la fête s’exprime dans son entier : de la jeune fille lisant un livre chez Maxim's au couple se traînant par terre lors d’une soirée Spotlight. C’est la jeunesse se découvrant, s’apprivoisant tout comme dans les photos de Marie Rouge, dont les couleurs ressemblent à celles du réalisateur Xavier Dolan. On y retrouve l’émotion et les vibrations que toutes photographies de fêtes véhiculent. Mais contrairement aux photos de Bruce Conner ou de Larry Clark, les fêtes apparaissent proches de nous, ancrées dans notre espace-temps.



© Hannibal Volkoff


Chill Okubo parcourt ainsi des lieux que l’on connait, dont l’on a au moins entendu parler – Social Club, Java, Le Batofar, etc. - et les visages photographiés nous paraissent soudainement familiers. Ce sont nos frères, nos sœurs, nos amants et nos combattants. Ils sont beaux, ils montrent tout, n’ont pas honte des corps, n’ont rien à cacher. Pas d’armes, pas de bombes. Il y a cette fantastique photo (ci-dessous), la plus belle de l’exposition, où l’on ne sait plus très bien si les fêtards pleurent ou s’ils dansent. Une exacte représentation d’une génération un peu perdue.


© Chill Okubo



Avec cette exposition la fête ne fait plus partie du passé, n’appartient pas à tout jamais au Paris des années 20, au Paris d’Hemingway, aux hippies de Woodstock ou au Berlin des années 90. La fête est à nous. Il n’y a plus rien à envier au passé ou à l’ailleurs. C’est à notre tour. Car faire la fête, c’est un art de vivre, une philosophie. Elle s’apprend et tous ceux qui ont la chance de l’apprendre font partie des privilégiés. Parce qu’ils n’ont pas de guerre à faire, pas de radeau de fortune à prendre pour traverser la Méditerranée, parce qu’ils peuvent s’accorder ce moment d’insouciance. Si vous faites la fête, c’est que vous êtes chanceux, que vous vivez. J’aimerais qu’il n’y ait plus de privilégiés de la fête. Qu’on la fasse tous ensemble. Qu’on arrête de se rassembler pour des enterrements et que l’on se rassemble pour passer du bon temps. Juste du bon temps, en toute égalité.

Voir cette exposition aujourd’hui à Paris, c’est se rappeler que la fête est un droit fondamental. Alors en bons citoyens, ce soir-là, au Point Éphémère nous fîmes la fête.



© Victoria Lentaigne


Soirée clôture de l’exposition à 19h le 22 février.



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