Maja A.Ngom et Sarah Moon - Vernissage des expositions © Naïade Plante
Sarah Moon, combien de temps êtes-vous restée dans la ville pour cette série "Deauville face à la mer" ?
Deux jours... mais on se familiarise. Puis ça change, la lumière change et c'est différent !
Comment décririez-vous Deauville en janvier ?
C'est magnifique ! Quel privilège finalement de voir tout l'espace, la mer et les planches... je ne les ai pas quittées ! J'ai fait l'aller-retour avec une lumière différente à chaque fois. J'ai aussi trouvé les bains vraiment très beaux... en fait ils sont d'un architecte, Adda, qui a fait Deauville dans les années 30, et toute cette partie est absolument intacte !
Le choix de l'hiver n'a rien d'innocent ?
J'ai toujours aimé les lumières d'hiver, ça c'est une constante, c'est moins cru, j'aime bien... et d'ailleurs là maintenant si j'avais le choix, c'est aussi très beau l'automne ! Mais l'hiver c'est le fait qu'il n'y a plus rien, à Deauville après les fêtes de Noël, c'est l'arrière saison... ça a du charme, c'est comme les fins de fêtes...
Qu'est-ce qui vous a séduit dans cette proposition de résidence pour Planche(s) Contact ?
C'est formidable ! On vous donne la possibilité de travailler pendant deux à huit jours, autant que vous voulez et on doit ramener huit photos... c'est merveilleux comme proposition ! C'est une opportunité, il faut toujours les prendre !
Avez-vous eu le temps de regarder le travail des autres photographes du festival ?
J'aime beaucoup ce qu'elle fait elle (elle montre discrètement du doigt la série de l'étudiante Maja A.Ngom). Ce qui est intéressant maintenant chez les jeunes photographes c'est que lorsqu'ils ont carte blanche ils se récupèrent dans la fiction. Il n'y a plus du tout ce réalisme nécessaire, ils racontent une autre histoire et c'est très bien ! C'est plus conceptuel mais c'est tout aussi intéressant... et quand la photo est bonne, c'est très bien ! Quand ce n'est qu'une histoire, ça ne suffit pas...
Et concernant ceux qui exposent à vos côtés au Point de Vue (Rinko Kawauchi et Philippe Ramette) ?
Je n'ai pas encore eu trop le temps... Il y a Philippe Ramette dont j'aime le travail mais je n'ai pas encore vu ce qu'il avait fait. Lui il a une vrai fiction dans la tête ! Ça aide !
C'était un retour à Deauville pour vous ?
Je suis comme tout le monde, je ne viens pas souvent mais je suis venue à différentes époques... même jouer au casino ! J'étais jeune et je n'ai pas gagné, on est reparti le jour même de notre arrivée !
Avez-vous des projets à venir ?
J'en ai plusieurs... Pour le moment je fais des photos et j'ai des expositions. Comme je voyage avec elles je vois d'autres endroits ! Mais il n'y a pas de projets précis, c'est au jour le jour…
Propos recueillis par Emilie Lemoine - 26/11/14
"Deauville face à la mer" © Sarah Moon
"Je photographie le privilège, l'évanescence — l'improbable ou la beauté — j'y cherche l'émotion et la quête en est d'autant plus désespérante. Souvent j'envie ceux qui savent photographier la vie. Moi, je la fuis — je pars de rien — je ne témoigne de rien — j'invente une histoire que je raconte pas, j'imagine une situation qui n'existe pas — je crée un lieu ou j'en efface un autre, je déplace la lumière — j'espère le hasard et je souhaite plus que tout être touchée en même temps que je vise". Sarah Moon
Planche(s) Contact
Deauville
Du 26 octobre au 30 novembre 2014
Au Point de Vue et aux Franciscaines : tous les jours du 26 octobre au 11 novembre, puis les samedis et dimanches jusqu’au 30 novembre 2014 de 11h à 13h et de 15h à 19h.
A la Salle des fêtes : tous les jours du 26 octobre au 11 novembre, de 11h à 13h et de 15h à 19h.
Lien : http://www.deauville.fr