©Jean-Luc Tartarin, Ciel, juillet 2001
Maison Européenne de la Photographie 5, 7 Rue de Fourcy 75004 Paris France
Mois de la photo 2012 Maison européenne de la Photographie 5/7 rue de Fourcy 75004 Paris France
La photographie en France, 1950-2000
En 1950 la paysannerie représente encore en France le tiers de la population active, la voiture populaire est la deux chevaux et la publicité se nomme réclame. La photographie s’impose massivement dans les pages des magazines, timidement sur les murs des villes, largement dans la vie quotidienne comme un art populaire, « moyen » comme l’écrit Pierre Bourdieu. Cinquante ans plus tard le paysage est bien diffèrent, la ville a définitivement envahie les campagnes, le mode de vie urbain s’est généralisé et uniformisé. La photographie est toujours présente mais l’apogée semble passée, les magazines disparaissent les uns après les autres, la publicité s’anime sur les écrans et la photographie est surtout regardée comme une pratique artistique. Elle est partout et donc nulle part, réduite au statut d’image, aussi qu’en reste-t-il ? Quelles images ont marquées ce demi-siècle écoulé ?
C’est ce parcours que l’on se propose de faire à travers les multiples visages de la photographie : photographie de presse, de mode, de publicité, de décoration telle qu’on la trouve dans les magazines ou sur les quais de métro, photographie à prétention artistique qui règne dans les pages des livres ou en grand format sur les cimaises des galeries ou des musées et. Pratiques diverses aux supports variables, elles dessinent une histoire rarement contée, celle d’un media dans sa diversité et sa richesse, dans son historicité aussi. Les noms célèbres abondent : ceux de la grande vague humaniste : Henri Cartier-Bresson, Izis, Ronis, Dieuzaide ; ceux de la radicalité artistique : Boltanski, Messager, Tosani ; ceux de la photographie narrative et personnelle : Plossu, Roche, Klein ou Depardon ; mais aussi des noms beaucoup moins souvent retenues comme ceux de Hamilton, Jonvelle, Lariviere ou Goude
Les deux commissaires, Gilles Mora et Alain Sayag ne récusent pas une certaine subjectivité – comment s’en affranchir quand on a participé plus ou moins consciemment a cette histoire – mais leur souhait est que cette manifestation ouvre le débat sur cette pratique hybride qui est celle de la photographie aujourd’hui.
©Susan Paulsen
©Jean-Luc Tartarin, Bestiaire, août 2001