Galerie Photo Verdeau 47 passage Jouffroy 75009 Paris France
Picasso en pleine création dans les ateliers de Madoura ou arborant chapeau et revolver offerts par Gary Cooper, Alberto Giacometti aux côtés du Buste de Diego, Francis Bacon dans son atelier devant Trois Etudes pour le portrait de John Edwards, mais aussi Arthur Miller prenant la pose pour son épouse au Champs de Mars, François Truffaut à l’écriture et Henri Cartier-Bresson découvrant ses oeuvres au Grand Palais…
A l’honneur : peintres et sculpteurs, de Pablo Picasso à César en passant par Georges Braque, Fernand Léger, Jean Dubuffet, Salvador Dali, Max Ernst, Alberto Giacometti, Francis Bacon, Alexander Calder, et Andy Warhol. A leurs côtés : poètes et écrivains – Jean Cocteau, Jacques Prévert, Boris Vian, Arthur Miller – photographes – Henri Cartier-Bresson, Willy Ronis, Brassaï, Jacques Henri Lartigue, Alberto Korda – réalisateurs – Jean Renoir, Orson Welles, François Truffaut.
Derrière l’objectif, autant de personnalités singulières : Willy Ronis, Robert Doisneau, Gisèle Freund, André Villers, Inge Morath, Ara Güler, Reinhart Wolf, Marc Riboud, Eve Arnold, Gilles Ehrmann, Marc Lacroix, Léon Herschtritt, Sébastien Boffredo, pour ne citer qu’eux.
Sous nos yeux : l’histoire d’un siècle de création convoquée par ses figures majeures, de l’émergence de la modernité à l’époque contemporaine. Et de multiples approches photographiques du portrait confrontées dans une scénographie construite autour des sujets représentés.
Chaque pièce constitue le récit d’une rencontre particulière entre le photographe et son modèle, formant un tandem familier ou inattendu.
Elle poursuit aussi l’histoire d’une des applications les plus anciennes de la photographie, témoignant de la place centrale du portrait dans l’aventure photographique du XXe siècle, et explorant les perspectives infinies ouvertes par Nadar et la recherche d’une certaine « vraisemblance intime » dans le portrait.
Portrait d’artiste, regard sur l’oeuvre, vision d’atelier, tendent à se confondre, le secret de l’être et celui de son art à résonner l’un dans l’autre.
Toutes les oeuvres présentées proviennent du fonds photographique réuni depuis plus de 10 ans par Régis Besse et Bruno Tartarin, spécialistes.
Des incunables de la photographie aux clichés humanistes et à la photographie contemporaine, ce fonds comprend près de 10 000 pièces.
Depuis 2004, Antiquités Verdeau, 14 passage Verdeau, au coeur du quartier Drouot, en révèle certains pans. Il est aujourd’hui représenté dans son intégralité sur verdeau.com, galerie de photographies en ligne constituant une proposition unique en France.
Inaugurée en mai 2008, la Galerie Verdeau, entre le Panthéon et les jardins du Luxembourg, au 17 rue Gay-Lussac, offre une nouvelle vitrine à ce fonds photographique.
Elle présentera les enrichissements constants de ce fonds à travers ses découvertes les plus significatives, et accueillera annuellement plusieurs expositions thématiques et monographiques.
Parallèlement à l’exposition « Portraits d’artistes », la Galerie Verdeau présentera une sélection de tirages rares lors de la 1ère édition du Salon de la photo vintage, le 18 janvier 2009, à l’Hôtel Millénium.
3 Picasso par André Villers : portraits de l’amitié Il dira avoir été « mis au monde » par Picasso et s’être « complètement imbibé » de lui. André Villers réalise au fil de deux décennies les portraits les plus intimes de l’artiste et de son oeuvre. Des photographies révélatrices d’une amitié et d’une complicité singulières, qui restent parmi les plus belles de l’univers de Picasso.
Sa rencontre avec Picasso à Vallauris en 1953 est l’oeuvre du hasard.
André Villers vient de passer cinq années au sanatorium de Vallauris et retrouve l’usage de ses jambes.
« J’avais 22 ans, je faisais de la photo depuis quelques mois, j’ignorais tout de la peinture », raconte-t-il.
« A Vallauris, on savait qu’il y avait un « fou ». Un jour, au cours d’une sortie, un ami m’a montré du doigt Picasso.
Il sortait de son atelier et fixait le sol. Mon ami a crié de sa grosse voix : « Picasso ! » Il a levé la tête. J’ai brandi mon appareil. Il a refusé. J’ai insisté. Et il a finalement accepté. Il m’a fait entrer dans son atelier de Fournas.
Il avait 72 ans. Et me paraissait très âgé. Je lui ai fait voir le contenu de mes cartons. Puis il m’a dit : « vous voulez voir ce que je fais, moi ? ». Je l’ai suivi. J’ignorais tout de son travail. J’étais ébloui. Il m’a invité à revenir quand je voulais ».
Devant l’objectif, Picasso s’amuse. Et voit naître un photographe talentueux.
Il lui offre son premier Rolleiflex et initie une oeuvre commune.
« Il se déguisait souvent parce qu’il voulait me faire rire », commente André Villers. « Mais il ne m’a jamais demandé de le portraiturer. Il posait par amitié ». Et de poursuivre : « un jour, en 1958, il m’a dit : « il faudrait qu’on
crée quelque chose tous les deux ». Il procédait par contacts, comme un graveur. Il découpait mes photos.
Je les surimprimais, et il réintervenait à son tour ». Illustration de leurs regards croisés, Diurnes paraît en 1962 avec un texte de Jacques Prévert.