© Gerard Petrus Fieret
Son oeuvre totalement subversive, et parfois très proche de l'art brut, pourrait être résumée, selon Diane Dufour, commissaire de l'exposition, par l'adage « Je vois donc je suis ». Pour preuve les nombreuses signatures de l'artiste, présentes sur beaucoup de ses oeuvres. Car Fieret a cherché à identifier ses photographies jusqu'à la fin de sa vie, parfois de manière presque pathologique. Et il ne s'est jamais considéré comme un photographe. Au contraire, il a toujours revendiqué son côté bohème.
© Jacques Meijer
Le Bal présente donc la première grande monographie lui étant consacrée en dehors de son pays natal. Dans la première salle, un film de 8 minutes révèle un artiste fantasque, original et subversif. Des carnets du photographe sont également exposés. Dans la seconde, au sous-sol, une sorte de labyrinthe accueille les visiteurs, ces derniers pouvant déambuler dans un « dédale de photos ». Sur ces photos en noir et blanc, des pieds, des jambes, parfois des sexes féminins. Souvent les corps sont coupés. Car Gerard Petrus Fieret était captivé par les femmes et la beauté de leurs corps. Cette obsession est notamment visible sur cette photo de photo où deux femmes nues prennent leur douche en rigolant, sans se soucier du regard du photographe sur elles. Il photographiait aussi dans la rue, c'est souvent là qu'il trouvait celles qu'il voulait photographier.
© Gerard Petrus Fieret
L'exposition n'est pas chronologique car le photographe n'a pas cherché à dater ses oeuvres. Et ce design labyrinthique retranscrit bien le fouillis dans l'oeuvre de l'artiste hollandais.
Un de ses derniers portfolios s'intitule "Le Monde Entier", en français dans le texte. Car l'artiste hollandais avait pour idée d'avaler le monde. Sa vie n'a pourtant pas toujours été gaie. Ses parents ne pouvant pas l'élever, il s'est retrouvé chez les Jésuites, pendant son enfance et son adolescence, où il se serait fait maltraiter. Il a passé la guerre dans un camp de travail forcé en Allemagne. Et c'est en 1965, vers 40 ans seulement qu'il commence la photo. A partir du milieu des années 70, son inspiration se tarit. La mort de son mentor, Henri Vandeval, en 1972, serait à l'origine de cela. Il finira sa vie errant, dans une roulotte, avec 90 pigeons qu'il nourrit. Il meurt en 2009. Depuis, ses tirages ont pris une valeur folle.
© Gerard Petrus Fieret
Plus qu'une exposition classique, un parcours original pour découvrir un artiste délicat et obsédé par la photographie.
http://www.le-bal.fr/2016/04/gerard-petrus-fieret"
Du 26 mai au 28 août 2016
Ouvert du mercredi au dimanche, 12h-20h en semaine, 11-20h le samedi, 11-19h le dimanche
Tarifs : 6 euros (plein), 4 euros (réduit)