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Les hammams de la Médina en photographies : un bain de jouvence

Vendredi 19 Février 2016 16:40:57 par Caroline Peyronel dans Chroniques

© Arthur Perset - Sidi Mehrez


En 2015, l'association http://www.associationmedinatunis.org/" (Actions citoyennes en Médina) a sélectionné 19 photographes internationaux pour une résidence photographique. Chacun des lauréats a été invité à réaliser un travail sur les hammams de la Médina de Tunis. Leurs photographies, très différentes les unes des autres, mais toutes nimbées d’une poésie particulière, sont exposées à l'Institut des Cultures d'Islam (ICI). Par le biais de leur regard, c'est l'imaginaire non seulement tunisien, mais aussi universel, qui est ici convoqué. Intégrée dans le cycle TunICIe qui rend hommage à la culture tunisienne pendant un semestre, l'exposition est organisée en parallèle de nombreux rendez-vous et ateliers culturels.


© Mahdi Chaker - Hammam Saheb Ettabaa


© Aziz Tnani - Hammam el Ariane


Les hammams occupent une place importante dans la tradition arabe. C'était un lieu de passage hebdomadaire, où les hommes allaient après le travail, où les familles se rendaient le dimanche. Sondos Belhassen, présidente de l'Association L'Mdina Wel Rabtine, rappelle qu'au Caire « à l'époque, on recensait la population grâce à la fréquentation des hammams ». Seulement depuis les années 1990, la façon de chauffer le hammam a changé : du charbon, on est passé au gaz de ville, les coûts ont augmenté et peu à peu les hammams se sont détériorés. Bien que la pratique du bain soit toujours existante, certains des plus vieux hammams de Tunis, qui forment pourtant le patrimoine culturel de la ville, sont désormais désertés. Sur les 50 hammams historiques recensés, seulement 26 sont encore en activité.


© Arnaldo Genitrini - Hammam el Metihra


© Rania Dourai


Il existe peu d'images de hammam. C'est pour pallier à ce vide iconographique que l’exposition a été créée. Chacun des 19 photographes s'est vu attribué un hammam, en fonction de sa sensibilité artistique. Que ce soit sous l'angle architectural ou sous l'angle social, ils posent leurs regards avec singularité sur ces lieux de vie et d'abandon. Avec talent, ils respectent « le seul mot d'ordre » donné par l'association : « ne pas tomber dans l’unique représentation des hammam qui existait jusqu'alors, c'est-à-dire, la vision orientaliste ». Que reste-t-il de ces hammams ?


© Yacine Hakimi - Hammam Chabbou


© Chehine Dhahak - Hammam Sidi Abdessalem

Au gré des artistes, on évolue entre le silence des bâtiments fissurés, en ruine, où trainent encore des vestiges du passé et l'ambiance embuée des bains où la chaleur alanguit les corps. Dans les hammams qui n'ont pas été abandonnés, il y a de la vie, il y a l'impudeur des hommes et la pudeur des femmes, il y a les rencontres et les habitudes. Il y a le hammam de l'enfance et celui découvert par l’étranger. Il y a aussi toutes ces histoires : celle de ce vieil homme, par exemple, le dernier de la ville à encore chauffer un hammam au charbon. Et puis celle des masseuses, des barbiers, des « petites mains » qui s'occupent du bien-être des autres. Ou celle encore de ce petit garçon qui a quitté la salle des femmes et se lave pour la première fois avec les hommes. « Si on ne parvient pas à restaurer ces hammams, conclut Sondos Belhassen, nous les aurons, au moins, pérenniser à travers ces images ».


© Max Jacot - Hammam Eddhab


© Hamideddine Bouali - Hammam El Kachachine

 

On arpente cette exposition à la manière dont les photographes ont arpenté la Médina. Il faut grimper les escaliers, redescendre, sortir pour rejoindre le second site de l’Institut des Cultures d’Islam. Dans celui-ci, des photographies, mais aussi des installations d’objets typiques (le seau, la serviette, les claquettes), illustrent non seulement le quotidien rituel des hammams, mais aussi leurs usages, leurs travailleurs et leurs gardiens. Dans un coin, on peut s’asseoir écouter un conte. L’histoire d’une jeune femme emmurée vivante dans un hammam, dont une mèche de cheveux repousserait toutes les nuits et que les employés du hammam trancheraient tous les matins. Une légende à la hauteur de ces lieux immortels.


© Aglae Bory - Hammam Sidi Sahbi


© Ness Cheikh Ali - Hamman Sidi Zitouni


Exposition : "Regards posés. Hammams de la Médina de Tunis. Institut des Cultures d'Islam." Du 11 février au 3 avril 2016
Programmation complète sur http://www.associationmedinatunis.org/"




Caroline Peyronel

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