© Laurent Nivalle
Au regard des photographies de Laurent Nivalle, l'onirisme est de mise. Le titre de sa série Huitzilopoxtli, perd le lecteur dans un univers qui lui est inconnu, mais pour autant le fascine. « "Huitzilopoxtli" (autre orthographe Huitzilopochtli) est une divinité aztèque de la guerre et du soleil. Ce nom signifie "colibri" d'où la parure de plumes des danseurs, avec pour sens second "guerrier ressuscité". Ce titre colle parfaitement à ce qui se dégage dans ces scènes. » Des couleurs denses, mais apaisantes, et surtout une intensité éclatante se dégage des photographies de Laurent Nivalle.
Directeur artistique, photographe et réalisateur pour Citroën, l'artiste est aussi photographe indépendant : « Après 5 années à l'école Boulle, j'ai enchainé sur une maîtrise à Besançon, pour terminer par un master en design industriel à l'UTC.
En 2000 j'ai intégré le design Citroën à un poste de designer couleurs & matières que j'ai exercé pendant 5 ans. A la suite de cela, j'ai évolué, toujours au design Citroën, à un poste davantage tourné vers la communication, car je réalisais des films et images de synthèse pour la direction de la communication Citroën sous la direction du design. »
© Laurent Nivalle
© Laurent Nivalle
Un univers qu'il connaît et maîtrise avec force, mais qui lui permet aussi d'exprimer sa créativité. Sa série Huitzilopoxtli a été réalisée au Mexique, lors d'un déplacement professionnel en juin 2013 : « Ce shoot a été très rapide et instinctif, une vingtaine de minutes, car j'ai croisé ce groupe de danseurs par hasard. J'ai choisi de photographier en contreplongée pour éviter d'être perturbé par l'arrière plan, mais aussi pour apporter un côté plus mystérieux à ces photos. » Rapide mais efficace, le photographe a su capter l'énergie que dégagent ces danseurs, tout en construisant un esthétisme qui lui est propre.
La photographie est certes l'outil professionnel principal de Laurent Nivalle, mais il s'est crée son propre style : « Dans mon précédent travail de designer couleurs & matières, je travaillais beaucoup avec la photographie, que je piochais dans des magazines, des livres ou sur internet pour réaliser les planches tendances pour mes projets. C'est naturellement que j'ai ressenti l'envie et le besoin d'en réaliser pour mon travail.
Complètement autodidacte dans ce domaine, j'ai au fur et à mesure acquis une certaine technique. »
© Laurent Nivalle
© Laurent Nivalle
Transportant son public dans l'univers envoûtant de ces tribus tribales, Laurent Nivalle lui transmet également sa fascination pour ces cultures encore souvent méconnues « C'est un sujet que j'aimerais traiter à travers le monde. En règle générale je préfère laisser le spectateur se raconter sa propre histoire en regardant mes images, et ne pas casser son imagination en donnant une explication trop terre à terre. L'imagination est bien souvent plus magique et plus fertile que la réalité. »
Un cadrage réussi, et un instant décisif qui permet au lecteur de vivre la scène avec l'artiste. Ce qui l'a marqué particulièrement, « c'est la concentration, presque la transe dans laquelle se trouvaient les danseurs. Il y avait beaucoup d'intensité dans leurs mouvements et leurs regards.
Il y a aussi ce côté intemporel, même si en regardant bien on trouve des éléments anachroniques. » Son meilleur souvenir ? « Le contact au travers des regards que j'ai pu échanger avec certains de ces danseurs. »
© Laurent Nivalle
Le lecteur de ces images aimeraient une seule chose, en voir plus, encore plus, afin de reconstituer dans son imaginaire toute la scène créée par ces danseurs captivants..
Claire Mayer