© Laurent Chéhère
Les photographies de Laurent Chéhère donnent envie de prendre le large. De s'envoler, comme le titre de sa série « Flying Houses » l'envisage. Un titre évocateur, pour des photographiques qui semblent suspendues dans le temps. Elles déboussolent aussi : on ne sait pas où, ni quand, ni comment. Mais elles parviennent, avec fraîcheur, à faire rêver un public en quête d'ailleurs.
« J'aime Paris, l’architecture, le cinéma, le reportage et les idées décalées donc le sujet s'est imposé de lui même. Je me suis inspiré du "château ambulant" de Miyazaki, et j'ai ensuite cherché des immeubles existants, et pour la plupart je les ai complètement reconstruit. » L'on reconnaît en effet l'univers miyazakien, tant onirique qu'inquiétant parfois. « Je me suis intéressé à mon quartier de Ménilmontant et aux quartiers populaires de Paris en général, pour leur rendre un petit hommage à travers des petites histoires individuelles de maisons. » Et comme le fait si bien le cinéaste dans ses œuvres, le photographe réussit le pari surprenant de jouer entre beauté et appréhension, comme un funambule le ferait. Passion du vide ou angoisse de la chute ?
© Laurent Chéhère
© Laurent Chéhère
Une chose est sûre, chacun peut y aller de son propre rêve. C'est ainsi que Laurent Chéhère voit sa série, laissant libre cours à l'interprétation de chacun. « C'est un sujet passionnant, j'ai pu montrer un immeuble insalubre avec des africains, une caravane de roms, un cinéma érotique, un vieux Cirque avec un nain sur le toit essayant de s'allumer une cigarette, comme un joli petit pavillon sans histoire de banlieue. Je suis agréablement surpris par le succès de la série. J'ai fait 14 ou 15 foires et expo en 6 mois, et c'est pas fini. Le plus touchant, c'est les réactions des gens, je reçois des messages de remerciement ou de compliment du monde entier, le dernier provenait d'enfants d'une école maternelle d'un village des Pyrénées qui avaient écrit des poèmes sur chacune des maisons. » Le but de cette série pour l'artiste ? Que « chacun se fasse son petit film en regardant mes images. »
Une liberté que le public prend sans états d'âmes, en regardant ces images venant d'un autre monde.
© Laurent Chéhère
© Laurent Chéhère
Au départ publicitaire, Laurent Chéhère décide il y a six ans de tout arrêter pour devenir photographe. Une passion qui semble finalement raisonnable et raisonnée, et surtout qui lui réussit très bien. Après la galerie Paris-Beijing en 2012, c'est au Brésil, Cambodge, New York, Miami, Bruxelles que le photographe exposera cette année.
« L'avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves. » disait Eleanor Roosevelt.
Une affaire à suivre de près ….
© Laurent Chéhère
© Laurent Chéhère
Claire Mayer