"29 levels of freedom",2003,07.24. Beijing © Li Wei
A l'occasion de la carte blanche offerte à Li Wei ce mois-ci, Actuphoto a été curieux, et a voulu en savoir plus sur sa démarche photographique.
Entretien avec un artiste que l'on oublie pas.
Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?
J'ai étudié la peinture à l'huile quand j'étais à l'école. Puis je suis venu à Pekin en 1993 et je suis devenu un artiste performeur (la performance est un art éphémère dont le corps, le temps et l'espace sont les matériaux de base. L'artiste est mis en scène dans ses performances, et les traces qui en résultent sont vidéos, cinématographiques et photographiques NDRL), influencé par des villages d'artistes de l'est, comme Zhang Huan. J'ai fait des performances artistiques au départ, puis je me suis tourné vers la photographie. Je pense que je suis un artiste plus qu'un simple photographe.
Pourquoi la photographie ?
La photographie est le premier processus qui m'a permis d'immortaliser le processus de performance. Puis j'ai utilisé la photographie comme un médium. Elle est désormais mon meilleur moyen d'expression. Je réalise aussi des sculptures.
Que représente-t-elle pour vous ?
C'est juste un moyen d'expression !
“Love meets 22m”, 2008.03.22. Beijing © Li Wei
Que pensez-vous que le public ressent devant vos images ?
Ils se sentent différents. Certaines personnes trouvent mon travail intéressant, d'autres trouvent que c'est étonnant et incroyable. Je pense que c'est l'aspect surréaliste et drôle qui attire les gens.
Quelle est votre démarche photographique ? Pouvez-vous nous l'expliquer ?
J'ai une équipe technique, qui s'occupe de louer la grue et de toute la partie technique. Je porte des costumes sur lesquels on peut fixer les câbles et les fils. Puis je me mets en scène et la photographie est prise. Après une vraie séance de shooting (souvent plus de deux heures), j'utilise photoshop pour gommer les fils et les cables qui sont accrochés dans mon dos.
Quels sont les thèmes que vous traitez à travers vos images ?
La rupture par la gravité et faire de l'impossible du possible. Ces images reflètent l'instabilité et la condition dangereuse de nos vies humaines. Je m'inspire également de la vie réelle, des situations de vie.
"Bullet 4", 2010,02,12, 北京 Beijing © Li Wei
Où avez-vous pris la majorité de vos clichés ?
Partout … En Chine, en Europe, aux Etats-Unis, dans le sud de l'Asie... Je prends toutes les chances qui s'offrent à moi pour prendre des photos.
Comment se passe une séance de shooting ? Pouvez-vous nous expliquer quelle est votre technique ?
J'ai une idée au départ, comme un sketch, puis je mets en place mon équipe technique pour mettre en place tous les éléments (grue, câbles... ) et nous réalisons le shooting. Mais au départ, une idée germe dans mon esprit, que j'essaie de réaliser.
Quand êtes-vous devenu connu ?
C'était il y a 10 ans ….
Quel est le plus bel endroit / le plus impressionnant où vous avez exposé ?
Paris. L'exposition qui a lieu en ce moment au Parc de la Villette. C'est une exposition en solo, qui est mise en scène dans un parc magnifique.
Quelle est la série qui a été la plus difficile à réaliser ?
Certaines séries ont vraiment été dangereuses à réaliser. Par exemple, la série « la chute dans... », je suis tombé dans un trou de glace et de verres … Celles-ci ont été très périlleuses et très dangereuses. Je me suis blessé un peu ...
“Liwei falls to the Ice hole”,2004,01.31, Beijing © Li Wei
Quel est votre plus beau souvenir de shooting ? Le plus mauvais ?
Le meilleur … Je crois que c'est le jour où j'ai réalisé un shooting avec ma fille. La série du ballon que j'ai faite pour Wallpaper magazine.
Le pire … Je ne sais pas. Chaque fois, c'est différent et précieux pour moi.
Quel est votre rêve de photographe ?
Voler jusqu'à l'univers …
“XuanXuan 10”, 2009,08,10, 北京 Beijing © Li Wei
Propos recueillis par Claire Mayer
Photos et vignette © Li Wei