MOTOR HOTEL est votre deuxième album produit par le label indépendant ROY MUSIC.
L'album racontait la gloire et la déchéance d'un champion de boxe dans l'Amérique des années 60.
Aujourd'hui, avec MOTOR HOTEL vous aviez envie de partager votre propre histoire: celle d'un voyageur solitaire qui traverse ce pays-continent en un mois, de New-York à San-Fransisco.
- Vous avez fait ce voyage en solitaire, en voiture, avec seulement votre matériel d'enregistrement, deux appareils photos Leica, une carte routière et un couteau.
D'où vous est venue cette envie? Qu'est ce qui a déclenché chez vous cette volonté d'entreprendre un tel voyage?
«J'ai toujours été attiré par les voyages et plus particulièrement par les Etats-Unis, ce n'est d'ailleurs pas la première fois que je m'y rends.
Pour mon premier album, qui évoquait l'Amérique des années 60, il s'agissait d'une fction, cette fois-ci j'ai voulu me confronter à la réalité de l'Amérique d'aujourd'hui, ses étendues, ses routes qui me fascinent.
Cette idée de traverser ce pays en solitaire, dormir dans des motels miteux pour des raisons de budget, avec mon matériel d'enregistrement, n'est pas une idée nouvelle, j'y pense depuis longtemps. J'ai donc parlé de mon projet à Yvan Taïeb (Ndrl: producteur du disque au sein du Label Roy Music) et je me suis lancé. »
- Cet album a la particularité de relier un projet photographique et un projet musical.
D'où vous est venu ce concept?
« Je ne suis pas un photographe professionnel, mais la photo me plaît beaucoup et je m'y intéresse. J'aime l'idée de créer des ponts, des liens entre la musique et un autre support artistique. Pour mon premier album, nous avons créé un pont, avec Vincent Gravé, entre la musique et la bande dessinée. J'ai donc voulu reprendre cette idée, mais cette fois-ci avec la photographie. »
- Lors de cette traversée en solitaire, de New-York à San-Fransisco en voiture, vous vous arrêtiez dans des motels miteux et vous composiez vos chansons.
Quelle était le rôle de la musique et de la photographie durant votre périple, quel message ou quelle sensation vouliez-vous transmettre?
« Je n'attendais rien de ce voyage. C'est à dire que je ne suis pas parti pour chercher quelque chose en particulier. Je suis parti juste avec cette idée « d'errance solitaire ».
Je voulais, par mes chansons, partager mon quotidien, le fait de rouler des heures en voiture au milieu de ces immensités, d'attendre, de regarder. Par exemple, "Je cherche ta voix" est une chanson inspirée d'une longue route que j'ai fait en voiture dans le désert du Nevada, alors qu'on se retrouve coupé du monde, sans aucun moyen de communication. Certains jours, je me sentais comme un homme en plein milieu de l'océan.
Vous remarquerez d'ailleurs qu'il y a peu de personnes sur mes photos ou dans mes chansons, il s'agit surtout de décrire cette solitude. Il n'y a que Bukowski, en le lisant le soir, qui m'accompagnait dans les motels ! »
- Vous travaillez, pour la deuxième fois, en collaboration avec le dessinateur de BD Vincent Gravé.
Quel est son rôle dans votre projet?
« Pour cet album, Vincent Gravé est mixeur d'images. Il combine plusieurs techniques pendant que je joue mes chansons. Par exemple, il crée des ambiances, dessine en direct pour certains morceaux, parfois il mix les photos, etc. »
- Vous avez décidé de travailler et de finaliser votre album chez vous, seul, dans votre Home Studio. Vous avez donc dû allier réalisation, photographie, graphisme et mixage.
Pouvez-vous nous expliquer ce choix de solitude, que vous souhaitez tenir jusqu'à l'aboutissement complet de votre projet?
« L'objectif de cet album est de partager mon quotidien d'errance et de solitude, donc l'intervention d'autres personnes aurait fait perdre de sa cohérence et de sa signifcation.
J'avais également envie d'aller jusqu'au bout de tout: au bout de la solitude.
Lors de mes précédents voyages j'étais accompagné, et traverser les Etats-Unis seul a toujours été un rêve. Je trouve qu'en solitaire, l'immensité de ce pays, vis-à-vis des éléments se fait d'autant plus ressentir. »
- Votre précédent album avait été adapté par Vincent Gravé en bande dessinée, seriez-vous prêt à renouveler cette expérience? Est-elle en projet?
« Bien sûr, je suis prêt à renouveler cette expérience. Mais ce n'est pas prévu pour MOTOR HOTEL. Pour un prochain album peut-être ! »
Pour info
Retrouvez l'exposition au Leica Store à Paris, du 20 février au 20 mars: http://www.actuphoto.com/18065-boulbar-motor-hotel.html
Participez au Quizz pour gagner des albums en exclus: http://www.actuphoto.com/les_quizz_actuphoto.html
Pour plus de détails sur le voyage de Bertrand Boulbar, rendez-vous sur son site: www.boulbar.com