© Serge Clément, Canvas
Serge Clément est photographe depuis presque 40 ans. Il débute en réalisant des documentaires pour se tourner, depuis 1993, vers la photographie contemporaine. Il a beaucoup voyagé, et c'est à partir de juillet 2007 et ce pour 6 mois que Serge Clément a eu la possibilité d'utiliser le Studio du Québec à New York. Les résultats de cette résidence sont présentés à la galerie Le Réverbère, du 12 mai au 24 juillet 2010.
Vous présentez une série de photographies sur New York. Pour cela vous vous êtes immergé, dans cette ville, 'enraciné' tout en restant 'invisible' pour reprendre vos mots, quel a été votre rapport avec New York ?
« Je connais cette ville depuis longtemps, mais ce séjour de 6 mois a été ma première longue escale dans New York. J'ai pu prendre le temps de découvrir des quartiers peu connus comme Little Italy, Alphabet City, les quartiers situés dans la pointe Sud de Manhattan. J'ai eu le temps d’explorer New York et de m’y intégrer pour y poursuivre une certaine continuité. »
Pouvez-vous expliquer le titre de l'exposition « N à Y, from end to why » ?
« Ce titre bilingue, permet d'identifier New York, d'en apporter une vision qui reste cependant inachevée. Il joue sur la phonétique, et à travers ce jeu soulève de nouvelles questions sur la ville. Le titre est à l'image de l'exposition puisqu'il mène à des réflexions. »
Vos compositions révèlent un contraste très fort, avec un grand de jeu de lumière, quelles sont les raisons de ce choix ?
« Je veille toujours à garder une certaine magie, un certain mystère dans l'image, tout en jouant avec la lumière. Le lieu est graphiquement résolu mais son contenu doit soulever des questions, permettre aux personnes de s'interroger »
Dans beaucoup de vos réalisations, plusieurs images se confondent en une seule, effet qui crée un certain mystère. Quelles émotions voulez-vous transmettre ?
« Cet effet témoigne d’une réalité, aussi compliquée soit elle. La complexité de l'esprit humain se retrouve dans cette réalité, dans ces lieux chargés d'histoire. C'est dans ces endroits que je m'épanouis en travaillant. »
Vous avez beaucoup voyagé, Asie, St Jean Port Joli , Europe, notamment Berlin à travers la série SUTURES, Amérique latine ou encore Amérique du Nord, comment abordez-vous une ville, un pays ?
« Quand je prévois un voyage, je me documente avant mais ce n'est réellement qu'une fois sur place que je peux savoir si la ville me plait assez pour y consacrer un travail photographique. Je suis toujours en quête d’un détail ou d'un signe qui m'interpelle, qui me donne envie d'aller plus loin dans mes recherches. Dans chacun de ces endroits, je recherche un lien entre l'homme et l'espace urbain. Je poursuis une problématique urbaine qui vise à améliorer ma réflexion. »
Comment êtes vous arrivés à la photo artistique ?
« Au début de ma carrière de photographe, je réalisais des projets commerciaux, tout en développant mes propres projets. A la fin des années 70, j’exposais surtout au Québec puis les 10 années qui ont suivies m’ont permis d’entreprendre une pratique personnelle de plus en plus sérieuse. Au début des années 90, c'est le début d'une collaboration avec les galeries privées, et avec d'autres institutions. »
Enfin, pouvez-vous nous parler de vos projets actuels ?
« J'ai commencé un travail sur la ville de Lyon, je ne sais cependant pas encore où cela me mènera... »
Photographie, curiosité, découverte, voyage, voilà des mots qui s'associent avec Serge Clément. Il maitrise parfaitement la lumière et les reflets, qui ressortent de ses photographies. Celles-ci dégagent d'ailleurs une atmosphère chargée de mystère. Pour en découvrir davantage, rendez-vous à la Galerie le Réverbère (Lyon), pour y découvrir son exposition « N à Y, from end to why », du 12 mai au 24 juillet 2010.
Claire Pesqueux