Francesca Woodman est née à Denver le 3 avril 1958, dans le Colorado, et elle disparaît le 19 janvier 1981 à New York, fortement déprimée et bouleversée par une rupture.
Son père George est un peintre et un photographe, sa mère Betty est céramiste et sculpteur, et son frère Charlie deviendra un artiste vidéo. Sa mère était juive et son père de tradition protestante.
Francesca Woodman fréquente l'école publique de Boulder au Colorado de 1963 à 1971. Elle va souvent à Antella, en Toscane, où la famille Woodman a acheté une résidence secondaire, une vieille ferme, et où ils passent leurs vacances d’été. Elle parle d’ailleurs couramment l’italien.
Francesca va en 1972 dans un pensionnat à Andover, Massachusetts, pour entrer à l’école privée de l'Académie Abbott où elle découvre vraiment la photographie sous la tutelle d'un professeur, Wendy Snyder MacNeill. Déjà elle fait ses premières photographies étonnantes à l'âge de 13 ans. L'année suivante, elle assiste aux cours de l'Académie Phillips à Andover.
En 1975, elle décide de finir ses études au lycée de Boulder (Boulder High School), d'où elle sort diplômée en juin.
En septembre de la même année 1975, elle entre au Rhode Island School of Design (Providence), où elle poursuit son étude intensive de la photographie. De nature romantique, elle semble vivre dans un monde victorien, avec ses influences oniriques, ainsi Jane Eyre est l’un de ses romans préférés.
Elle obtient une bourse d’études qui lui permet de passer plus d’un an à Rome, entre mai 1977 et août 1978.
Elle y réalise de nombreuses séries, dont la série connue sous le nom « On being an angel », (en étant un ange), et celle de « l’anguille ».
Ces séries sont entreprises dans une usine abandonnée.
Elle découvre à Rome les œuvres d’André Breton, Artaud, Bataille, et de Max Klinger, et des artistes italiens, qui l’impressionnent. Elle lit aussi les auteurs intéressés par la condition de la femme (Virginia Wolf, …).
Elle réalise sa première exposition personnelle à la Librairie-Galerie Maldoror en mars 1978.
Avec son petit ami, Benjamin P Moore, et son amie Sloane, elle sillonne la ville de Rome.
À l'automne de 1978, elle finit sa scolarité, et est diplômée du RISD, (Rhode Island School of Design), et elle déménage ensuite à New York, à East Village, dans un atelier sur la 12e rue.
Elle veut être reconnue, et faire une grande carrière de photographe, et elle multiplie les tentatives de reconnaissance, et les tentatives d’exposition.
Elle découvre la photographie de mode, ce qui se reflète dans certaines de ses photographies de cette époque.
C’est à New York que beaucoup de ses images les plus puissantes ont été produites.
À l'été 1980, elle poursuit son travail lors d'une résidence à la MacDowell Colony à Peterborough, dans le New Hampshire.
Sa première tentative de suicide a lieu, à l'automne 1980. Elle survit et reçoit un traitement psychiatrique. Elle déménage alors chez ses parents, qui vivaient également dans Manhattan.
« J'ai finalement réussi, à essayer d'en finir avec moi-même, d’une manière aussi ordonnée et concise que possible .... Je préfère mourir jeune en laissant diverses réalisations , un certain travail , mon amitié avec vous , et quelques autres objets intacts , au lieu de l'effacement pêle-mêle de toutes ces choses délicates. », explique-t-elle.
Francesca Woodman a commencé à expérimenter d'autres projets, dont la réalisation de livres qui la passionnait. Mais le seul livre qu'elle ait effectivement publié est : Some Disordered Interior Geometries, Certaines géométries intérieures désordonnées, en janvier 1981.
Elle était aussi fascinée par les diazotypes (photographies imprimées sur des calques d’architecte), mais son œuvre majeure demeure les photographies carrées en noir et blanc.
Puis les épreuves s’enchaînent : une demande de subvention refusée, son vélo volé, une rupture amoureuse difficile. Ses parents soupçonnent qu'elle a cessé de prendre ses antidépresseurs.
Le 19 janvier 1981, elle saute du toit d'un immeuble de l'East Side . Aucune personne assistant à la scène ne la connaissait, ni ne figurait parmi ses relations, et non réclamé son corps est resté à la morgue, jusqu'à ce que quelqu'un l’ait enfin identifié grâce à ses vêtements.
La chute avait rendu son visage méconnaissable.
Francesca Woodman a laissé une œuvre courte, mais dense, de plus de 800 clichés, la plupart pris avec son Yashica 6x6.
À Paris, la Fondation Cartier pour l’Art Contemporain a présenté les œuvres de Francesca Woodman en 1998.