
On est d'abord saisi d'un paradoxe: les poubelles du monde, les dépotoirs spectaculaires photographiés par Jordan ne suscitent pas le rejet ou le dégout .Les amoncellements, les couleurs des toles froissées, les entrelacs de matières, les compressions figurent une beauté insolite qui rappellent les drippings de Jackson Pollocks ou plus récemment letravail
du peintre Philippe Cognée (recyclage 2).
Pour expliquer cette attirance paradoxale, on peut évoquer également les oeuvres des dadaistes et notamment de Kurt Schwitters qui a révélé la poésie des rebuts. Scwhitters fouillait les poubelles de la ville pour récupérer la matière première de ses collages.
Les images de Jordan empruntent enfin à l'esthétique fractaliste, toutes ces influences apportent à ses photographies l'expression métaphorique du chaos urbain.
David Cousin-Marsy
http://www.chrisjordan.com

