Cinémathèque Française 51, rue de Bercy 75012 Paris France
Théâtre de la Photographie et de l’Image 27 boulevard Dubouchage 06000 Nice France
Invité à Nice par deux lieux emblématiques consacrés à l’image, Henry Chapier, homme de cinéma, a réalisé pour l’occasion un Casting de Stars à dimension internationale. Deux événements qui se dérouleront simultanément pendant l’été autour de la photographie et du cinéma.
le Théâtre de la Photographie et de l’Image présentera ainsi des images sélectionnées par Henry Chapier parmi plus de 22 000 clichés appartenant à la collection de la Maison Européenne de la Photographie qu’il préside à Paris. Immortalisées par les plus grands noms, on vient à se demander si les Stars se trouvent devant ou derrière l’objectif quand Helmut Newton, Madonna ou Bettina Rheims sont rassemblés au coeur d’une même exposition. Plus d’une soixantaine de portraits au total réalisés depuis les années 30 jusqu’à nos jours apportent un précieux éclairage sur les visages de celles et ceux qui ont inspiré les papiers du critique de cinéma dans Combat ou dans le Quotidien de Paris.
Cette exposition c’est aussi l’opportunité de découvrir un Chapier moins connu du grand public, passionné par la création contemporaine avec le Festival @rt Outsiders qu’il organise à Paris, le soutien qu’il apporte à de jeunes photographes comme Christophe Luxereau, et son amour pour le Liban ou il crée le Mois de la Photo à Beyrouth en 1998. Des éléments d’archives seront présentés afin de mettre en avant son parcours atypique et quelques unes de ses icônes.
La Cinémathèque de Nice programmera pour sa part les films qui ont marqué durablement une vie indissociable du 7ème art jalonnée par de belles rencontres comme celles de Federico Fellini, François Truffaut, Agnès Varda ou Bertrand Tavernier pour ne citer que quelques réalisateurs qui lui sont particulièrement chers.
On découvrira également deux films signés Chapier :
Un été américain, une fiction-documentaire réalisée aux Etats-Unis en 1969 dans la mouvance des mouvements noirs américains (les black panthers) et des communautés hippies.
Sex Power - Coquille d’argent au Festival de San Sebastian en 1970, avec Jane Birkin et Bernadette Lafont. L’errance onirique d’un jeune homme face aux femmes et aux engagements qui vont déterminer sa vie.
“On connaît Henry Chapier pour son Divan, son activité journalistique, ses critiques dans Combat et dans le Quotidien de Paris, ses interventions régulières et mémorables dans le journal Soir 3 dont il assurait la rédaction en chef, et bien sûr son incommensurable amour pour le cinéma. Ce personnage inclassable est aussi écrivain, réalisateur et Président de la Maison Européenne de la Photographie dont nous avons assuré conjointement la création. Il est bien évident qu'on ne peut reprocher à quiconque de méconnaître la biographie d'un homme qui conduit sa vie avec passion, et dont l'image d'homme de télévision éclipse inévitablement de multiples activités.
Les photographies qu'il a choisies - parmi les 22 000 oeuvres que compte la collection de la Maison Européenne de la Photographie que j'ai rassemblées - devraient faire savoir que sa curiosité n'est pas un vilain défaut, peut-être une déformation professionnelle, un atout assurément pour une carrière qu'il mène tambour battant.
Ces nombreuses vies le conduisent
nécessairement à la rencontre d'hommes d'images, de monstres sacrés. Richard Avedon, Helmut Newton ou Jeanloup Sieff, voici quelques noms dont la simple évocation suscite des images mentales, un univers regorgeant de glamour, objets de fantasmes où les figures féminines comme Marylin Monroe, Jeanne Moreau, Charlotte Rampling s'inscrivent sur le film de ces photographes parallèlement à celle de Buster Keaton, Humphrey Bogart ou Mickey Rourke comme une surenchère de talents.
Dans un tout autre genre, Carlos Freire saisit ses sujets dans un univers proche de leur quotidien - un bureau, un bistrot - un cadre souvent intime dans lequel ses personnages sont aussi ses modèles, comme Roberto Rosselini, Henri Langlois ou Agnès Varda, résurgence de son propre amour pour le cinéma.
Alice Springs sait aussi instaurer ces subtiles atmosphères, où le temps suspend son vol et elle immortalise avec naturel les grandes figures de la création contemporaine. La douce impertinence d'un François-Marie Banier a également une place de choix dans cette exposition, qu'il s'agisse d'Eric Rohmer déchiffrant une partition de musique ou de Marcello Mastroiani qui semble mener une danse folle autour d'un piano aphone. La fantaisie de Pierre et Gilles est différente mais tout aussi inattendue. Henry Chapier partage avec eux le goût des icônes et demande d'ailleurs à Bernadette Lafont d'incarner une mystique Salomé dans son film Sex Power en 1970.
Les grandes figures du cinéma français sont également à l'honneur avec Raymond Voinquel, qui dans les années 50 immortalise entreautre l'oeil vif de Sacha Guitry ou les mains expertes de Jean Cocteau. À la même époque, Sam Lévin photographie dans une tradition qu'on pourrait rapprocher de celle des studios Harcourt, une galerie de portraits de stars dont certaines se sont inscrites durablement dans notre paysage cinématographique.
Dans cette exposition, la femme n'est pas seulement objet de désir, elle sait aussi le révéler.
Ainsi, Bettina Rheims a su intégrer le cercle assez fermé et très masculin des preneurs d'images en imposant sa célèbre griffe.”