Terre des siens
Après mon retour à la terre j’ai eu envie de parler de mon ressenti.
L’objet de mon travail n’est pas de montrer. Probablement afin de laisser place à une appréciation plus large et susciter une réflexion. L’agriculture est un sujet trop souvent enfermée dans des idées étriquées et figées.
Il s’est imposé une évidence : la culture de la terre est une façon de vivre bien avant d’être une technique ou une préoccupation économique. Dans ces silhouettes je vois se dessiner des caractères, des histoires individuelles et collectives et en somme un corps social et culturel varié. Leurs attitudes ne sont pas tant des attitudes de travail que celles de tout être humain : l’attente, la solitude, la déception, la résignation…mais aussi le désir de conquête, la plénitude de l’accomplissement…ou encore l’imitation homme/environnement.
A ces tranches de vies j’ai ajouté des paysages culturaux et mécaniques, tels des paysages de l’instant, des impressions, des empreintes.
Je ne peux m’empêcher d’imaginer que ces silhouettes sont investies de l’amour de la terre. Le fait qu’elle travaille le vivant doit en être la raison. Et nous savons bien que le monde du vivant, la nature, terre, plante ou homme ne s’épanouit que si on lui manifeste de l’amour. C’est là probablement la trame de mon travail.
Quelques précisions :
j’ai travaillé dans un rayon de 20 kilomètres au plus, à 40 kilomètres environ à l’ouest de Paris (Yvelines), mon lieu d’habitation.
Cette vingtaine de photos est un choix parmi plusieurs séries : « Terre des siens » pour l’essentiel et aussi « Impressions » et « Méca-impressions » commencées toutes trois en 2005.