Jeudi 02 Mars 2017 17:34:31 par Romeo Mocafico dans Expositions Chroniques

Après André Kertesz, Eva Besnyö et Germaine Krull, le Jeu de Paume continue son tour d'horizon de l’avant-garde parisienne des années 1920-1930 avec Eli Lotar. Une rétrospective de plus de 100 tirages en collaboration avec le Centre Georges Pompidou à l’occasion de son 40ème anniversaire. 


La Viande
1929
Eli Lotar
Épreuve gélatino-argentique d’époque, 15,5 x 22,2 cm.
Amsab-Institut d’Histoire Sociale, Gand. © Eli Lotar

 

Au départ passionné de cinéma, le http://fr.actuphoto.com/hashtag/paris">Parisien se démarque dans les années 1920 en participant à la production de films documentaires. Cette approche visuelle qui marquera l'artiste franco-roumain tout au long de sa carrière. Il profite de l'entre-deux-guerres où s'opère un profond changement dans la perception de l'art et du monde pour s'épanouir : des innovations technologiques voient le jour et accompagnent une révolution de la production artistique. De nouveaux mouvements prennent forme, et c'est dans ce contexte que va s'inscrire le travail de Lotar.

Avec plus de cent photographies, cette exposition a sélectionné le meilleur d'une quinzaine de collections et d'institutions internationales. Des tirages inédits parfois accompagnés de vidéos et de pages de journaux d'époque.
L'organisation thématique en cinq temps de l'exposition permet de témoigner de la grande diversité des sujets traités par Lotar. Ses reportages photos réalisés pour la presse illustrée se mélangent à des œuvres plus engagées, témoins de la complexité politique et sociale de l'époque. L'hôpital des Quinze-Vingt, la condition des prostituées et les abattoirs de la Villette sont autant de séries symboliques qui traduisent la misère et l'injustice régnant à Paris.

Aubervilliers (Film)
1945-1946
Eli Lotar
Épreuve gélatino-argentique d’époque, 18 x 24 cm.
Don de M. Jean-Pierre Marchand en 2009, collection Centre Pompidou, Paris, MNAM-CCI. © Eli Lotar


 

La http://fr.actuphoto.com/hashtag/paris">Parisien revient aussi sur les nombreuses collaborations effectuées avec des acteurs de tous les milieux artistiques. Cet entourage pluridisciplinaire et avant-gardiste pousse le photographe à mettre en lumière réalisme et lyrisme, dualité caractéristique de l’entre-deux-guerres. À mi-chemin entre ses acquis liés au reportage documentaire et la mouvancehttp://fr.actuphoto.com/hashtag/paris">Parisien, l'oeuvre d'Eli Lotar traduit la créativité foisonnante dont Paris faisait preuve. Ses paysages urbains et industriels lui valent plusieurs publications dans de prestigieux magazines, tels Arts et métiers graphiques, VU ou encore Jazz, qui reconnaissent déjà sa sensibilité aiguë et son œil novateur.

Madrid
1936
Eli Lotar
Épreuve gélatino-argentique d’époque, 21,4 x 30 cm.
Archives Tériade, musée départemental Matisse, Le Cateau-Cambrésis. © Eli Lotar
 

Il aura cependant fallu attendre le début des années 1990 pour voir la première rétrospective de l'oeuvre d'Eli Lotar au Centre Pompidou. C'est à ce dernier d'ailleurs que s'associe le Jeu de Paume pour présenter cette exposition riche et passionnante jusqu'au 28 mai.