Les mains d’une femme Masaï sur le travail de perlage d’une parure, Tanzanie, 2011 © Anne de Vandière
Un message d'alerte, c'est aussi ce que Anne de Vandière souhaite faire passer au travers de son exposition. Sept années de voyages, de rencontres et de dialogues auprès d'une quarantaine de tribus, communautés, ethnies... « Il est difficile de trouver un terme global pour définir ces populations », nous confie-t-elle. Toujours accompagnée d'un(e) interprète servant d'intermédiaire, elle dit attendre plusieurs jours avant de sortir l'objectif, le temps de les connaître et de gagner le respect de ces peuples.
Femme Hamar pendant la cérémonie du zeley. Vallée de l’Omo, dans le sud de l’Éthiopie, 2013 © Anne de Vandière
Susy Gilbert est aborigène et vit à Broome. Elle aime que son pinceau glisse dans ces couleurs de terre et d’eau qui lui font penser à son pays d’origine, 2011 © Anne de Vandière
L'exposition se décompose en quatre actes. La première salle y présente les carnets nomades, compagnons de route de la photographe qui symbolisent pour elle un trait d'union entre ces populations. Plantes, dessins, bijoux, empreintes... chaque livre est bourré de petites notes donnant envie d'en voir plus. On regrette un peu de ne pouvoir les feuilleter.
On entre ensuite dans une structure comprenant deux pièces avec un couloir venant les connecter. La première impression est dérangeante, on se sent tout de suite confiné, cloisonné dans ce petit espace qu'elle nomme le « cordon ombilical ». Est-ce intentionnel ? Devons-nous volontairement ressentir une forme d'enfermement ? Possible.Quoi qu'il en soit, la traversée se fait difficilement.
Le premier container regroupe une soixantaine de triptyques où l'idée n'est pas tant d'afficher le membre d'une tribu mais de nous raconter son histoire, à travers ses mains et son quotidien. Un trop plein d'informations peut être. La photographe offre ici la parole à ces peuples pour qui, plus que la perte de leur identité, c'est celle de leur culture qui les effraie.
La tribu Warli en Inde parle un dialecte qui ne s’écrit pas. La peinture est l’un des moyens pour transmettre leur culture, 2010 © Anne de Vandière
Le second container est pour notre part un véritable coup de coeur. On s'immerge dans une pièce blanche où les ethnies, communautés et tribus, encadrent chaque coin, du sol au plafond. On prend alors son temps, de regarder chaque visage, montrer qu'on est à leur écoute.
Le peuple Saame vit au-dessus du cercle polaire. À Pâques ont lieu les grands rassemblements. Premières victimes du réchauffement climatique, ils se battent contre la surexploitation de leur territoire, 2015 © Anne de Vandière
Rassemblement du peuple Amérindien lors d’un Pow wow à Wendaké, 2013 © Anne de Vandière
L'installation photographique vient donc parfaitement s'accorder avec cette nouvelle saison du Musée de l'Homme. En sus de celle-ci, Anne de Vandière va publier un https://www.editionsintervalles.com/auteur/anne-de-vandiere/">livre le mois prochain où elle retrace son long parcours à la rencontre de ces peuples. Un témoignage fort pour sensibiliser la société sur la préservation de l'environnement et de la culture d'autrui.