Yue Minjun, 2013 © Studio Harcourt
Au travers de multiples chapitres, plus ou moins insolites, le visiteur se promène au milieu des photos du studio, suspendues à un plafond et nous amenant presque à suivre un chemin non-linéaire, un peu gênant pour vouloir suivre dans l'ordre les thèmes de l'exposition.
Certains chapitres (l'exposition en compte neuf) suscitent davantage la curiosité comme Masques où des personnalités accompagnés de leur objet fétiche fusionnent au sein d'un même cadre. Vient après Kitsch où le studio réalise un souhait de l'artiste plasticien Bertrand Lavier : donner vie aux choses inertes telles que la Minnie de Disney ou encore les statues de cires du Musée Grévin (croyez-le ou non mais on s'est fait avoir). S'en suit une autre surprise : les photos prises hors-studio, notamment celles de Matthieu Ricard et de Charles Trénet dans son jardin, qui sont particulièrement réussies. On perçoit cette envie du studio de vouloir proposer autre chose, de se détacher de ses classiques pour prouver au public, sa première clientèle, sa polyvalence tant sur les sujets traités que sur les choix artistiques.
Du Doc Gynéco façon Marat à la betterave sublimée en passant par la nudité féminine, l'exposition retrace l'histoire d'un studio qui, s'il s'est fait connaître grâce à ses clichés de stars, se déclare innovant et ouvert à toute suggestion photographique. On y retrouve toutefois ce qui fait la signature du studio : la lumière. Et le studio n'hésite pas à faire appel aux techniques d'éclairage ainsi qu'aux retouches photographiques pour sublimer ses images, leur donnant ce cachet si singulier.
Courte mais prenante, l'exposition « Perspectives » a le mérite d'étonner et d'ouvrir le studio au public.
Un conseil : attendre l'ouverture du cabinet de curiosité le mois prochain, celui-ci retracera l'histoire du studio et permettra de redécouvrir ses archives sous un autre jour.
© Studio Harcourt
Robert Benigni, Musée Grévin - Bertrand Lavier, 2004 © Studio Harcourt
Matthieu Ricard, 2005 © Studio Harcourt
Doc Gynéco photographié en Marat assassiné - illustration de pochette d’album, 1996 © Studio Harcourt