«Dia» de Bruce LaBruce
Dans les photos présentées, l’obsession se porte non sur la nudité, mais sur son apparition hors contexte. Ainsi une danseuse de pole dance envahit la rue et s’en sert comme nouvel espace de travail. Une femme en habit de prêtre présente sa poitrine nue aux spectateurs. Une fille (transgenre ?) se prélasse dans une mare de sang. Cette dernière intrigue par son regard d’extase au milieu de ce qui pourrait être une scène de crime. Mais les décors blancs choisis par Bruce LaBruce sur lesquels apparaissent les traces de sang, aseptisent la scène, accroissent son impression de faux-semblant.
« Topacio » de Bruce LaBruce
Construites de toutes parts, les photographies de Bruce LaBruce ne laissent aucune place à l’improvisation. Tout est poli dans la représentation : du corps à la mise en scène, comme si rien ne devait échapper au photographe. Mais, contrairement à des artistes comme Marcos Lopez qui, par le contrôle, propose de multiples pistes, aucune sensation, aucune folie ne se dégage ici. De cette absence de surprises émane la sensation que l’underground n’a plus rien à montrer, qu’il n’est qu’apparence, constat que l’artiste lui-même a consciemment déjà démontré, notamment dans ses films expérimentaux.
Bruce LaBruce a prouvé maintes fois qu’il pouvait être un artiste foisonnant, profondément original, mais les œuvres choisies ici nous ramènent à son côté pornographe, non parce qu’obscènes, mais parce que complétement faussées et dépourvues d’imagination…
Jusqu’au 6 Juin Galerie Le Braque (sous-sol)
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