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Araki attache le musée Guimet

Vendredi 29 Avril 2016 12:02:55 par Emilie Lemoine dans Expositions Chroniques

67 Retour arrière (67 Shooting Back) 2007/2008 collection privée, New York © Nobuyoshi Araki/Courtesy Taka Ishii Gallery
Musée Guimet 6, place d'Iéna 75016 Paris France

&co119 119 rue Vieille du Temple 75003 Paris France

Comme une marguerite plantée sous un sexe velu. Les photographies d'Araki s'enfoncent au cœur de la vie, de la mort, des fleurs, des bouches ou des sexes. A la recherche du temps et des désirs perdus ? Nul ne sait vraiment. L'exposition montrée auhttp://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/araki" (Mnaag) esquisse quelques réponses. Celle, minuscule, de la galerie http://www.guimet.fr/fr/expositions/expositions-a-venir/araki", en propose d'autres, plus complexes, plus vicieuses aussi. A voir pour (re)découvrir une œuvre qui, malgré ses répétitions, la gêne provoquée, les minauderies parfois, continue d'intriguer.



Fleurs (Flowers) 1985 / 2008
impression numérique
H. 153,7 cm ; L. 101,6 cm
collection privée, New York © Nobuyoshi Araki/Courtesy Taka Ishii Gallery


Voyage sentimental (Sentimental Journey)1971
épreuve gélatino-argentique H. 35,4 cm ; L. 43,2 cm
collection de la Maison Européenne de la Photographie, Paris. Don de la société Dai Nippon Printing Co. Ltd, Japon, inv. MEP 1995.126
© Nobuyoshi Araki/Courtesy Taka Ishii Gallery




Voyage à Tokyo (Tokyo Story) 1989
épreuve argentique noir et blanc
H. 50 cm ; L ; 60 cm
kamel mennour, Paris, inv. NA166 © Nobuyoshi Araki/Courtesy kamel mennour, Paris

 


Souvent, on ne retient de lui que ses photographies de femmes ligotées selon les règles ancestrales du Kinbaku, mais l'oeuvre d'Araki ne se cantonne pas qu'à l’art du bondage japonais. L'occasion de le (re)découvrir nous est donnée grâce au Musée Guimet. Une plongée de 1965 à 2016, depuis son Théâtre de l’amour jusqu’à des œuvres récentes comme les photographies peintes (très réussies), ou inédites, dont son Tokyo Tombeau, un rouleau de mémoire photographique, entre la ville-cimetière ou la ville-parc d’attractions, réalisé juste pour le musée. De ses fleurs obscènes, presque vénéneuses, à la scène de Tokyo, en passant par le poétique Voyage sentimental (son voyage de noces en 1971), suivi d'un Voyage en hiver pris en 1990, lorsque son épouse décède. Sa femme bien aimée, sa mort, le deuil infini, les sexes béants comme sa douleur. « En fait, je ne sépare pas le paradis de l'enfer », explique-t-il. On le croit et on le voit. Celle qu'il avait photographiée, torse nu, vivante, en train de jouir, n'a laissé qu'un lit vide et froissé. Dès lors, il prendra tous les jours en photographie un morceau de ciel.



Scènes de ciel (Sky Scenes) 1991 / 2000
impression directe RP
H. 28 cm ; L. 42,3 cm
Taka Ishii Gallery, inv. NA-PH_AbA_018 © Nobuyoshi Araki / Courtesy Taka Ishii Gallery




Imparfait – Futur (Past tense – Future) 1979-2011/2012
épreuve gélatino-argentique
H. 27 cm ; L. 40,6 cm
Taka Ishii Gallery, inv. NA-PtF_30
© Nobuyoshi Araki / Courtesy Taka Ishii Gallery




Yokohama shashin [studio de Yokohama] - Palefrenier tatoué vu de dos - 1870-1880
épreuve à l’albumine sur papier
inv. AP16157, musée national des arts asiatiques – Guimet © Musée national des arts asiatiques – Guimet (dist. RMNGP)/Photo : MNAAG



Cette exposition est une vraie réussite, notamment grâce aux parallèles faits entre les clichés d'Araki et les images historiques, tirées des archives du musée Guimet. Quelques réserves néanmoins. D'une part, il est sans doute important d'aller compléter ce parcours - jugé trop sage par certains - avec le côté beaucoup plus cru, pornographique d'Araki, présenté à la galerie &co119. Une série de Polaroid découpés, d'images explicites de sexe(s), auxquelles vient s'ajouter une collection impressionnante d'ouvrages. D'autre part, la répétition du motif des corps de femmes nus et attachés finit par lasser, tout autant que ces moments d'autocélébration où Araki se met en scène avec des stars. Une vidéo non traduite le montre d'ailleurs au cœur d'une vie mondaine, cerné par le champagne et quelques happy few du milieu de l'art. Etrange sensation. Beaucoup plus gênante finalement que ses clichés de femmes attachées.



Kinbaku (bondage) 1979
impression ultérieure
épreuve gélatino-argentique
H. 42,7 cm ; L. 53,2 cm
Taka Ishii Gallery, inv. NA-PH_AbA_036
© Nobuyoshi Araki/Courtesy Taka Ishii Gallery




Komari de « L’Amant d’août » (« Suicide à Tokyo ») (Komari from « L’Amant d’août » [« Suicide in Tokyo »]) 2002 / 2008
impression directe RP
H. 101,6 cm ; L. 152,4 cm
Yoshii Gallery, inv. YG-10838-NA © Nobuyoshi Araki



Amour de KaoRi (KaoRi Love) 2007
peinture acrylique sur deux tirages noir et blanc
H. 55,9 cm ; L. 91,4 cm
collection privée, New York © Nobuyoshi Araki/eyesencia


 

Même si, disons-le sans détour, il est tout à fait légitime d'être troublé par les photographies de nu d'Araki. Le contraire prouverait qu'il a échoué dans sa démarche artistique et que ses images sont l'équivalent d'un catalogue de la Redoute. Or il n'en est rien. Faire le choix d'attacher des femmes nues et de leur enfoncer des fleurs ou des objets dans leurs orifices intimes, avant de les prendre en photo, ne peut pas laisser indifférent. La démarche peut choquer autant que l'image elle-même. « D'ailleurs, je ligote les modèles moi-même, et, après la session photo, c'est moi qui défais les liens... », explique le Japonais comme pour se défendre d'une quelconque cruauté, tout en affirmant l'omnipotence de l'artiste. Car il s'agit bel et bien de mises en scène. Rien n'est vrai en photographie. Les femmes malmenées ici, le sont (faussement) pour la beauté de l'art. Leurs seins pressés comme des citrons roses. Leurs poils pubiens surexposés, touffus, hérissés en crête ou coiffés en pics. Choquant ? Dégradant ? Peut-être. Et pourtant certains clichés renvoient dos à dos la beauté qui en émane et nos principes les plus égalitaires. On se surprend à rougir, honteux. Mais que c'est bon la honte !


Imparfait – Futur (Past tense – Future)
1979-2011/2012
épreuve gélatino-argentique
H. 27 cm ; L. 40,6 cm
Taka Ishii Gallery, inv. NA-PtF_39
© Nobuyoshi Araki / Courtesy Taka Ishii Gallery



Emilie Lemoine

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