© Gerard Malanga
De 1965 à 1970, le groupe fondé par Lou Reed (chant, guitare), John Cale (alto, basse, piano), Sterling Morrison (guitare, basse) et Maureen Tucker (batterie) a eu un succès confidentiel. Ensemble, ils n'enregistrent que quatre albums et ne rencontrent pas le succès espéré. Mais l'échec commercial du groupe ne l'empêchera pas de devenir culte, et d'avoir un immense impact sur nombre de musiciens au fil des décennies.
© Lisa Law
Dès l'entrée de l'exposition, ce sont des centaines de photos illustrant les années soixante, époque bénie de la culture underground, qui sont affichées. Grâce à ces nombreux clichés, issus notamment des archives de Fred McDarrah - photographe du Village Voice qui documenta tout le foisonnement artistique du Village et du lower east side des années 60 -, les sixties revivent sous nos yeux. Ces images permettent de placer le groupe mythique de Lou Reed et John Cale dans son contexte, à savoir le bouillonnement créatif du New York des années 60. On peut ainsi découvrir des photographies représentant Martin Luther King, la photographe Diane Airbus, Bob Dylan et bien d'autres personnalités.
Pour ce qui est des membres du groupe, plusieurs photos d'enfance inédites, notamment de Lou Reed, sont présentes, John Cale et la sœur de Lou Reed ayant prêté des documents jamais vus.
© Gerard Malanga
Celui qui deviendra l'un des coloristes américains majeurs, Stephen Shore, a lui aussi photographié le groupe mythique dans sa jeunesse. Installé à la Factory, il a pu se mêler au groupe qui allait devenir mythique, et prendre de multiples photos illustrant la complicité des membres entre eux ainsi que l'ambiance survoltée qui régnait alors à la Factory. Car l'exposition est à la fois chronologique et thématique. D'abord, le spectateur se plonge dans le New York pré-Velvet avec ses poètes, ses cinéastes et ses musiciens d'avant-garde. Puis, dans un second temps, direction la Factory où Andy Warhol et le Velvet Underground vont collaborer pendant deux ans.
Et l'exposition dévoile des photos rares. Faute de temps, le Velvet a laissé peu de documents concernant son histoire. Néanmoins, une riche sélection de clichés de Nat Finkelstein, de Billy Name ou de Stephen Shore montrent le groupe en live, dans les coulisses, et parfois même dans un van. Les muses de Warhol sont également présentent. On retouve la gracile Edie Sedgwick, la fascinante et mystérieuse Nico, et l'icône transexuelle Candy Darling.
© Adam Ritchie
Au détour des départs et des nouveaux chemins pris par le groupe, l'exposition se révèle, toujours passionnante. Dans la salle dédiée à Andy Warhol, qui a signé notamment la pochette de l'album culte du groupe, dit « à la banane », d'autres photos, dont certaines prises par le pape du pop art lui-même, sont également compilées avec une bande-son reprenant des tubes du Velvet Underground ou des interviews. Pour les voir, vous pourrez vous installer sous la sous-pente d'un toit installé au milieu de l'exposition. Un « espace détente » en forme de maison, où le visiteur peut s'allonger à sa guise et découvrir l'influence qu'Andy Warhol a pu avoir sur le groupe.
Une exposition à l'image de la période artistiquement foisonnante dans laquelle baignait le quatuor américain : créative et stimulante.
http://philharmoniedeparis.fr/fr/velvet-underground-exposition"