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« Cali Clair-obscur », la belle exposition du méconnu Fernell Franco

Vendredi 25 Mars 2016 12:06:35 par Emilie Lemoine dans Expositions Chroniques

© Fernell Franco - Série Galladas, 1970. Tirage gélatino-argentique, 13,7 × 19,4 cm. Tirage d’époque. Collection privée, Paris
Chroniques du 6/2/2016 au 5/6/2016 Terminé

Fondation Cartier pour l'Art Contemporain 261, Boulevard Raspail 75014 Paris France

Elle est rare, l'occasion de découvrir un artiste presque complètement inconnu. La Fondation Cartier nous fait ce cadeau - moyennant 12,10 euros - puisqu'à quelques marches du Tokyo de Moriyama, elle montre la Cali du photographe colombien Fernell Franco. Une plongée inédite dans l'effervescence déliquescente d'une ville. A voir jusqu'au 5 juin.

Il était photojournaliste de jour et artiste-expérimentateur la nuit. Une vision sans doute un peu manichéenne, mais Fernell Franco n'a jamais réussi à vivre de son art. Il vient seulement de rentrer dans les musées. Une excellente raison d'aller voir cette première rétrospective européenne consacrée à cette « figure majeure et pourtant méconnue de la photographie latino-américaine » selon les mots de La Fondation Cartier pour l'art contemporain.



Fernell Franco - Série Interiores, 1979
Tirage gélatino-argentique, 7,6 × 18,7 cm.
Tirage d’époque. Collection privée



Fernell Franco - Série Prostitutas, 1970-1972.
Tirage gélatino-argentique, 30,5 × 23,5 cm.
Tirage d’époque. Collection Leticia et Stanislas Poniatowski



Le titre « Cali Clair-obscur » est lié à son arrivée à Cali en 1951. Ayant fui son village natal avec sa famille, poussée par la violence de la guerre civile entre libéraux et conservateurs (La Violencia), le jeune Fernell est frappé par les contrastes entre la lumière et l'ombre des vieilles maisons patriciennes de cette nouvelle ville. Ce motif ne cessera d'imprégner son œuvre. La co-commissaire d'exposition María Wills Londoño ajoute, au sujet du choix de l'oxymore, que Cali était « un peu la beauté du chaos ». Un mélange improbable de croissance, de violence et d'esthétisme raffiné. Fernell Franco aimait arpenter les rues, aller à la rencontre des classes les plus populaires, voir comment celles-ci réinvestissaient d'anciennes et magnifiques maisons.



Fernell Franco - Série Billares, 1985
Tirage gélatino-argentique, 11,9 × 23,5 cm
Tirage d’époque rehaussé par l’artiste. Collection Motelay


Fernell Franco - Série Billares, 1985
Tirage gélatino-argentique, 15,3 × 23,2 cm.
Tirage d’époque. Collection privée

 



L'oeil du Colombien a su s'emparer de Cali, pour en faire des images inhabituelles, des séries d'expériences d'où émerge une volonté sans faille de pousser la technique aussi loin que le rêve. A travers 140 photographies, issues de 10 séries différentes réalisées entre 1970 et 1996, on découvre une vie bouillonnante, une gloire perdue aussi, celles de Cali. Musique, joueurs de billard, prostituées, beautés architecturales décrépies.



Fernell Franco - Série Interiores, 1979
Tirage gélatino-argentique, 18,7 × 13,7 cm.
Tirage d’époque. Collection privée, Paris



Fernell Franco - Série Prostitutas, 1970-1972 (collage)
Tirage gélatino-argentiques, 50,7 × 73 cm
Tirage d’époque. Collection privée, Paris



Fernell Franco - Série Prostitutas, 1970-1972 (collage)
Tirage gélatino-argentique, 21,9 × 23,5 cm
Tirage d’époque. Collection privée, Paris



Autodidacte, Fernell Franco n'avait pas sur lui le poids d'un quelconque patrimoine photographique et pouvait expérimenter librement. « Liberté », c'était sans doute l'un des mots d'ordre de la scène artistique de Cali, à l'époque. L’artiste colombien Oscar Muñoz a d'ailleurs réalisé une œuvre spécialement pour cette exposition.

La première fois que Franco a montré ses photos en 1972, il les avait mises en musique. Les commissaires ont fait ce même choix, rendant le parcours au milieu des œuvres encore plus vivant. « Pour lui, cela aurait été un rêve de savoir qu'il aurait un jour une si belle exposition ! », s'exclame María Wills Londoño. C'est sûrement vrai.





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