© Ana Tornel, Ferrotype 18x24 cm, piece unique
Gilles Rigoulet expose des tirages d’après Polaroid 665, utilisant le négatif ou le positif dont il manipule la chimie et qui s’oxyde avec le temps... il scanne les positifs tous les 2 ans pour relater la transformation du polaroid et descorps qui disparaissent au fur et à mesure sur l’original.. On peut observer cette mutation sur 2 nus masculins exposés ici.
Une note de couleur à l’étage avec les polaroids originaux de Clotilde Noblet.
© Gilles Rigoulet, tirage pigmentaire d'apres polaroid , 30x40 cm, 1/10
Georges Saillard, inspiré par Walden et la vie dans la nature, a photographié une créature de rêve, encore plus douce, plus pure grâce à la technique de l’héliogravure, procédé ancien du XVIII e siecle permettant le transfert d’une image photographique sur une plaque de cuivre par l’intermédiaire de gélatine photosensible. Ce procédé non tramé permet de traduire avec subtilité les nuances des dégradés de gris du cliché original à travers un grain extrêmement fin, et de produire des tirages sur papier coton de toute beauté.
Philippe Bréson préfère quant à lui travailler les négatifs au corps. Il les lacère, les troue, les contraint, livrant ainsi des corps féminins scarifiés mais sublimés. Suivant la transgression des limites incitées par Georges Bataille, Bréson redéfinit les corps au travers des négatifs mêmes. Car cet artiste voit une «analogie entre la peau et la pellicule. Deux surfaces sensibles s’il en est, fragiles et délicates.» La manipulation des négatifs crée alors des anatomies fantasmagoriques qu’on se plaît à éprouver, donnant à réfléchir sur le caractère d’objet, de fétiche que le corps de la femme peut revêtir.
© Georges Saillard, La couronne d'ambroisie, héliogravure, 22x30 cm ed 4/10
On trouve également exposées les photographies de François Delebecque, troisième photographe à être reçu à la Villa Médicis, en 1984. Ses nus féminins – lui-même fait quelques apparitions dénudées – sont souvent placés dans une Nature sauvage, ou sommairement domestiquée, comme c’est le cas avec La Cabane, confrontant ainsi notre essence et notre civilisation. En regardant son œuvre, on se surprend à rêver de retrouver une nudité primaire dans une Nature mère, loin de la ville.On pourrait enfin évoquer, parmi les nombreux photographes exposés, le travail d’Isabelle Levistre qui, par surimpressions et tirages au charbon, met au jour un univers onirique et empreint d’une grande sensibilité, où le corps parle un langage poétique. Levistre aime jouer avec les effets de matière en proposant la création de petites boîtes, à l’intérieur desquelles sont coulées des photos dans de la résine. La photographie devient ainsi un objet à part entière, au toucher lisse et plein, que l’on peut conserver comme un petit trésor.
Irène Cavallaro, Constance Lequesne
© Francois Delebecque, la Cabane, de la série Nus d'été, 30x30cm, ed1/7
Avec : Gilles Rigoulet, Philippe Bréson, Georges Saillard, Guilhem Senges, Ana Tornel, Isabelle Levistre, Clotilde Noblet, François Delebecque, Fabrice Malzieu