Daido Moriyama Tokyo Color, 2008-2015 Tirage chromogène, 149 x 111,5 cm Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation
Fondation Cartier pour l'Art Contemporain 261, Boulevard Raspail 75014 Paris France
« Pour un créateur, ce qui rend le plus heureux, c'est de pouvoir exposer ses dernières œuvres ! », s'enthousiaste Daido Moryama. Car on peut être considéré comme l'un des maîtres de la photographie japonaise et refuser de s'asseoir sur ses lauriers et ses planches-contacts. L'homme veut continuer à créer, à photographier, à montrer, et sa série Dog and Mesh Tights, 2014-2015, un diaporama de 291 images en noir et blanc, a d'ailleurs été spécialement conçu pour l'exposition. 25 minutes d'une plongée urbaine, onirique, vénéneuse parfois. Là où son travail en couleur préfèrera montrer du monde une réalité brute, d'images volées à la rue, aux néons, aux bouches peintes en rose, aux passants qu'il croise. Tokyo Color, 2008-2015 montre 86 clichés colorés, tendance pop acidulée, sous les lumières naturelles que les grandes baies vitrées de la Fondation laissent passer.
Daido Moriyama- Dog and Mesh Tights, 2014-2015 - Diaporama de 291 photographies noir et blanc, 25 min
Musique de Toshihiro Oshima - Conception audiovisuelle : Gérard Chiron
Courtesy of the artist / Getsuyosha Limited / Daido Moriyama Photo Foundation
Daido Moriyama- Dog and Mesh Tights, 2014-2015 - Diaporama de 291 photographies noir et blanc, 25 min
Musique de Toshihiro Oshima - Conception audiovisuelle : Gérard Chiron
Courtesy of the artist / Getsuyosha Limited / Daido Moriyama Photo Foundation
Daido Moriyama- Dog and Mesh Tights, 2014-2015 - Diaporama de 291 photographies noir et blanc, 25 min
Musique de Toshihiro Oshima - Conception audiovisuelle : Gérard Chiron
Courtesy of the artist / Getsuyosha Limited / Daido Moriyama Photo Foundation
Daido Moriyama- Dog and Mesh Tights, 2014-2015 - Diaporama de 291 photographies noir et blanc, 25 min
Musique de Toshihiro Oshima - Conception audiovisuelle : Gérard Chiron
Courtesy of the artist / Getsuyosha Limited / Daido Moriyama Photo Foundation
Noir, blanc, couleur
« Les photographies noir et blanc, c'est un choix naturel pour moi, il y a une attraction physique, explique Moriyama. Parce qu'abstraites, symboliques, oniriques, mais aussi parce qu'elles recèlent quelque chose de profondément érotique. » Mais depuis 2000, Daido Moriyama privilégie la couleur, quitte à convertir ensuite son travail en noir et blanc (ce n'est pas le cas des clichés du diaporama qui ont été prises directement en noir et blanc). Une méthode qui n'est pas nouvelle chez lui, il raconte ainsi qu'un cliché de 1976, celui d'une jeune femme qui s'échappe dans une rue, était d'abord en couleur, il l'a mise en noir et blanc après-coup. Pour l'anecdote : les deux hommes qui poursuivaient l'inconnue avaient voulu récupérer la pellicule et Moriyama, rusé, leur avait tendu celle d'un autre appareil.
Daido Moriyama
Tokyo Color, 2008-2015
Tirage chromogène, 111,5 x 149 cm
Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation
Daido Moriyama
Tokyo Color, 2008-2015
Tirage chromogène, 149 x 111,5 cm
Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation
Daido Moriyama
Tokyo Color, 2008-2015
Tirage chromogène, 111,5 x 149 cm
Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation
Daido Moriyama
Tokyo Color, 2008-2015
Tirage chromogène, 111,5 x 149 cm
Courtesy of the artist / Daido Moriyama Photo Foundation
Don't think, Feel it
Au cours de ces dix dernières années, le photographe a arpenté les rues avec son appareil numérique, le dégainant à l'instinct : « Dès que je ressens quelque chose, j'appuie, je ne pense à rien, mais dans l'instant précis, il y a le condensé de toutes mes pensées dans cette journée-là ». Il a même repris à son compte la devise de Bruce Lee : « Don't think, feel. » Ne pas penser, ne pas trop réfléchir, ne pas couper les cheveux en quatre. Marcher et ressentir. « Mon travail, c'est de marcher. Voilà cinquante ans que je marche, sans cesse. Marcher, c'est finalement ma vie ! ».
Et au cœur de son quartier de Shinjuku, au milieu de la confusion, de la foule, de la jeunesse universitaire, il s'attache à rendre compte de cette rue qu'il aime tant. A hauteur de chien, de collants en maille*, de regards perdus, Daido Moriyama balade sa poésie à la recherche d'une mémoire commune : « C'est la mémoire d'autrui, la mémoire du monde qui existe telle quelle, et qui me pousse à déclencher. »
*(« Dog and Mash Tights » pourrait se traduire par « Chien et collants en maille »)
http://fondation.cartier.com/?l=fr#/fr/home/?l=fr"