Eunma Town © Sébastien Cuvelier
La Corée du sud est l'un des pays les plus riches du monde. A une autre époque, les barres d'immeubles d'Eunma Town se sont érigées comme le symbole d'une urbanisation folle et ambitieuse. Il est maintenant l'un des derniers ensembles architecturaux des années 1970, perdu au milieu de la modernité des autres bâtiments. Ses murs décrépis le rendraient presque anachronique, tant le cœur high-tech de Séoul ne cesse de palpiter. Mais curieusement, Eunma Town reste l'un des endroits les plus chers où vivre. La raison ? Il se situe dans le Daechi-dong, quartier du riche et célèbre arrondissement de Gangnam, connu pour être l'épicentre de l'éducation privée, devenue obsessionnelle dans le pays. http://www.telerama.fr/monde/en-coree-apres-l-ecole-c-est-encore-l-ecole,58489.php" pullulent et dispensent des cours après l'école en échange de money sonnant et trébuchant. Un vrai business !
Difficile d'imaginer que derrière les murs délabrés de ces 28 tours d'appartements se cachent les rêves d'un futur forcément brillant. C'est là sans doute la force des photos de Sébastien Cuvelier, celle de débusquer les ambitions de chacun, la quête obsessionnelle de réussite, mais aussi la nostalgie des plus anciens et la dissidence des plus jeunes. Il parvient à mettre en images la complexité d'une société sud-coréenne, coincée entre les cerisiers en fleur et le béton armé.
Le livre Eunma Town frappe aux portes et rentre dans l'intimité des habitants. On y voit des dessins d'enfants qui, à la question "Quelle est la meilleure chose que tu veux faire pendant ta vie ?", évoquent la télétransportation ou la vie sur une autre planète. S'échapper à tout prix de l'extra-scolarité totalitaire, et familiale même, lorsque les mères au foyer s'improvisent coaches à domicile pour leur progéniture. On découvre aussi des intérieurs sobres, à la grisaille persistante, où la couleur pourtant s'invite par endroits, dans des quartiers d'orange, des stickers de frigo ou des petites peluches.
Eunma signifie « cheval d'argent » en chinois. Le mot porte en lui une gloire galopante, une course effrenée vers le bonheur urbain. C'est ce dernier que Sébastien Cuvelier a choisi de mettre en images dans son dernier ouvrage. A feuilleter, encore et encore.
A découvrir en ligne par ici : http://www.telerama.fr/monde/en-coree-apres-l-ecole-c-est-encore-l-ecole,58489.php"
A feuilleter par là :
http://www.telerama.fr/monde/en-coree-apres-l-ecole-c-est-encore-l-ecole,58489.php"