© Mirella Ricciardi
Expositions du 5/6/2015 au 30/9/2015 Terminé
Festival La Galicy Photo Nature & Paysage. Mairie de la Gacilly 56200 La Gacilly Tél. 02 99 08 68 00. Fax 02 99 08 28 93 www.festivalphoto-lagacilly.com
Le plus grand Festival Photo en plein air de France. Créé il y a 12 ans, le Festival Photo Peuples et Nature de La Gacilly a réuni plus de 2,5 millions de visiteurs autour des plus grands photographes internationaux. Une photo éthique et humaniste croisant les regards de photographes issus du monde de l’art et du photo-journalisme. Un festival engagé dans le développement durable.Festival La Galicy Photo Nature & Paysage. Mairie de la Gacilly 56200 La Gacilly Tél. 02 99 08 68 00. Fax 02 99 08 28 93 www.festivalphoto-lagacilly.com
« Nourrir la planète, le défi majeur du XXIe siècle »
« La Terre... C’est elle qui nous nourrit, elle à qui nous devons la vie et devrons irrévocablement la survie. » Pierre Rabhi
Que mangerons-nous demain ? Comment subvenir aux besoins d’un monde qui comptera plus de 9 milliards d’habitants en 2050 ? Plus qu’un simple questionnement humaniste, nous sommes confrontés désormais à un véritable problème de fond, à un bouleversement futur des relations géopolitiques internationales. L’enjeu ? Favoriser l’autosuffisance alimentaire des pays aujourd’hui déficitaires, produire plus et produire mieux pour répondre aux besoins quantitatifs croissants tout en préservant les potentialités naturelles de la planète. Et enfin, allier quantité et qualité en veillant à la sécurité sanitaire, l’équilibre nutritionnel, la dimension « plaisir » et les savoir-faire culinaires. Comment dès lors assurer à toute l’humanité une alimentation suffisante, de qualité, saine et durable ? Ce sera l’objet de la prochaine Exposition universelle qui se tiendra à Milan du 1er mai au 31 octobre 2015, avec précisément pour thème : « Nourrir la planète, énergie pour la Vie ». 141 pays, dont la France, participeront à cet événement qui devrait accueillir plus de 20 millions de visiteurs dont un million de Français ! Pour sa 12e édition, le Festival Photo La Gacilly, soucieux depuis ses débuts du lien unissant l’Homme à la Terre, ne pouvait passer à côté de ce grand rendez-vous. Il s’est même associé à la cité lombarde en devenant son ambassadeur en Bretagne, le partenaire privilégié de l’Expo Milan 2015. C’est pourquoi notre programmation fera la part belle à la photographie italienne, tout en mettant l’accent sur les comportements alimentaires de nos cinq continents. Une ode à l’émerveillement certes, mais aussi une invitation au voyage pour faire de chacun de nous des êtres responsables.
© Robin Hammond
Hommage à la photographie italienne
Ainsi, l’espace d’un été, du 5 juin au 30 septembre, par la magie des auteurs transalpins, les venelles de La Gacilly s’ouvriront aux théâtres antiques ou à la campagne toscane, les jardins de notre village accueilleront des situations dignes de la Comedia dell’arte ou de la vie rurale des environs de Vérone et Ancône, les murs végétaux afficheront les attitudes, les visages de ceux qui incarnent cette société si latine. Mario Giacomelli, un modèle pour tous les photographes de l’abstraction, nous a quittés en 2000. Avec poésie, car il était aussi un poète, il a capté, dans l’alambic d’un noir et blanc hypercontrasté, les blessures des hommes et de la terre : nous rendrons hommage à son œuvre immense en montrant ses images de villageois de Scanno, de paysans figés dans l’éternité, de séminaristes jouant dans la neige, de champs couverts de sillons, de vols d’oiseaux obscurcissant l’espace. Contemporain de Giacomelli, Piergiorgio Branzi a une révélation quand il se rend pour la première fois à une exposition d’Henri Cartier-Bresson dans les années cinquante. Ses clichés ouvrent un nouveau chapitre dans l’histoire de la photographie italienne, celui du réalisme-formalisme, en saisissant l’instant d’une scène de rue dans un jeu permanent d’ombres et de lumières.
Avec Massimo Siragusa (né en 1958), nous arpenterons les espaces aménagés de Milan, Venise, ou Naples, quand l’homme devient infiniment petit face aux monuments qu’il a créés et qui défient le temps. Ce Romain se définit comme un artiste et ses grands formats en couleur, photographiés frontalement, sont comme les toiles des paysagistes du XVIIIe siècle. Dans cet univers onirique, Paolo Ventura (né en 1968) a grandi dans la mémoire des années 1940 racontée par ses grands- parents. Son imaginaire s’est emballé et il a conçu de reconstruire de « vrais faux » souvenirs sous forme de maquettes miniatures dont les photographies sont aujourd’hui les seules traces : nous exposerons des images géantes de ce théâtre d’illusion où les individus sont en réalité de petites figurines de poupées et les décors du carton-pâte. Deux auteurs, enfin, que tout oppose, affronteront leur regard sur leur Italie natale dans un amical «mano a mano»: dans les années 1970, Franco Fontana a ramené le paysage à des structures abstraites et s’est intéressé autant à la composition qu’à l’éclat et l’intensité de la couleur. Emanuele Scorcelletti (né en 1964), lui, est renommé pour ses photographies de célébrités et ses portfolios de stars cannoises dans les plus grands magazines. élevé à Paris où il vit, il vient de passer plusieurs mois dans la région des Marches à la recherche de ses propres racines : un hommage en noir et blanc à son père disparu, dans une campagne hors du temps.
© Franco Fontana
Dans la diversité de cette photographie italienne, nous avons aussi choisi de rendre hommage à trois générations d’auteurs documentaires, qui ont en commun cette volonté de saisir les beautés et les maux d’un monde qui s’effacent, d’une société confrontée au progrès. Mirella Ricciardi (née en 1933), a longtemps vécu au Kenya : elle se décrit comme « une enfant de l’Afrique protégée par le ciel étoilé et réveillée par le soleil levant, avec la nature pour professeur ». Ses portraits de Massaï, de femmes maliennes, de guerriers soudanais avaient ému le public il y a quarante ans. Nous avons souhaité les remettre à l’honneur. Paolo Pellegrin (né en 1964) est probablement
le photographe le plus primé, par ses images prises dans des zones de conflit ou de guerre civile. Au Pakistan, en Palestine, en Afghanistan, en Irak, nous avons choisi d’exposer en très grands formats ces paysages bouleversés, meurtris par les combats des hommes. Alessandro Grassani (né en 1977) est, quant à lui, un jeune photojournaliste à l’avenir prometteur. En 2009, il a débuté son projet sur les « migrants environnementaux » et s’est rendu au Bangladesh, en Ethiopie, en Mongolie pour suivre ces réfugiés climatiques qui fuient leur campagne pour la ville où ils vont connaître précarité et habitats de fortune, loin de l’eldorado espéré. Ses images seront pour
la première fois dévoilées au public.
© Alessandro Grassani
Histoires Naturelles
Pour clore cette programmation, comme un cadeau aux festivaliers, nous honorerons le travail de deux artistes français d’exception qui ont su esthétiser la nature. Vincent Munier (né en 1976) est l’égal des plus grands dans le domaine
de la photographie animalière. L’ensemble du labyrinthe végétal lui sera dédié pour magnifier sa vision poétique d’une vie sauvage venue du froid qui hante les paysages enneigés d’une terre où l’homme semble étrangement absent. Quant à Sarah Moon, si prisée par les collectionneurs et les galeries d’art, elle nous fait l’honneur d’accepter notre invitation : une œuvre unique, colorée, détachée de la réalité, des images d’illusion, de séduction, de rêve qui réenchantent notre champ du réel. En quelques années, La Gacilly s’est imposée comme une plaque tournante de la création artistique, avec la fierté d’accueillir, en plein air et sur grands formats, le premier festival photo de France avec plus de 350 000 visiteurs en 2014. Ce succès, nous le devons à tous ces auteurs qui nous font confiance mais aussi à un public fidèle et enthousiaste. Pour cette nouvelle édition placée sous les auspices de l’Italie et des questions alimentaires, nous resterons fidèles à nos engagements de promouvoir un monde durable sur une terre que nous partageons tous et que nous nous devons de préserver.
© Vincent Munier