Olivier Meyer veut le faire à l'ancienne. Il photographie à l'argentique et refuse toute modernité dans ces photos. Conséquence, impossible de dire si son livre London nothing new est poétique ou conservateur.
London Nothing New voyage dans un Londres intemporel. Les British aux chapeaux-melon, l'ouvrier travaillant le goudron, le bateau sur la Tamise ou l'industrie bordant les chemins de fer sont autant de tableaux pittoresques dans lesquels Olivier Meyer choisit délibérément de s'enfoncer. Les photographies d'Olivier Meyer révèlent un flâneur solitaire empreint d'une mélancolie touchante. Son travail cherche à retenir la foule pressée pour lui montrer un Londres oublié, un Londres immobile : des poubelles, des outils, une bicyclette dans l'herbe, un arbre face à un mur de briques... Le livre est un appel à la poésie classique, un hommage à la capitale britannique telle qu'on l'a connue au XIX et XXe siècles.
La démarche est intéressante, s'inscrit à contre-courant, mais la qualité des photos est trop variable. Réalisées à l'argentique, les photographies noir et blanc déclenchent parfois la rêverie mais se réduisent trop souvent à des clichés de cartes postales. Pourtant prises avec un Leica, qu'Olivier Meyer associe à « la légende du photojournalisme », elles ressemblent parfois à de vulgaires photos postées sur Instagram avec un Iphone.
London nothing new est disponible en français et en anglais aux éditions Letzalem