L'ouvrage Robert Doisneau ouvre la voie à la naissance d'une nouvelle collection : Un photographe et ses livres. A l'initiative du libraire et diffuseur E.Desachy est née l'idée d'une collection de livres sur les livres des grands photographes. Retracer toute la bibliographie d'un géant de la photographie comme Robert Doisneau était un véritable pari que les éditions Les yeux Ouverts ont décidé de relever. « Quand on s'attaque à une montagne pareille, c'est une grosse pelote et il faut commencer par tirer un fil pour que les autres viennent. On a fait une division assez logiquement entre les livres avant & après sa mort en 1994, les travaux publicitaires et les éditions étrangères. C'était important du point de vue de la représentativité des livres ». Organisée en quatre grands chapitres, la compilation se structure en un parcours entre les 160 entrées de cette véritable anthologie sans hiérarchie ni jugement de valeur. « Le statut d'un photographe, même de son vivant, dépend étroitement de ce qu'il publie ». L'ouvrage s'articule, pour chaque titre abordé, autour d'une fiche technique et de l'éclairage de l'auteur, sous la forme d'un commentaire organisé.
Après des études de lettres et de linguistique à l’Université d’Aix-en-Provence, Guy Mandery devient chercheur puis enseignant aux Universités de Dakar, Besançon (1966-70), Paris VIII et plus récemment, à l'Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière (1996-2006). Il se lance en 1970 dans la photographie, la presse et l'édition. Réalisateur d'expositions, il participe entre autres aux Journées des Jeunes Créateurs (1985) et aux Rencontres d'Arles. Auteur de nombreux articles, conférences et entretiens avec des photographes, il a réalisé pour la Maison européenne de la photographie, des entretiens filmés avec 14 photographes. De nombreuses rencontres qu'il fait aussi grâce à sa chronique « Un jour avec » pour Photomagazine, dans le cadre de laquelle il avait notamment eu l'opportunité de passer une journée avec Robert Doisneau. Parmi la liste non exhaustive qu'il dresse des livres faits sur Doisneau, l'auteur Guy Mandery, se pose la question, dans cette multitude d'ouvrages : « lesquels faut-il retenir et lesquels oublier ? ». La visée de l'ouvrage, c'est aussi de découvrir l'homme qui se cachait derrière son statut de photographe de renom. L'ouvrage saura autant fasciner les néophytes en photographie que les plus aguerris des Doisneauphiles. Guy Mandery a répondu aux questions d'Actuphoto et nous a ainsi donné des clés d'interprétation de l'oeuvre de Doisneau.
La Banlieue de Paris, le début d'une carrière faite de rencontres
« Un peu malgré lui, en particulier à cause du démarrage avec La Banlieue de Paris, les livres ont été des grands jalons dans sa carrière et ont finalement structuré son parcours de photographe ». Ouvrage fondateur, La Banlieue de Paris (1949) revient sur la rencontre entre Robert Doisneau et l'écrivain suisse Blaise Cendrars. « Mes photographies, brutes de décoffrage, plaisaient à Cendrars. Il me l'a dit. Nous allons faire un livre » (Doisneau). Doisneau rencontre Cendrars retranscrit cette évidence entre les deux hommes lorsque Doisneau est envoyé pour réaliser un reportage sur l'écrivain à l'occasion de la sortie de l'Homme Foudroyé (1945). Une collaboration qui a aussi permis au photographe « d'affirmer son style, d'ouvrir sa voie personnelle » (Francine Deroudille). « C'est toute une aventure qui commence avec La Banlieue de Paris où il est coaché par Cendrars. C'est un moment déterminant car c'est là qu'il va prendre conscience qu'il peut faire autre chose que d'être un simple tâcheron de la photographie. Des travaux qui, pour des analystes récents comme J.F Chevrier, était aussi novateur dans le paysage de la photographie d'alors que Les Américains de Robert Frank en 1958 » (G.Mandery)
La photographie s'impose comme étant un langage à part entière : « Au fil des pages, la photographie prend la parole, assume son propre discours, affirme son autonomie ». Doisneau rendra un ultime hommage à cette amitié hors-norme avec la publication de Pour saluer Cendrars (1987). « En 1945, le jeune Robert Doisneau va rencontrer la légende vivante. Dans sa poche, une bouteille de rhum. Cendrars n'en avait pas vu depuis cinq ans! "L'encre d'imprimerie n'étanchera jamais cette soif, il faut vivre d'abord " ». (L'express)
Henri Cartier-Bresson, Edouard Boubat, Jean Dieuzaide, Jeanloup Sieff...et bien d'autres encore.
Tant dans ses collaborations que dans sa manière de travailler, Doisneau affute son objectif comme l'écrivain sa plume pour « enregistrer, retenir ce qui était en train de disparaître » (Jean-François Chevrier, Robert Doisneau, Belfond, 1983). Autre point commun avec les écrivains, à la manière des déambulations d'un Aragon dans Le Paysan de Paris, il arpente les Passages et galeries du 19e qui occupent une place particulière dans la littérature. Le vin des rues, ainsi que L'oeil et la plume naîtront de sa collaboration avec Robert Giraud. L'écriture aurait-elle été une vocation manquée pour Doisneau ? « En général on dit que les gens sont doués pour l'image ou pour l'écrit mais tous ses textes sont d'une pertinence extraordinaire, divertissants aussi parce qu'il y faisait preuve d'une modestie exagérée, à son paroxysme. L'humour qu'il avait dans la vie, il arrivait à le mettre dans les textes qu'il écrivait ». Avec Rue Jacques Prévert (1992), la photo-bibliographie de Doisneau retrace le récit d'une complicité de plus avec un écrivain. De ces relations privilégiées, il a pu mettre à profit son talent de portraitiste. « Il a croqué ici, de A comme Achard à V comme Vilmorin, tous les écrivains importants de la scène française de la seconde moitié du XX siècle. Mes gens de plume (1992), un ouvrage incontournable pour les amoureux de la littérature ». Pour Le Paris de Robert Doisneau et Max-Pol Fouchet (1987), le texte de l'écrivain « slalome entre les images de Doisneau (…) Deux poètes à l'unisson ». Si Doisneau magnifie les écrivains, à leur tour, ils exaltent et démultiplient son pouvoir poétique comme avec l'emprunt de citations littéraires dans Epouvantables épouvantails.
...c'est ce qui nous a dicté le choix du titre de notre essai, inspiré de la phrase de Prévert : « C'est toujours à l'imparfait de l'objectif qu'il conjugue le verbe photographier. En prenant imparfait, non pas au sens d'une conjugaison, mais dans celui d'une pratique voulue et assumée de l'imperfection, de l'inachèvement » - A l'imparfait du livre (préface)
On fait rien que des bêtises : Les Gosses de Paris, un tournant décisif
Après sa première entrevue avec Cavana, Doisneau avoue timidement « Aujourd'hui, je me suis fait un ami d'enfance ». C'est dans cet esprit de franche camaraderie qu'ils vont tout naturellement travailler ensemble sur le thème des enfants. Avec l'ouvrage Les doigts pleins d'encre, « dans une époque qui basculait dans la déshumanisation, il a montré un monde qui paraissait humain et chaleureux. C'est bien plus que de la nostalgie ». Une alliance entre la littérature et la photographie en laquelle l'éditeur Lionel Hoëbeke voit aussi un intérêt commercial. Il nargue Cavana, « je vais profiter de ta notoriété pour vendre des photographes ». « Ce qui s'est fait avec l'éditeur Hoëbeke sur les gosses, l'école... a fait exploser l'image de Doisneau. Des livres qui se sont vendus à des centaines de milliers d'exemplaires et qui ont encore renforcé son côté léger. La rigolade est plus vendeur que la tragédie ou que le drame social ».
Le travail sur les enfants se perpétue avec Gosses de Paris. Cette fois-ci, l'atmosphère y est assez sombre pour accompagner l'univers enfantin. Dans 1,2,3,4, compter en s'amusant et L'enfant et la colombe (1978), Doisneau capture la naïveté de ses sujets. Il est un conteur, « un artiste dont la photographie s'apparente plus à l'univers narratif qu'au monde des arts plastiques ». Les doigts pleins d'encre (1989) marque un moment-clé dans l'itinéraire éditorial de Doisneau, et même de l'édition photographique des années 80. L'ouvrage recueille un succès foudroyant avec plus de 700 000 exemplaires vendus (uniquement pour la France). Le public exigeant, qu'est celui des enfants, s'adresse à Doisneau en toute franchise, comme il aime. A l'occasion d'Images parlées...en compagnie de R.Doisneau, le photographe répond à cœur ouvert aux enfants de la ville qui lui posent les Vraies questions : « Comment reconnaissez-vous une bonne d'une mauvaise photo ? ». Robert Doisneau change de complice. Après Cavanna, c'est Daniel Pennac, l'auteur de La Fée Carabine, de Au bonheur des ogres et de La Petite Marchande de prose. « Une fois encore, l'humour rassemble deux hommes sensibles à la saveur d'un certain milieu social : celui des banlieusards et de leurs enfants. Mais cette fois, l'école est finie et le travail aussi. Il s'agit de s'évader, de partir à la campagne, de découvrir la mer, de monter à bicyclette ou d'essayer un canoë ».
Les « vrais » gens
Robert Doisneau, « un des chroniqueurs de la ville au XXe siècle » (Robert Delpire).
L'ouvrage Paris, regroupant des clichés de 1912 à 1994, n'est pas moins qu'un pavé de 2,7 kilos de photos. « Il n'était pas facile de mettre ensemble les mannequins de Vogue et les habitués des bistrots, les bouchers des Halles et les francs-tireurs de la Libération / Pari(s) réussi ». Un témoignage de son amour pour la ville « J'ai tant marché sur le pavé puis l'asphalte de Paris, sillonnant la ville dans tous les sens pendant un demi- siècle ». En 1954-56, « Parisiens tels qu'ils sont avait marqué un tournant déterminant dans l'itinéraire du photographe faisant de lui un photographe-auteur » (R.Delpire). Si Paris est LE sujet que l'on a voulu doisneausien par excellence, Doisneau lui-même ne se revendiquait pas en tant que tel. Il explicite le revers de la médaille de cette catégorisation dans Mes Parisiens. « En vérité, laisser aux générations futures un témoignage sur Paris pendant l'époque où j'ai tenté de vivre, je peux bien l'avouer, n'a été que le cadet de mes soucis ! ».
3e de la trilogie (préface de Cendrars), Instantanés de Paris met l' accent sur le pittoresque, l'anecdote amusante, la situation cocasse ou burlesque. Pour que Paris soit (Cercle d'art), dépeint l'envers du décor parisien, les petites gens. « Moins (les gens) ont de grade dans l'édifice social, plus ils me plaisent » - Doisneau des villes, Doisneau des champs. Ces « vrais » gens, ils les photographient dans leurs lieux de prédilection et notamment, au comptoir. Autre rencontre très importante pour Doisneau, celle avec Pierre Betz, fondateur de la revue Le Point. Le numéro sur les Bistrots auquel Doisneau participe devient le « modèle absolu sur ce thème ».
De Doisneau l'artisan à Doisneau l'artiste
« Lui ne s'attribuait aucun mérite, il se disait un simple ouvrier. Le mot d'artiste ne l'a jamais effleuré ». « Aujourd'hui, s'il nous entendait parler de son œuvre il éclaterait de rire. Pour lui, ce n'était qu'un travail de modeste artisan ».
« Quand il a commencé à faire de la photo, les conditions techniques étaient effroyables, il travaillait à la chambre. Comme lumière artificiel, il avait de la poudre de magnésium (les débuts, avant-guerre 30's). Il a appris le métier comme ça et s'en est affranchi après. Il avait ces vertus du monde ouvrier et de l'amour du travail bien fait, du rendu à temps et de faire plaisir au client. Pour apprécier la grande humanité de Doisneau, son originalité et sa modernité, il faut le replacer dans son époque » (G.Mandery).
Son époque, c'est par l'intermédiaire de campagnes publicitaires dans le domaine médical ou automobile qu'il la raconte aussi. Doisneau révèle son humour, son art des petites mises en scène et parfois même du montage pour vanter, entre autre, la performance de pneumatiques. Avec les plaquettes et dépliants Simca, il met à profit son goût pour les « bricolages » photographiques qui lui était resté de sa formation à l'Ecole Estienne. De 1934 à 1939 Doisneau travaille comme ouvrier pour le concessionnaire Renault. « Renault, ce fut pour moi le véritable début de ma carrière de photographe et la fin de ma jeunesse (…) j'ai sans doute perdu ma jeunesse tout en gagnant ma vie » - Doisneau Renault (1988). Le catalogue Le Renault de Doisneau (2005), est « un témoignage très précieux sur une entreprise et une condition ouvrière bien ancrée dans la mémoire française ». Une illustration aussi de la manière de travailler avec le projet Travailleurs dans le cadre de reportages pour La Vie ouvrière. « Ses pantins articulés par la matière, ses actifs asservis, façonniers, journaliers, ses trognes patibulaires, déformées, grimaçantes et usées, ses drôles de hères couverts de suie, hagards, ses histrions aux mains calleuses, ses fiévreux aux pieds de machines infernales... ».
« Je parle souvent de décors mais ce n'est pas seulement pour les portraits, c'est mon côté metteur en scène, comédien rentré. Je considère un peu toujours le cadre ou le rectangle de la photo comme une scène. Là dedans on met un bonhomme, une bonne femme ou plusieurs personnages ». (R.Doisneau). Des scènes posées pour la publicité, Doisneau révèle son talent de metteur en scène. Un don qu'il met en œuvre pour le portrait d'Orson Welles, Jean Vilar ou encore Marguerite Duras. Pour Saluer Doisneau regroupe ces portraits d'artistes, pris dans l'univers même des plasticiens. « Il les a photographié dans leurs antres, leurs ateliers, il disait qu'on les comprenait mieux ainsi ».
Un personnage subversif et anti-conformiste
« Son grand mot, c'était la désobéissance », sans doute le souvenir d'une belle-mère qui ne lui avait pas rendu l'enfance facile. De cette enfance « poil de carotte », il garde la nostalgie de son premier appareil photo, une « boîte magique » qui appartenait au fils de sa belle-mère. Eduqué sans trop d'amour, c'est une fois adulte qu'il laisse éclater son côté anti-conformiste. Un aspect plus subversif que l'on retrouve notamment dans Paris de fous, avec Druillet (1995). Testament-pirouette de Doisneau ? « Que cela soir clair. Le photographe vaut largement le peintre. Je dédie ce livre à tous les photographes, du plus humble au plus connu d'entre eux. Dans le monde de l'art, leur place est absolue. Car leur talent est celui du regard sur la vie, c'est à dire sur la beauté des choses ». Doisneau était en admiration devant les débauches de couleurs, les constructions improbables et populaires, les divinités infernales qui peuplaient les rêves de Druillet. Sur le projet Palm Springs 1960, il est amené à travailler avec la couleur psychédélique pour un portrait acidulé des golfeurs millionnaires. Il écrira alors à son ami M.Baquet « je me fais l'effet d'être d'un autre âge comme un fauteuil Louis XV sur un aérodrome ou un violoncelle devant l'immeuble de Life ».
Si la photographie est une manière pour lui d'exprimer sa vision contestataire, elle est aussi un moyen pour faire rêver. Les révoltés du Merveilleux avec Charles Soubeyran et Gilles Ehrmann que Doisneau nommait « les bâtisseurs chimériques ». L'ouverture vers un monde chimérique mais aussi une porte ouverte pour laisser sa trace. « Il est des jours où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur...Le souvenir de ces moments est ce que je possède de plus précieux...Un centième de seconde par-ci, un centième de seconde par-là mis bout à bout, cela ne fait jamais qu'une, deux, trois, secondes chipées à l'éternité ». Trois secondes d'éternité, marque ce tournant décisif dans la perception du public (spécialisé ou non) de l'oeuvre de Doisneau.
L'homme derrière l'objectif
« Je n'ai jamais bien cherché pourquoi j'ai fait des photos. En réalité, c'est une lutte désespérée contre l'idée qu'on va disparaître. C'est un truc que je n'accepte pas bien, on ne devrait pas penser que toute action est provisoire et momentanée. Je m'obstine à arrêter ce temps qui fuit. Ce qui est une folie complète » - Peter Hamilton, Robert Doisneau, La vie d'un photographe
Celui que l'on qualifiait de photographe créateur va connaître la renommée dans les dix dernières années de sa vie. Un certain Robert Doisneau (1986) remporte un grand succès et livre le regard rétroactif du photographe sur son parcours à lui-même avec une « infinie pitié et un brin de dérision ». Dans un dialogue entre un conservateur et le photographe, Doisneau témoigne d'une modestie à son paroxysme « Jay : Je fus devant vos œuvres...il me semblait que j'avais devant moi l'intelligence faite photographie – Doisneau : Quelle erreur est la vôtre ! ...Il n'y a personne mettant au service de leur travail si peu d'intelligence...l'instinct animal est mon domaine... » Catalogue (p.51). Avec le portrait à plusieurs voix Robert (2005), c'est à ceux qui l'ont rencontré de lui rendre hommage. Le mot de la fin revient à Jean-Luc Mercié qui ne dépeint plus Doisneau-photographe mais l'homme comme : « Un personnage inoubliable qui aura été jusqu'à la fin capable de donner ce qu'il avait de plus précieux : son temps ».
« Ne me demandez pas ce que mon père a photographié, mais plutôt ce qu'il n'a pas photographié ». Travailleur assidu pour ses photos, il l'était aussi pour ses livres. « En réalité, Doisneau préparait ses livres, il faisait une pré-maquette mais une fois qu'il l'avait donné à l'éditeur, il lui laissait carte blanche. L'éditeur pouvait s'en inspirer ou faire exactement le contraire. Pourquoi ? Pourquoi un homme aussi impliqué dans sa photographie, pour qui la photographie était toute sa vie laissait faire les éditeurs : un respect du travail de l'autre ? J'y vois aussi une autre explication. Il avait cet esprit d'artisan de mettre un peu au défi les gens à qui il confiait ses photos. Une certaine façon de dire « tiens, voilà mon travail. Fais voir un peu de quoi tu es capable, ce que tu sais faire ». Les travaux de Doisneau ont le plus souvent été tirés du côté de l'image pittoresque, drôle, humoristique et parisienne. Mais pour lui, « les gens qui n'ont compris que ça dans (s)on travail n'ont rien compris » - Extrait de Bonjour Monsieur Doisneau, documentaire réalisé par Sabine Azéma. Tout un pan de l'oeuvre de Doisneau reste encore à découvrir, des aspects inexplorés bien loin de l'image de désinvolture qu'il voulait bien donner.
Capucine Michelet
Robert Doisneau, Guy Mandery.
Editions Les Yeux Ouverts, Collection Un photographe et ses livres.
Format : 26,9 x 20,8 x 2 cm
Relié: 210 pages (39€)