Malick Sidibé, 1997 © André Magnin. Courtesy MAGNIN-A Paris
Né en 1936 dans un petit village du Mali, il est diplômé en 1955 de l'Ecole des Artisans Soudanais de Bamako. Ses premières explorations photographiques seront celles du studio « Photo service » de Gérard Guillat-Guignard. A ses côtés, il apprend la photographie, puis, en 1958, il ouvre le Studio Malick, au coeur de Bamako. Désormais, Malick Sidibé, sera « L'oeil de Bamako » ; il immortalisera la société malienne, en pleine effervescence depuis son indépendance du 22 septembre 1960.
Il sera également le témoin de l'occidentalisation des jeunes maliens : apprécié par les jeunes, il couvrira les fêtes et évènements, où la mode occidentale est à l'honneur. Musiques, danses, codes vestimentaires, Malick Sidibé sera attentif au moindre détail, appareil en main.
Son style photographique est simple mais percutant, parfois ironique, ou amusant. Son sens de la composition est captivant, son cadrage parfait. Ses photographient vivent, transmettent.
En 2003, il reçoit le prix Hasselblad, en 2007 un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière lors de la 52e Biennale d'art contemporain de Venise. En 2009, il remporte le prix PhotoEspana Baume & Mercier, ainsi que le World Press Photo dans la catégorie Arts & Entertainment. Reconnu dans le monde entier, l'art photographique de Malick Sidibé a désormais une portée considérable dans l'univers photographique
Désormais, le photographe de 78 ans vit au Mali, entouré des siens. Un retour aux sources essentiel.
Pourtant, à l'occasion du hors-série d'Actuphoto consacré à la photographie africaine, nous avons pu lui poser trois questions, grâce à l'aide précieuse de Philippe Boutté. Trois questions concises, d'un grand homme de la photographie.
Pourriez-vous nous donner 3 mots qui qualifieraient la photographie africaine ?
La photographie africaine a donné de l’orgueil aux Africains et leur a permis de se connaître physiquement, sans demander aux autres comment on est, sans miroir, de se mettre en valeur. c'est une photographie gaie, généreuse et pleine d'humour
Qu'espérez-vous de la nouvelle génération de photographes ?
Chacun à sa génération. j'espère qu'ils inventent quelque chose de tout nouveau, mais aujourd'hui ce n'est pas de la photo authentique, le numérique permet de changer la photo
Un conseil à donner aux jeunes photographes ?
Inventer, travailler, et toujours travailler