© Richard Dumas, Sète#14, Le Bec en l'air
Dans l’ouvrage Sète #14, Richard Dumas a délaissé la scène rock et les célébrités pour photographier la ville de Sète. Considéré comme l’un des portraitistes essentiels de l’histoire de la photographie, il présente sa vision de Sète, après ses séjours hivernaux au cœur du « Quartier Haut ». Il écrit son histoire avec la lumière, et joue avec les contrastes. En restant fidèle au noir et blanc, Richard Dumas signe ses photos de rencontres, de musique et de paysages si singuliers de la métropole. Dans son livre Sète #14, le festival ImageSingulières l’invite à construire et offrir son regard inattendu.
ImageSingulières est un festival de photographie contemporaine créé à Sète en 2009. Chaque année, un photographe renommé est invité à partager son regard sur la ville à travers les facettes de la photographie. La septième résidence a été confiée à Richard Dumas, photographe réputé pour ses portraits d’artistes et de personnalités. Fidèle à son esthétique rock et à sa liberté de regard, il aime cultiver le hasard. « En photographie, je cultive le hasard et le fortuit. C’est pour cela que je fuis les studios, alors qu’en extérieur, chaque situation me pose une nouvelle question, à laquelle il faut que j’apporte une réponse nouvelle. Parce que je préfère l’inquiétude de l’inconnu à l’esprit de système et à la facilité. Au risque d’être déstabilisé ».
© Richard Dumas, Sète#14, Le Bec en l'air
Richard Dumas est né à Paris, mais il vit et travaille à Rennes. Après une formation scientifique dans la robotique, il s’oriente vers la photographie. Guitariste dans des groupes de rock et passionné de cinéma, il photographie aussi bien des anonymes que des célébrités, en privilégiant l’argentique et le noir et blanc. Il croise alors le chemin d’Etienne Daho, d'Alain Bashung, de David Lynch, Patti Smith…Ses portraits deviennent très vite des références et sont publiés par Le Monde, Télérama, Elle, Les Inrocks, Technikart. Représenté par la galerie VU' à Paris, il y expose régulièrement son travail. Il dévoile aussi ses œuvres photographiques au Château d’Eau à Toulouse en 2005, à l’Institut Lumière à Lyon en 2008 et au Mois de la Photo à Paris en 2012. Richard Dumas obtient le prix de la Fondation John Kobal en 1993.
© Richard Dumas, Sète#14, Le Bec en l'air
Dans sa suite photographique, il fige des expressions à l’aide de son appareil argentique, toujours dans un environnement naturel. Il révèle l’âme de ses modèles, et leur mystère forme une beauté attractive. Avec beaucoup de contrastes, vibrations de lumière, le photographe rend « une image juste ou juste une image ». Inspiré de cinéma et de littérature, l’artiste invite le lecteur à partager sa vision.
Dans un format 20 x 24 cm, les photographies de Richard Dumas sont authentiques. Il manie la lumière avec finesse. Cet éclat se reflète sur les visages et rend au modèle une sorte de fragilité.
© Richard Dumas, Sète#14, Le Bec en l'air
Outre les portraits d’habitants de Sète, Richard Dumas manie temps et matière et photographie des éléments comme les arbres secs, les matières des murs, des tombes qui deviennent réceptacles de contrastes, d’éclats et de brillances. Dans des noirs profonds, il joue avec les ombres, et porte un nouveau regard sur la ville. Le photographe cherche à définir certains aspects de la ville, son identité et ses habitants. Parmi ses clichés, des visages, des lieux délaissés et des enfants déguisés en clowns. Les rues sont vides et la sérénité règne dans la ville. Il n’en oublie aucun résident, pas même le chat du coin.
Loin des clichés touristiques et des stations balnéaires, il surplombe alors les bateaux transformés en jouet. Du haut d’immeubles ou des plaines, il utilise la lumière pour produire, écrire, mais surtout révéler la ville de Sète.
Nathalie Keosouvanh
Richard Dumas, Sète#14
Editions le bec en l’air
Coéd. avec CéTàVOIR
20 x 24 cm
96 pages
25 euros