© Fabrice Mabillot
« Ce petit appareil intrépide et fascinant ne se limiterait pas à les fixer pour l'éternité mais jouerait le rôle d'entremetteur afin de les regarder, les séduire, s'en approcher irrémédiablement jusqu'à ce que l'objectif caresse leur peau » (Préface de Anton Irón).
Eternel objet de désir, de sensualité et d'une certaine part de mystère, c'est au corps de femmes que le photographe Fabrice Mabillot fait sa déclaration dans son dernière ouvrage « Filles ». Cliché après cliché, elles se découvrent pour lui et se révèlent à elles-mêmes. Une ode à la pureté de ses modèles pour qui il éprouve une « sorte d'éblouissement sentimental et érotique ».
© Fabrice Mabillot
Fabrice Mabillot a toujours été au plus près des femmes, exerçant pendant près de vingt ans le métier de directeur artistique pour des grandes marques de lingerie et de prêt à porter féminin. En observant les photographes qu'il fait travailler pour les catalogues, naît en lui le désir d'être l'un d'entre eux. C'est en 2008 qu'il s'attèle à un travail plus personnel, jouant de ses relations dans le milieu de la mode et du mannequinat pour repérer ses modèles.
© Fabrice Mabillot
« Curieuses, amusées, certaines fois flattées, elles acceptent finalement d'offrir ainsi leur intimité, mises en confiance par ce photographe timide et d'une grande douceur qui certainement révélera en elles une part de vérité cachée jusqu'alors, un visage d'elles-mêmes qu'elles ne connaissaient pas »
© Fabrice Mabillot
L'ouvrage s'ouvre sur une photo qui capture le mouvement d'une femme soulevant ses vêtements. Comme une invitation, elle est le premier volet d'un effeuillage qui va se perpétuer au fil des pages de manière douce et délicate. Assise sur une chaise, allongée à même le sol ou sur une table, accoudée au mur, elles ne sont habillées que par la lumière naturelle et le regard que le photographe a su poser sur elles. Un rideau offert au vent, la plaque d'une chambre d'hôtel, autant d'objets dans ces décors simples qui servent l'aura de jeunes femmes sans fard ni artifice. Les photos sont aussi techniquement épurées, en noir et blanc ou dans des couleurs pastels qui mettent l'accent sur la nostalgie qu'elles dégagent.
© Fabrice Mabillot
Des visages et des corps dont la beauté intemporelle rappelle les peintures de la Renaissance, récemment exposées pour la rétrospective Désirs & Voluptés (Musée Jacquemart-André). Le portrait de la couverture de l'ouvrage est comme une relecture de la beauté diaphane de La Jeune fille à la Perle de Vermeer.
© Fabrice Mabillot
« Fabrice Mabillot rencontre la photographie en même temps que son premier amour, Valérie ». Figurant en quatrième de couverture, elle est en tête de la liste de ses modèles. Un hommage, comme une ultime manière de les remercier. Certaines adoptent un regard qui interpelle, d'autres, plus mélancolique ou rêveur. « Une pointe de tristesse dans leur regard ou un sourire timide, il repère en elles une certaine fragilité, l'adolescence qui semble ne pas vouloir les quitter ».
© Fabrice Mabillot
Une vision du monde bucolique qui transparaît dans les photos de paysages, la nature ayant une part très importante dans sa vie personnelle.
© Fabrice Mabillot
Le photographe s'est glissé dans un interstice, au plus près de « la féminité mise à nue, cette chose indéfinissable qu'il a su capter pour notre plus grand bonheur ». Fabrice Mabillot saisit l'essence même de la fraîcheur et de la délicatesse des femmes en toute intimité. Il magnifie leur beauté dans ces instants naïfs.
Capucine Michelet
Filles, Fabrice Mabillot.
Editions Contrejour.
Format du livre 20x26cm
112 pages, cartonné
35 euros