© Rip Hopkins
Rip Hopkins met en scène le personnel et le public du Musée départemental de Préhistoire d'Île-de-France. Invité dans le cadre d’un projet intitulé « Un âge de Fer et de Béton », il est accueilli en résidence pour les trente ans du musée. Il livre sa vision de ce lieu étonnant au cœur d'une forêt propice à l'imagination poétique : une série de scènes primitives dans lesquelles il a placé ses 60 modèles hors de leur contexte habituel.
Rip Hopkins a étudié à l’Ecole Nationale Supérieure de Création Industrielle à Paris. Né à Sheffield au Royaume-Uni, il fait de la photographie depuis l'âge de dix ans. Il réalise des reportages photographiques sur les populations en danger aux quatre coins du monde : l'artiste a voyagé dans des pays comme l’Ouzbékistan, la Roumanie, le Libéria, le Soudan et collabore avec Médecins Sans Frontières. Représenté par la galerie La Réverbère à Lyon, il devient membre de l'Agence VU' à Paris en 1996. Il remporte douze prix et bourses dont le Prix Kodak du Jeune Photo Reporter, le Prix de la Fondation HSBC pour la Photographie et gagne la Bourse du Fiacre.
© Rip Hopkins
« Mon sujet de prédilection, ce sont les gens, à travers des portraits ou des mises en scène qui les mettent en rapport avec leur environnement » rapporte Rip Hopkins. Il illustre dans son livre les comportements à la manière des hommes préhistoriques. « De quelle histoire ou de quelle préhistoire s'agit-il ? Celle de l'acte artistique. Dans chaque photo c'est ça. Et c'est pour ça qu'elles sont à la fois différentes et toutes les mêmes » écrit Christophe Donner à la fin de l'ouvrage. Critique littéraire pour Monde Magazine, il est aussi auteur des éditions Fayard et Seuil. Chaque photo dévoile une histoire différente où le thème reste celui des comportements naturels et humains en oubliant la saturation urbaine. Rip Hopkins illustre les attitudes que l'être humain pourrait adopter, s'il ne restait que des bribes éparses de civilisation et que tout était à réinventer.
Dans sa série Un âge de fer et de béton, il mêle insolite et burlesque : la première photo du livre montre une femme dont le corps est enfoncé sous terre où seule sa tête dépasse. Son regard inquiète. Rip Hopkins réussit à théâtraliser ses portraits hors du commun, sans manque de légèreté. Son contenu ethnographique expose des clichés sans pudeur, un retour à l’instinct naturel.
© Rip Hopkins
© Rip Hopkins
Le photographe met en scène des objets de façon décalée et originale, ce qui amuse aussi le spectateur. Les objets sont conçus par rapport à un usage précis mais Rip Hopkins l'utilise dans un autre milieu, comme il prend ses modèles dans d'autres environnements. Il décontextualise les gens et les objets afin de donner une nouvelle perception. Il ôte la représentation caricaturale d’autrui.
La curiosité de l’artiste devient progressivement plus scientifique, dans la mesure où cette recherche de l’autre aboutit à une réflexion sur la nature humaine, ses photos justifient les similitudes et les différences de l’être humain. Les séquences dévoilent des regards tristes, des hommes nus, des objets détériorés. Outre les êtres et formes déplacés dans un autre environnement, il reste l’universalité des émotions primaires chez l’Homme. Aujourd’hui, Rip Hopkins s’est mis en quête de nouveaux espaces d’expression. Les images qu’il crée donnent une vision peu banale de la société. Il se concentre sur la couleur et passe avec une totale liberté du paysage à la mise en scène et au portrait.
© Rip Hopkins
© Rip Hopkins
© Rip Hopkins
Rip Hopkins, « Un âge de fer et de béton »
Editions Filigranes
31 x 25 cm
144 pages
30 euros