Newsha Tavakolian est une photographe iranienne, qui s'est initiée seule et très jeune à la photographie. A 16 ans, elle début sa carrière de photographe de presse en Iran. A l'âge de 18 ans, elle fut la plus jeune photographe à couvrir les soulèvements étudiants de 1999.
En 2012, son premier ouvrage The fifth Pillar est publié par une maison d'édition londonienne, sur sa couverture du pèlerinage musulman annuel, The Hajj.
Newsha Tavakolian a fait partie cette année de la très prisée équipe du jury du World Press Photo pour le premier tour. Elle raconte cette expérience.
Comment êtes-vous devenue membre du jury du World Press Photo ?
J'étais à Oslo quand j'ai reçu un appel de Michiel Munneke, directeur du World Press Photo, me demandant d'être membre du jury et ma réaction a été "êtes-vous sûr d'avoir appelé le bon numéro?" Bien sûr, j'étais vraiment contente et j'ai immédiatement accepté.
Etait-ce la première fois ?
Oui, c'était la première fois que j'étais membre du jury du WPP
Que pouvez-vous dire des images que vous avez vu ?
En tant que membre du jury du premier tour, j'ai vu toutes les images qui ont été présentées et je dois dire qu'il y a eu beaucoup de photographes étranges avec de très fortes images.
Et à propos des lauréats ?
Pour être honnête, cette année j'étais très heureuse des résultats, pas seulement du World Press Photo de l'année, mais de toutes les images lauréates.
Qu'est-ce qui a été le plus difficile à juger ?
La difficulté pour moi en tant que membre du jury du premier tour, a été de prendre une décision sur place, en une fraction de seconde à propos d'images qui partciperaient à la phase suivante.
Que pouvez-vous dire à propos des nouvelles règles du concours ?
Je suis tout à fait d'accord avec les nouvelles règles qui ont été mises en place cette année, et je pense que cela aura un impact positif sur les photographes et les photographies car les finalistes devront montrer leurs fichiers raw.
A propos des images manipulées, que pensez-vous du débat?
Je pense que c'est un débat important et nécessaire car aujourd'hui il n'y a pas de frontières d'ensemble et cela, à mon avis, aura un effet négatif sur la photographie documentaire.
En tant que photographe, quel est votre travail de postproduction ?
La postproduction est une partie vitale du travail final de tous les photographes de presse et chacun d'entre eux devrait connaître leurs limites en matière d'édition de photo, et jusqu'où ils peuvent aller.
Quelle est la prochaine étape pour vous en tant que photographe ?
La prochaine étape pour moi est d'essayer de me défier pour raconter autant d'histoires dont j'estime qu'il en sera nécessaire.
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Propos recueillis par Claire Mayer