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«Lorsque le vent viendra» : le surréalisme de Gilbert Garcin aux éditions Filigranes

Vendredi 31 Janvier 2014 07:56:18 par Claire Mayer dans Livres Chroniques

© Gilbert Garcin/ Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris

L'univers de Gilbert Garcin est cocasse et tout de noir et blanc vêtu. Comme embaumé d'une douce fumée qui plongerait son lecteur dans la rêverie la plus profonde, le photographe entraîne son public dans un monde qui lui est propre. Tel est le cas dans son dernier ouvrage, Lorsque le vent viendra, publié aux éditions Filigranes, qui éblouit son lecteur.

Né en 1929 à la Ciotat, Gilbert Garcin a eu une autre vie avant de pénétrer l'univers de la photographie. Patron d'une société de luminaires, passionné de voile, il menait une vie somme toute ordinaire « Les choses que j’ai entreprises se sont plutôt bien passées » confie-t-il. Puis, arrivé à la retraite et au moment du grand vide de l'existence, Gilbert Garcin cherche un moyen d'occuper ses beaux jours. C'est le moment des années 1990, le nouveau photographe s'arme d'un reflex Nikon et commence à apprivoiser ce nouveau monde. Rapidement, l'inventivité de Garcin éclot et conquiert spécialistes aguerris comme simples curieux. Sa carrière s'envole en 1998 lorsque Christine Ollier, fondatrice de la galerie Les Filles du Calvaire, décide de le représenter. Ainsi, celui qui se refuse le nom d'artiste - « Ah, tout de suite les grands mots ! Artiste me laisse excessivement dubitatif. Je ne me sens pas différent de mes congénères » - le devient malgré lui, et sa popularité prend forme.

 

© Gilbert Garcin / Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris

 

© Gilbert Garcin / Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris

 

Ainsi, les photographies de Gilbert Garcin n'illustrent pas les déambulations bucoliques d'un retraité, mais débordent de créativité, et surtout, illustrent l'univers crée de toute pièce par Garcin. A l'aide de morceaux de cartons et de son appareil photo, il se met en scène dans des images qui, avec humour, traitent de sujets tragiques, ceux d'individus ballotés dans leur destin. Un monde en noir et blanc, baigné de surréalité tout en conservant un fond de réalité, mais qui parvient à faire sourire son public : On est mal barrés, mais on le prend bien.

Certes, ses images transcrivent des faits parfois difficiles à avaler, toujours accompagné une pointe d'humour, mais surtout, avec un esthétisme qui séduit immédiatement. Quiconque lui reprochera des images parfois mal cadrées ou floues, ne pourra passer à côté du lyrisme de ses images.

 

© Gilbert Garcin / Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris

 

© Gilbert Garcin / Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris

 

Le vent viendra réunit, tout au long de ses 72 pages, 61 photographies réalisées par Gilbert Garcin. Son format agréable (24 x 30 cm) permet au lecteur de s’immiscer immédiatement dans le monde du photographe. Cet ouvrage montre l'univers de Garcin, sans pourtant donner trop d'informations. Un légende seule accompagne l'image, comme « la certitude », « la vie est belle », « les conséquences », ou encore « la condition humaine ». Mais ces mots sont superflus pour celui qui se fait appeler « Mister G » : « Chacun comprend de manière différente et je ne veux pas être directif. Je voudrais que mes images aient un côté auberge espagnole, que chacun apporte une vision, un sentiment, selon son expérience, sa vie. Il n'y a pas qu'un sens ». La réflexion imposée à un lecteur d'une œuvre déplaît en effet à Gilbert Garcin, qui souhaite avant tout qu'une œuvre ait plusieurs lectures, et apporte une émotion propre à chacun.

 

© Gilbert Garcin / Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris

 

© Gilbert Garcin / Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris

 

Ainsi, l'ouvrage s'ouvre sur un abécédaire de Vincent Josse, qui cherche, à travers les 26 lettres de l'alphabet, de dresser un portrait de Gilbert Garcin « J comme Jeu. La photo, selon Gilbert Garcin, relève du jeu. Jeu des positions trouvées devant l'appareil, jeu avec les ciseaux, avec le projecteur et le décor, avec les figurines, avec « je ». Jouer est au cœur de son travail ».

Une préface idéalement décalée qui colle parfaitement à un ouvrage photographique qui, à défaut d'imposer un mode de penser, mettra tous les lecteurs d'accord sur son esthétisme hors pair.

 

© Gilbert Garcin / Courtesy Galerie Les filles du calvaire, Paris

 

 

 


Claire Mayer

 

Lorsque le vent viendra de Gilbert Garcin

Editions Filigranes

Format 24 x 30 cm / 72 pages / 61 photographies en bichromie

30 euros



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