© Philippe Halsman / Magnum Photos. Salvador Dali, 1953 Exposition "L’Œil d’un collectionneur : Serge Aboukrat"
La Maison européenne de la photographie propose une nouvelle exposition jusqu'en septembre 2013 : « L'oeil d'un collectionneur : Serge Aboukrat, du cliché-verre à Philippe Halsman ».
Dans cette exposition, Serge Aboukrat présente deux formes de photographies, pouvant paraître éloignée et pourtant liée par leur impact dans l'histoire de la photographie. De cette façon, pour le collectionneur, les deux thèmes se répondent : les clichés-verre ont fait la photographie, et Philippe Halsman fait partie des dix plus grands photographes du XXème siècle.
C'est en accumulant des pièces, au lieu de les vendre, que Serge Aboukrat, d'occasions en occasions est devenu collectionneur. Il tient à préciser : « Il ne faut pas croire que les collectionneurs achètent uniquement les pièces valant cher. Il faut allier la passion et la patience afin de trouver des pièces intéressantes. Ainsi les pièces s'accumulant, elle forment une collection et permettent des expositions comme celle présenté à la Maison européenne de la photographie. »
© Philippe Halsman / Magnum Photos. Grace Kelly, 1955
Exposition "L’Œil d’un collectionneur : Serge Aboukrat"
La collection de clichés-verre propose de découvrir ce procédé d'impression, rappelant la gravure, qui lança les prémisses de la photographie. On y trouve donc des clichés-verre de Corot, Daubigny, Delacroix, Millet et Rousseau.
Dans la deuxième partie de l'exposition, c'est donc le photographe Philippe Halsman qui est mis à l'honneur avec plus de soixante oeuvres collectée par Serge Aboukrat. Beaucoup de portraits de célébrités notamment ceux de Dali. C'est d'ailleurs "Atomicus" qui fut pour Serge Aboukrat l'une des pièces les plus marquantes de cette collection.
Ce qui plait à Serge Aboukrat dans le travail de Philippe Halsman, c'est sa joie : « Malgré le drame particulier qu'il a vécu par rapport à son père [NDLR : le photographe a fait 4 ans de prison après avoir été accusé d'avoir tué son père] il n'a pas tenu rigueur à la vie et il continue a être aussi heureux. » Comme le retranscrivent ses images.
Dans la présentation de l'exposition, Serge Aboukrat développe l'idée selon laquelle il faut 40 ans pour apprécier et reconnaitre une période et ses artistes. Il remarque ce phénomène, lorsque dans les années 1970 il rencontre un ami qui collectionne les années 1930. Il se fait alors la réflexion que dans les années 2000 on collectionnera les années 1960, et ne peut que remarquer que ce fut le cas. Ainsi, selon Serge Aboukrat : « Dans 40 ans, on ne parlera plus de Jeff Koons, mais ce sont plutôt de noms comme celui de Traquandi qui seront reconnus. »
Propos recueillis par Chloë Rebmann