© Muzej Suvremene Umjetnosti Zagreb
Le Musée d'Art Contemporain de Zagreb a été créé le 21 décembre 1954, il est aujourd'hui le musée le plus important de Croatie. Le MSU, pour Muzej Suvremene Umjetnosti (Musée d'Art Contemporain, en croate), possède une importante collection permanente d'oeuvres d'artistes croates et internationaux, actifs en grande partie après 1950. Mais il propose également d'autres pôles en arts visuels, vidéos, théâtres ou spectacles, les archives du photographe croate Tošo Dabac, ainsi qu'une collection dédiée à la photographie.
Cette collection photographique fut fondée en 1970, elle contient des images datant des années 1920, jusqu'à la génération actuelle de photographes. Le musée possède un large choix de photographes croates mais également du monde entier, et cherche sans cesse à se renouveler.
Afin d'en apprendre plus sur le musée et la photographie croate, nous avons rencontré Leila Topić, conservateur de la Collection de Photographies du Musée d'Art Contemporain de Zagreb.
Possédez-vous uniquement des photographies croates dans votre collection ?
Nous avons aussi des noms internationaux renommés dans la collection du MSU : Boris Mikhaïlov, Andres Serrano, Christian Boltanski, Jan Fabre,… Dans tout le musée, les collections sont internationales. Nous croyons sincèrement que l'art contemporain est mondial, sans identité nationale.
© Aleksandar Battista Ilić; Tomislav Gotovac; Ivana Keser, Weekend Art : Hallelujah the Hill, 1996. g.- 2000. g.
En France, la photographie croate reste relativement peu connue, pourriez-vous nous présenter des photographes croates célèbre ?
Il y a 6 mois, en France, a eu lieu "Saison Croate". Dans le cadre de ce projet, nous avons présenté une très belle exposition intitulée "L'oeil de Peter Knapp sur la photographie croate" à la Cité des Arts de Paris. Peter Knapp y présentait des vieux photographes mais également quelques jeunes noms comme Jelena Blagović, Sandre Vitaljić, Sofija Silvia ou Darije Petković.
Sinon, Hrvoje Slovenc est un photographe talentueux, et il a eu une exposition au Musée d'Art Contemporain de Zagreb en mars dernier. Nous avons de très bons photographes ici !
© Ante Brkan, fisherman, 1964
La photographie occupe-t-elle une place importante dans le milieu culturel croate ?
Malheureusement je ne crois pas que, dans la société croate en général, le domaine culturel compte beaucoup. Mais c'est ainsi que la culture est traitée dans toute l'Europe, non ? Les coupes budgétaires n'existent pas seulement en Croatie, mais aussi au Royaume-Uni, en France, en Allemagne,… Cependant, les Croates apprécient énormément la photographie !
Il y a quelques jours je me suis rendu au “Rovinj Photodays” : un événement annuel où est présenté le meilleur de la photographie internationale : artistes, expositions, conférences, présentations, etc. Ce festival a lieu dans une ville très pittoresque en Istrie, Rovnj. En cette 6ème édition le “Rovinj Photodays” est devenu largement populaire dans toute l'Europe.
© Marta Rosler, Public passage, 1999. g.
Existe-t-il une nouvelle génération de photographes croates ? Des noms à surveiller ?
Oui bien sur : Bojan Mrđenović, Luka Kedžo, Davor Konjikušić, Siniša Glogoški par exemple. Chaque année à Zagreb, des professeurs de l'Academie d'Art Dramatique aussi photographes organisent une exposition appelée “New Names” où les amateurs d'art et de photographie peuvent découvrir les artistes émergents.
Quelles sont les actualités photographiques à venir pour le musée ?
J'organise tous les ans un certain nombre d'expositions. Je mets à disposition la chambre noire du musée à des artistes et expose leurs photographies. En échange, ils font dons de quelques unes de leurs images à la collection du musée. C'est la manière la plus efficace d'avoir une collection en perpétuel renouvellement, avec des oeuvres d'artistes de la jeune génération.
De plus, tous les ans, dans la “No Gallery” du musée, je propose une installation appelée “No photography”. Le titre fait référence à la photographie conceptuelle mais je préfère le penser comme dénominateur commun aux approches artistiques de la photographie contemporaine.
Enfin, je prévois aussi de lancer le “Zagreb photography triennial” avec des artistes internationaux et un soutien financier européen. Mais pour l'instant, cela reste juste un projet en attente dans mon ordinateur...
© Zvonimir Brkan, From Liliput, 1964
© Andres Serrano, The Morgue (Hacked to Death II),1992. g., cibachrome
© Damir Fabijanic, “Fruits of evil”, 1991 - 1998
© Ivan Posavec, No title, 1981
Photographies issues de la Collection Photographies du Musée d'Art Contemporain de Zagreb
Chloë Rebmann