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Entretien avec Yves de Maria, expert en photographie à l'hôtel des ventes de Drouot

Jeudi 13 Décembre 2012 14:43:59 par Claire Mayer dans Interviews

Yves de Maria lors de l'exposition des oeuvres avant la vente aux enchères © Justine Mahé

« Drouot, c'est une machine incroyable, où il y a des ventes tous les jours, plusieurs milliers de personnes qui passent, français, étrangers... L'institution est située dans un quartier qui regorge de lieux d'expertises et de maisons de vente aux enchères. Il y a en France 400 commissaires priseurs, et beaucoup d'études qui peuvent se créer. Mais Drouot est la principale et la plus prestigieuse en France... » C'est avec une étincelle dans les yeux qu'Yves de Maria, expert en photographie à l'hôtel des ventes de Drouot, nous parle de cette illustre institution. Domaine obscur pour beaucoup, passion pour certains, cette machinerie qu'est Drouot est un univers à part qu'il est curieux de démasquer. Pour ce faire, nous avons rencontré l'expert, dans le cadre de la vente de photographies qui a eu lieu ce mercredi 12 décembre.

 

Exposition des oeuvres avant la vente aux enchères © Justine Mahé

 


En quoi consiste votre métier d'expert ?

Tout d'abord, d'identifier une œuvre photographique, ensuite de l'estimer, puis de la valoriser par une notice la plus exhaustive possible.

Si l'oeuvre est signée, soit sur l'image, soit sur le montage, le commissaire priseur me donne les informations nécessaires. De là je lui demande quelques explications, si le client confie ses photographies à l'étude, je les examine et dit ce qu'il en est.

S'il n'y a aucune indication sur les photographies, comment faites-vous ?

Dans ce cas on travaille ! Par exemple dans le lot de cette vente de photos, nous avons deux daguérrotypes sans aucune indication, alors on cherche, on essaie de voir s'il on peut démonter l'oeuvre quelques fois, et on observe que par exemple tel daguérrotype a un estampage qui correspond à un nom, donc ça donne une indication. Mais aussi, les photographes à l'époque 1840-50 étaient aussi souvent des techniciens, ils vendaient aussi leur savoir-faire, et ils vendaient des plaques de daguerrotypes à d'autres photographes. Donc si le photographe n'a pas signé son œuvre, on ne peut pas savoir qui il est, mais on peut faire des rapprochements.

 

Exposition des oeuvres avant la vente aux enchères © Justine Mahé

 

D'où proviennent les œuvres en règle générale ?

Ce sont principalement des œuvres qui ont été conservées par les familles. En France, les gens sont très conservateurs. Donc les œuvres viennent le plus souvent de particuliers.
Les saisies peuvent aussi une source : si un collectionneur de photographies a assemblé tout un ensemble important de photos et qu'il a des difficultés, ça peut être saisi et être mis aux enchères. Mais il ne s'agit plus dans ce cas de ventes volontaires, mais de ventes judiciaires.
Dans les ventes judiciaires en général, il n'y a pratiquement pas de prix de réserve (prix de départ donné à une œuvre ndlr), c'est à dire qu'une œuvre qui peut valoir 1000 euros par exemple, on va la présenter à 100 euros si l'on trouve preneur à 100 euros.

Quel est le genre de public qui se rend aux ventes à Drouot, en particulier pour la photographie ?

Nous avons beaucoup de spécialistes, de galeristes, français, américains, européens, mais aussi des collectionneurs qui sont là soit dans un but historique, ou esthétique : des collectionneurs de nu, de militariat, de paysages … Comme dans les autres collections, la photographie a une telle variété de sujets que l'on peut s'intéresser à beaucoup de domaines différents.

Souvent les collectionneurs sont multi-casquettes, ils s'intéressent à la photo mais aussi à d'autres supports sur le même sujet.

Il n'y a pas de profil type, vous avez des gens très riches qui investissent, par goût et par placement, et des amateurs qui ont un budget spécial qu'ils consacrent à tel ou tel type d'oeuvres.

 

Exposition des oeuvres avant la vente aux enchères © Justine Mahé

 

Toutes les œuvres ne sont pas forcément vendues lors d'une vente aux enchères, où vont alors ces œuvres ?

Auparavant, la loi disait que dans les 15 jours suivants la vente, le commissaire priseur pouvait proposer quand même ces œuvres à la vente aux mêmes conditions, c'est à dire aux mêmes frais, mais dans ce cas-là, on demande au vendeur s'il est toujours d'accord pour vendre, car de fait on est plus dans le cadre de la vente pour laquelle il a signé un mandat, on est hors-cadre.

Puis une fois ces 15 jours passés, soit on les restitue, soit le commissaire priseur peut les conserver plus longtemps, et les proposer au fur et à mesure des demandes si demandes il y a. Elles peuvent être conservées par l'étude si le vendeur le veut, c'est sa décision.

 

Exposition des oeuvres avant la vente aux enchères © Justine Mahé

 

 


Propos recueillis par Claire Mayer



Claire Mayer

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© Actuphoto.com Actualité photographique

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