© Dona Bozzi
Dona Bozzi a quitté son Italie natale au milieu des années 80 pour étudier la photographie au Dawson Institute of Photography du Quebec. « J'ai toujours été intéressée par les nouvelles du monde depuis l'école, et particulièrement celles provenant du Moyen-Orient. A ce moment-là, j'étais fan d'histoire donc quand la photographie est entrée dans ma vie à 20 ans, j'ai combiné ces deux intérêts ensemble. J'ai donc été naturellement photojournaliste en voulant regarder de plus près les conditions des gens dans leurs pays, et les raisons de ces conditions, par le biais de photographies. »
© Dona Bozzi
Ainsi, après avoir réalisé bon nombre de reportages, c'est naturellement vers la Syrie que Dona se tourne pour réaliser un sujet. Le conflit qui secoue le pays est loin de la laisser indifférente, et elle décide de s'intéresser de près à la question des réfugiés, poussés à quitter leurs maisons, leurs vies, pour tenter d'échapper au conflit et à la mort qui les attend. « Le sujet de ce reportage est le conflit entre une armée très mal équipée, l'armée syrienne libre, et l'armée syrienne de Bachar el-Assad, le leader d'un régime oppressif qui a tué, d'après les activistes syriens, près de 37 000 personnes depuis le début du conflit en mars 2011, incluant non seulement les combattants d'opposition armés, mais aussi les civils désarmés.
Le UNHCR (United Nations High Commissioner for Refugees, soit l'agence des nations Unies pour les réfugiés) a estimé que 4700 réfugiés de ce conflit vivent désormais dans les pays voisins de la Syrie, comme la Turquie, la Jordanie, ou le Liban. »
© Dona Bozzi
C'est donc une situation grave, d'urgence, que dénonce Dona Bozzi dans ce reportage poignant. Au-delà de la guerre sans fin qui ronge la Syrie depuis mars 2011, c'est la terrible situation de ses habitants qui est préoccupante. Le conflit ne cesse de s'enliser dans un conflit toujours plus sanglant, d'un côté comme de l'autre.
© Dona Bozzi
Dona Bozzi avait déjà couvert le soulèvement lybien, ainsi que le « west bank », ou plutôt la Cijordanie, enclavée dans le conflit israelo-palestinien. Pour elle, c'était l'étape suivante, que de traiter de la Syrie à la suite du démarrage du conflit.
Evidemment, réaliser ce reportage n'a pas été chose facile pour Dona : « Le plus difficile était de continuer à travailler en dépit des menaces de notre sécurité. Mais à côté de cela, la chaleur du peuple syrien, était émouvante, ils nous ont accueillis dans leurs maisons malgré leur condition difficile. »
© Dona Bozzi
Le reportage de Dona Bozzi est plus qu'un témoignage de la situation du peuple syrien victime de la guerre civile, c'est un véritable appel à l'aide pour qu'enfin cette situation prenne fin.
Le message de Dona est clair et sans équivoque : « Le vent des printemps arabes souffle toujours. Le peuple syrien a été inspiré par la victoire de ses voisins et ne se rendra jamais. » La photographe n'attend qu'une chose, de pouvoir retourner en Syrie dès que les conditions seront favorables.
Claire Mayer