Alors que Roberto Battistini a une dizaine d'années et une maladie qui l'oblige à cesser toutes ses activités sportives, son frère plus âgé l'initie à l'univers de la photographie. Le jeune garçon est d'abord séduit par la magie du papier argentique que l'on trempe dans un bain révélateur, et qui laisse alors apparaître une image. Ainsi, la passion de la photographie ne le lâchera plus. Durant sa scolarité, Roberto Battistini s'inscrit dans des clubs de photo, lit de nombreux livres, et participe à de petits concours. Puis, arrive le baccalauréat, avec la nécessité de s'orienter. Le jeune Roberto le sait, il veut être photographe. Seulement, à l'époque, pas évident de faire comprendre à son entourage qu'il puisse s'agir d'un vrai métier. Pas évident non plus de trouver la voie royale pour y parvenir.
Dans un premier temps, Roberto Battistini quitte donc sa Corse natale pour Grenoble, afin d'y préparer une maîtrise des sciences et techniques de la communication. Lors de cette formation, il suit des cours de photographie, et bénéficie d'un enseignement qui lui servira tout au long de sa carrière. En effet, il travaille beaucoup sur le rapport entre le photographe et la personne photographiée. Ainsi, il appréhende déjà, grâce à une formation autour de la psychologie et de la scénologie de l'image, un aspect de la photographie qui sera très important dans son parcours professionnel. Après deux années à Grenoble, Roberto Battistini se rend à Paris et s'inscrit en licence de cinéma à Paris VIII. Dans le même temps, il suit des cours au conservatoire libre du cinéma français, une école créée par Pierre Tchernia, et qui lui apporte une formation beaucoup plus technique. A la fin de son année de licence, il intègre l'Ecole nationale supérieure des Arts décoratifs de Paris. Il y côtoie des vidéastes, des dessinateurs, des designers, des stylistes, et ouvre son esprit à un univers artistique riche et varié. Après trois ans dans cette école, il commence à travailler pour des agences de production, puis intègre l'agence Viva pendant deux ans. Néanmoins, la structure des agences ne lui convenant pas vraiment, il monte son premier studio en 1987. Il se lance ainsi dans le marché de la publicité, et répond à des commandes des agences de publicité, et d'institutionnels. A partir des années 1990, il collabore très régulièrement avec le groupe Figaro et Canal +, pour qui il photographie notamment la marionnette de Chirac en 2007. Mais pendant toutes ces années, Roberto Battistini articule son travail entre des commandes publicitaires, des portraits pour des magazines, et des projets plus personnels.
A l'occasion du Mois de la Photo, il présente donc sa série « Regards d'artistes », à la Galerie Blumann. Roberto Battistini nous révèle ainsi des artistes contemporains dans leur atelier, dans leur intimité, et espère pouvoir en photographier bien plus encore.
Philippe Pasqua © Roberto Battistini
Pouvez-vous me parler de cette série de photos exposée pour le Mois de la Photo ?
Tout d'abord, je dois parler de ma rencontre avec la galeriste Chantal Blumann. J'ai fait sa connaissance par l'intermédiaire de l'artiste Peter Klasen. Nous nous sommes rapidement revus à sa galerie, et elle a accepté d'exposer mon travail.
En ce qui concerne la genèse du projet, la caractéristique de mon métier est de faire des portraits, et de rencontrer des gens. Parmi tous ceux que j'ai rencontré, il y a toujours eu des artistes. Je trouvais que le métier de ces personnes avait quelque chose d'interpellant, et puis, lorsque vous réalisez des portraits, la profession de la personne photographiée représente une dimension importante de l'image réalisée. Donc le sujet des artistes me passionnait, et je trouvais intéressant de les rencontrer, et de créer une résonance entre la photo que je réalisais et l'oeuvre qu'ils produisaient. C'était pour moi un vrai challenge. Et je ne voulais pas simplement être spectateur, même si cela est arrivé, mais il y a un vrai travail calculé dont le but était d'amener les artistes à réaliser la photo que j'avais en tête.
Depuis 1995, je souhaitais donc mettre en place un projet sur les peintres de la figuration libre car c'est un mouvement pictural qui m'intéressait. J'avais alors décidé de prendre contact avec les premiers artistes, et de fil en aiguille, j'en ai rencontré de plus en plus, jusqu'à côtoyer César, Arman, Botero. La semaine dernière, j'ai même photographié Villéglé. Après évidemment, dans l'exposition, il y a des photographies qui remontent à avant 1995, mais disons qu'à partir de cette année là, j'affirme ce travail qui est aujourd'hui toujours en marche. J'aimerais que l'exposition soit un marche pied qui me permette de mettre en place un projet bien plus ambitieux pour lequel je cherche pour l'instant un éditeur. Il s'agirait de faire une sorte de tour du monde de l'art contemporain, même si pour le moment, je n'ai pas encore photographié tous les artistes. Ainsi, j'aimerais que l'exposition me permette d'aller au-delà, et de poursuivre le projet. C'est en fait un long cheminement, un sujet sans fin, un travail en progrès permanent.
Je voudrais immortaliser tous ces artistes, et puis c'est un vrai challenge de faire le portrait d'une personnalité qui elle-même, est déjà dans un registre où elle contrôle son image. C'est donc tout un rapport qui est compliqué.
Qu'est ce qui vous attire dans le fait de réaliser des portraits ?
En 1984, j'ai quitté l'agence Viva, et j'ai intégré en 1985, un magazine qui était tout petit, mais qui bénéficiait d'une grande visibilité : Media. J'étais le photographe intégré à la rédaction. Il s'agissait d'un hebdomadaire et donc en deux ans, j'ai fait plus de cent photos de personnalités du monde des médias et de la communication. Ainsi, j'ai photographié Gainsbourg, Jacques Séguéla, Philippe Labro, Jean-Paul Goude, Jean-Baptiste Mondino. Je suis le premier photographe à avoir immortalisé Francis Bouygues quand il a eu TF1. J'ai donc réalisé une galerie de portraits de gens qui étaient et qui sont devenus pour certains, des grandes figures du monde de la publicité et de la communication. Pendant deux ans, j'avais donc mon studio intégré à la rédaction, et c'était mon laboratoire d'essai. L'idée était que lorsque les gens rentraient dans mon studio, il fallait qu'entre le moment où ils passaient la porte, et celui où ils arrivaient jusqu'à moi, je me suis fait une idée précise de la photo que j'allais faire. C'était là que le travail que j'avais effectué pendant mes années d'études, sur la psychologie de la communication, des personnages, me servait énormément. C'était une énorme difficulté, car j'avais affaire à des gens plus âgés que moi, avec une notoriété considérable. Mois je n'avais que 25 ans, j'étais un tout jeune photographe. Pour moi, c'était donc un vrai challenge. Ce qui m'intéressait, et je pense que c'est de là que vient ma passion du portrait, c'était qu'il s'agissait d'une rencontre à chaque fois. Quelque fois, je passais plus de temps à parler avec les gens qu'à faire des photos, et je m'apercevais qu'il y avait une richesse extraordinaire. Par la suite, dans mon travail de reporter, lorsque je travaillais pour des magazines, et que je suis parti faire beaucoup de reportages à l'étranger, j'ai essentiellement traité les histoires de personnes. Je pense donc que cette passion du portrait, c'est aussi l'idée que l'on pénètre, par un angle qui est celui de la photographie, une part de l'intime, une part de la personnalité des gens. C'est donc une manière de découvrir, d'échanger. C'est en fait tout cet ensemble qui m'a intéressé dans le fait de réaliser des portraits. J'ai beaucoup de respect pour les grands photographes qui ont réalisé de somptueuses natures mortes, mais, en tant que photographe, je ne suis pas du tout interpellé par ce travail là.
Peter Klasen © Roberto Battistini
Y a t-il des portraitistes qui vous ont inspirés ?
Oui forcément. Je les cite avec beaucoup de modestie car je ne suis pas à leur niveau. Aux Arts déco, on étudiait l'histoire de la photographie, et c'est là que j'en ai découvert beaucoup. Je peux donc évoquer Man Ray, Irving Penn, Richard Avedon, Arnold Newman, August Sander. Ce sont des gens qui ont tous des styles très différents, mais qui ont nourri ma culture photographique. Il y a vraiment cette idée que lorsque vous regardez les portraits de Penn ou d'Avedon, à un moment donné, le personnage est arrêté, et il ne peut s'échapper du cadre. On l'attrape un peu comme une proie.
Pourquoi avoir choisi de photographier des artistes ?
Ce qui m'intéresse c'est de pénétrer cet univers magique qu'est l'atelier de l'artiste. Car lorsque vous entrez dans la création de l'artiste, vous êtes dans la part la plus intime. L'atelier, c'est vraiment le lieu où son œuvre prend vie, c'est la tanière. Il y a cette idée de dernier retranchement. Lorsque l'artiste expose dans une galerie, il est en représentation. Tandis que lorsque vous allez le rencontrer dans son atelier, il est sale, il a de la peinture partout, il est dans un processus de création. Ce qui m'intéresse c'est qu'il n'y a plus de barrière, tout tombe.
Comment avez-vous choisi les artistes que vous alliez photographier ?
Dans cette exposition, il y a des gens très connus, et d'autres qui le sont moins, mais c'est un parcours dans l'art contemporain. Et puis c'est un travail en progression que je continue. Le choix des images pour l'exposition s'est fait selon mon propre regard sur les artistes. Il n'y a pas de hiérarchie. Ceux qui n'y sont pas, c'est parce que je ne les ai pas encore rencontrés. Peu importe la notoriété de l'artiste, ce qui m'intéresse c'est la rencontre, les regards, la confrontation. Tous les artistes, à un moment donné, livrent un regard vers la caméra. C'est cela qui me passionne.
Etait-ce facile de combiner vos idées à celles des artistes que vous photographiiez ?
Ca n'est jamais aussi explicite. Lorsque qu'un artiste vous octroi quelques heures, ou parfois quelques jours de son temps, ils sont à un moment donné de leur vie plus disponibles, même s'ils sont en train de travailler. Après, ça dépend des artistes. Il y en a avec qui on tourne autour, on cherche des idées, et puis petit à petit, les choses se mettent en place. De plus, il y a les éléments qui ont été volontairement provoqués. Je pense notamment à la photo de Phillipe Pasqua. Je suis allé plusieurs fois dans son atelier, j'ai fait plusieurs images. Et puis, il y avait ce fauteuil roulant dans lequel j'avais vu des modèles poser pour ses esquisses. Enfin, il y a une telle violence dans son travail et dans sa manière de mettre en scène ses modèles, que je me suis dit que le fauteuil était parfait. Je lui ai donc expliqué ce que je voulais. J'ai alors positionné le fauteuil, j'ai éclairé, j'ai placé les choses, installé mon appareil photo sur un pied, comme un peintre avec son chevalet. Puis, j'ai attendu qu'il soit disponible, et lorsqu'il est venu, je l'ai mis en place, et je lui ai demandé de poser comme il pose. Nous sommes donc vraiment dans une scénarisation, mais qu'il comprend. On tourne autour de cette idée de personnage un peu fou, il y a donc vraiment l'idée de fabriquer. Philippe Pasqua comprend ce que je veux, et devient mon modèle. Il passe alors de l'autre côté du miroir.
Ca a été pareil pour Hervé di Rosa. Il y a une image prise dans son atelier. J'ai aussi mis les choses en scène, je lui ai expliqué ce que je voulais, et on a travaillé sur une idée photographique.
En revanche, pour Corneille, dont la photo est le dos nu de Victoria, c'était différent. Nous étions moins dans une scénarisation. Je lui avais demandé si je pouvais assister à une séance de nus, car il faisait une séance avec des modèles. A la fin, j'ai demandé à Victoria de s'assoir, elle avait ce tatouage, j'ai positionné Corneille, ses mains sur le corps. On a fabriquait l'image, mais on tournait autour. Pendant la séance, je les interpellais, je leur disais ce qui me semblait bien. Ce n'est pas véritablement une situation de reportage. Parfois je m'efface, mais souvent, pour la plupart des images, je m'impose à eux, et l'on discute de ce que je veux faire.
César © Roberto Battistini
Vous accordez donc une grande importance à la mise en scène, pourquoi ?
Oui bien sûr, car je pense, mais ça n'est pas universel comme position, que la mise en scène me sert à révéler des choses. J'ai une idée assez précise de ce que je veux, et je repousse donc les personnages dans leur retranchement, afin de réaliser ce que j'ai moi imaginé. Je pense que lorsque je réalise le portrait de Pasqua tel que je l'ai fait, certes c'est une photo mise en scène, mais elle raconte beaucoup sur l'univers de Philippe Pasqua. Il s'agit donc de cette idée à chaque fois. En ce qui concerne la photo de Combas, il s'agit d'une image qui est plus dans l'instantané, qui n'est pas du tout posée, mais dans laquelle nous retrouvons tous les ingrédients du personnage. Son côté fantasque notamment. Il n'y a donc pas de règle, ce qui compte, c'est qu'à un moment donné, l'image que je propose soit en adéquation avec l'idée qui est la mienne sur ces artistes.
En quoi était-il important que les œuvres des artistes que vous photographiiez soient présentes sur vos clichés ?
C'est très important, c'est fondamental. Dans la majorité des cas, je veux que les œuvres soient présentes. Lorsqu'on a les œuvres, on est dans l'atelier, dans l'antre. Les œuvres nous rappellent pourquoi l'on s'intéresse à ces gens là. C'est la genèse de leur travail, et ce que j'appelle la caverne.
Y a t-il un message que vous voulez faire passer à travers ces clichés ?
Il s'agit d'un message un peu plus universel sur l'art contemporain. Je trouve que ce qui est intéressant dans l'art contemporain, et même dans l'art tout court, c'est la manière dont celui-ci vous interpelle. Moi, je pose mon regard sur des artistes. Il s'agit donc de ma façon à moi de les voir, de les présenter aux autres. Mais, en m'intéressant à cet univers, ce qui me passionne, c'est de faire partager cet intérêt pour l'art au public. Evidemment, je ne peux photographier que des artistes contemporains, car il s'agit de photos d'artistes vivants ou morts depuis peu, mais je veux mettre en avant l'idée de questionnement. Ce sont des gens qui nous proposent une autre vision du monde, une autre vision des choses, et c'est ce que je trouve formidable. Et puis, c'est très optimiste. La semaine dernière j'ai photographié Villéglé. Il a 86 ans, et il m'a fait une séance de prise de vue extraordinaire. Il a encore une énergie hallucinante. Peter Klasen est également un artiste avec une énergie et une jeunesse extraordinaires. C'est cela qui est fabuleux dans le domaine de l'art. C'est un milieu qui permet une jeunesse de l'esprit, un regard neuf et différent.
Robert Combas © Roberto Battistini
Quels sont vos futurs projets ?
J'en ai plusieurs, mais je voudrais parler du plus important. Je travaille dessus depuis plus d'un an. Il verra son terme en septembre en 2013, et s'intitule « La mémoire du territoire ». Je m'intéresse donc à l'histoire et à la mémoire de la libération de la Corse. Ce n'est pas parce que je suis Corse, mais car elle a été le premier département libéré le 4 octobre 1943. Ce travail a donc trois volets : une exposition, un livre, et un documentaire historique. Il consiste à retrouver les anciens combattants et résistants. Ce sont des gens qui ont environ 90 ans. Je ne vais pas tous les rencontrer, mais j'essaie d'avoir un panel assez objectif et diversifié, de tous les combattants de la libération de la Corse. Ce sont donc soit des patriotes, c'est-à-dire des résistants, en général ils sont Corse, mais pas exclusivement. Il y a également des goumiers et des tirailleurs marocains que je suis allé photographier au Maroc, dans l'Atlas. Et puis, il y a des gens du bataillon de choc et un sous-marinier qui a participé au débarquement d'arme. Encore une fois, le but de ce travail est d'avoir des portraits qui correspondent à des histoires d'hommes. C'est la grande Histoire racontée et juxtaposée aux histoires intimes et personnelles. Je prends donc chaque personnage qui me raconte son rapport aux lieux. Ce n'est pas un livre d'histoire, mais un témoignage. Je rapproche les portraits des lieux où se sont déroulés les combats, où des gens ont été fusillés, où l'on a caché des armes ou débarqué des radios pour communiquer avec Alger. Je vais bientôt partir en Algérie, et j'espère réussir à monter le projet qui me permettra d'aller photographier le lieu où se trouvait le gouvernement d'Alger. Je suis également allé au Maroc, où j'ai photographié quatre anciens tirailleurs qui se sont battus en Corse et qui ont ensuite continué leur vie de combattants. Ce sont donc des diptyques, et ce projet est soutenu par le Centre méditerranéen de la photographie qui est une institution supportant les travaux de recherches photographiques.
Allez-vous donc écrire pour ce projet ?
Non, il y a des auteurs pressentis. Je peux citer Paul Silvani, un historien, qui va s’occuper de la partie historique du sujet. Je peux également nommer Angelo Rinaldi, académicien, qui fera la préface. Et puis, Marie Ferranti, écrivain, devrait raconter l'histoire de cette libération de la Corse.
Vous ne faîtes pas que des portraits dans cet ouvrage alors ?
Ce qui m'intéressait, c'était de montrer ces personnages qui s'étaient battus sur le le sol corse, pour la libération du premier département français, en djellabas, dans leurs villages, au fond de l'Atlas, avec la légion d'honneur et la croix de guerre. Ca avait du sens ainsi il me semble. Ensuite, en ce qui concerne les lieux, c'est un cheminement que j'appelle le parcours dans l'intimité de l’île. Je revisite la Corse via les plaies de l'Histoire. Cet été, je suis allé dans les grottes où l'on a caché des armes, et il y a encore l'endroit où les résistants faisaient du feu, la nuit, pour se réchauffer. Donc effectivement c'est un mélange de portraits et de paysages. Il y a des vieilles bergeries en ruines. Bon après, une bergerie dans le maquis, en Corse il y en a beaucoup. Mais ce qui est intéressant c'est de réaliser que telle bergerie a une histoire particulière. Dans celle-ci, il y a un résistant qui s'est battu jusqu'à la mort contre les fascistes italiens pour ne pas que l'on pique les armes destinées à alimenter les réseaux de résistance. Ainsi, en Corse, parfois, je ramène certains de mes personnages sur les lieux. Je ne me prive pas de le faire lorsque c'est possible, ce qui n'est pas toujours le cas.
Les hommes ont facilement accepté ce projet, et de poser pour celui-ci ?
Oui, ils le trouvent formidable. Au Maroc, ils étaient très fiers et flattés qu'on leur rende hommage. Et puis, ils sont extraordinaires car ils vous disent que si demain le France est en guerre, ils repartent, ils sont prêts à se battre pour elle à nouveau. Ca vous file la chair de poule lorsque vous entendez ça, c'est très émouvant. Ce sont des rencontres qui ont une charge émotive et émotionnelle extraordinaire.
Propos recueillis par Adèle Latour