History of the White World: Arabia, 2008 © Joel-Peter Witkin © Courtesy baudoin lebon
Joel-Peter Witkin fait partie de ces personnages hors du commun dont il y a beaucoup de choses à dire.
Né en 1939 à Brooklyn, il étudie la sculpture et obtient un Bachelor of Arts à la Cooper Union School of fine Arts de New York, section sculpture.
Il commence à exposer ses clichés dès 1969, mais c'est à partir des années 1980 qu'il montrera ceux qui, très rapidement, choqueront l'opinion publique.
En effet, Joel-Peter Witkin a été confronté très jeune à l'idée de la mort comme il l'explique : « A six ans, j'ai assisté avec ma mère et mon frère à un carambolage impliquant plusieurs voitures à Brooklyn. De l'ombre des véhicules retournés, a roulé vers moi ce que j'ai pris pour un ballon, mais comme il roulait plus près et finissait par s'arrêter contre le trottoir où je me trouvais, j'ai pu voir qu'il s'agissait de la tête d'une petite fille. Cette expérience m'a fait tomber amoureux, non seulement d'elle, mais de la vie en général. Plus tard, lorsque pour la première fois j'ai tenu en main un appareil photo, c'était comme si je tenais la tête de cette petite fille. »
Sa conception de la mort, l'artiste la présente au public, que cela heurte ou non. Sa culture artistique lui permet d'aller chercher ses inspirations dans des courants très différents, mais ses préférences tendent vers le romantisme et la renaissance : « Goya et Bosch, mes héros suprêmes, se sont transcendés à travers leur travail. Leur esprit vit toujours dans leurs réalisations. C'est pour moi le véritable but de l'art, mais peu de gens l'ont atteint. Voilà pourquoi je pense que l'art n'est pas fait pour la distraction, ni pour l'amusement, même s'il peut contenir parfois une dimension amusante. L'artiste se doit d'être aussi pur qu'un saint, son rôle est de sublimer notre conscience. La création est comme un acte de purification, une forme de sanctification. »
La mort, le morbide, ne sont pas une source d'angoisse pour l'artiste, il ne crée pas pour partager ses peurs, bien au contraire. Il montre une conception de la vie qui passe par cette acceptation de la mort, de la différence.
Actuphoto a rencontré quatre personnalités afin de comprendre au mieux le travail de l'artiste.
Quatre regards différents sur l'oeuvre de Joel-Peter Witkin : Anne Biroleau, commissaire d'exposition « Enfer ou Ciel » et chargée de la photographie contemporaine à la BNF (http://actuphoto.com/21758-discussion-autour-de-joel-peter-witkin-part-2-entretien-avec-anne-biroleau.html">voir), Marjolaine Caron et Louis Bachelot photographes spécialistes du meurtre et du fait divers (http://actuphoto.com/21758-discussion-autour-de-joel-peter-witkin-part-2-entretien-avec-anne-biroleau.html">voir), et enfin l'artiste lui-même (http://actuphoto.com/21758-discussion-autour-de-joel-peter-witkin-part-2-entretien-avec-anne-biroleau.html">voir).
Bonne lecture !
Julie Garnier
Claire Mayer