Accusée de calomnie envers l'Ouzbékistan, Umida Akhmedova, une photographe et documentariste âgée de 54 ans, pourrait écoper jusqu'à trois ans de prison.
La photographe et documentariste a déclaré à l'AFP, lundi dernier, qu'elle faisait l'objet de poursuites judiciaires en Ouzbékistan pour avoir nui à la réputation et à l'honneur de l'Etat d'Asie centrale ex-soviétique à travers ses photographies et son film documentaire :"Un enquêteur de police m'a informée samedi que j'avais été inculpée de calomnie, en vertu de l'article 139 du code criminel d'Ouzbékistan". Un représentant du parquet général en Ouzbékistan a cependant démenti ces propos, affirmant qu'aucune enquête pénale n'avait été ouverte contre la photographe.
Umida Akhmedova a également rapporté que les enquêteurs de police lui avaient proposé une amnistie si elle reconnaissait sa culpabilité. « J'ai refusé dans la mesure où je ne suis pas une criminelle », a-t-elle alors manifesté. Les conséquences des travaux de la photographe ne sont pas des moindres. Elle encourt, en effet, jusqu'à trois ans d'emprisonnement dans un pays souvent critiqué par les organisations de défense des droits de l'homme.
Les charges portent sur ses ouvrages consacrés aux habitants de l'Ouzbékistan, un livre de 100 photographies intitulé « Les Femmes et les hommes : de l'aube à la nuit », et son film documentaire traitant des droits des femmes, un sujet sensible que le gouvernement ouzbek se garde d'ébruiter. Les images montrent notamment des scènes de pauvreté subie par les habitants du pays et le désespoir de ceux-ci face à leur situation. Les travaux ont tous deux été financés par l'ambassade suisse, en Ouzbékistan.
La liberté d'expression et le droit à l'information sont encore, dans de nombreux pays, trop souvent baffoués. Le Comité pour la protection des journalistes, basé à New York, a demandé aux autorités ouzbèkes, à travers un communiqué, de mettre un terme à l'intimidation des professionnels de l'information et a réclamé l'abandon des charges contre Umida Akhmedova.
Angelika Zapszalka